Dani Pedrosa, durant sa carrière, n’a jamais été épargné par les blessures, et malgré tout, en plus d’une morphologie de jockey chevauchant des machines surpuissantes et physiquement exigeantes, il a fait une carrière qui l’a classé officiellement parmi les légendes des Grands Prix. Certes, mais cela se paye. Car le corps meurtri et maltraité qui n’a jamais le temps de se refaire une santé suivant le rythme effréné des compétitions, et, en 2023, ce sera encore plus intense, fait payer la note avec des douleurs chroniques et autres fractures de fatigue. Il faut alors un mental de fer pour faire comme si de rien n’était. Dani Pedrosa s’en souvient d’autant mieux qu’à présent pilote test, il a pu enfin s’occuper de lui. Et il constate la différence…
On se souviendra qu’a peine après avoir posé le stylo avec lequel il venait de signer son contrat de pilote test pour KTM, Dani Pedrosa a été victime d’une fracture de fatigue. Mais on sait à présent que l’Espagnol, en 2018, avait un corps qui avait dépassé depuis un moment le taux d’usure… A partir de là, il a consacré plus de temps à la guérison de son corps, à commencer par une fracture de la clavicule subie à la fin de sa carrière.
Dans des propos lus sur motorcyclesports, il révèle ainsi : « c’était un moment particulier car on s’arrête, tout finit et c’est tout. J’avais remarqué déjà que quelque chose ne fonctionnait pas bien sur mon bras. Tout au long de 2018, j’ai eu beaucoup de problèmes parce que je n’allais pas bien et que je ne pouvais pas m’entraîner de la même manière » dit-il. Une gêne qui a eu des conséquences : « petit à petit, je perdais de la force et parfois j’avais des pics de douleur qui me dérangeaient beaucoup. Ensuite, j’ai eu cette blessure et la vérité, c’est que le processus de guérison était assez compliqué. J’ai dû y consacrer beaucoup de temps. »
Dani Pedrosa : « ma douleur a diminué et je me sens un peu mieux«
Selon Pedrosa, sans le poids de la compétition, il a été possible de se remettre de nombreuses affections physiques, dont certaines qu’il avait validé comme chroniques avec un certain fatalisme : « j’ai pu consacrer plus de temps à guérir certaines de mes blessures, mais je n’avais pas réussi à retrouver toute l’amplitude de mes mouvements ou je ressentais un certain malaise ».
Avec le temps, il en est arrivé à ce constat : « de toute évidence, en réduisant le niveau de stress pendant les courses parce que je ne participe pas à la compétition, en diminuant le niveau de stress au gymnase parce que je ne m’entraînais pas de la même manière et en consacrant plus de temps aux articulations et aux blessures qui handicapaient mon amplitude dans les mouvements, en réduisant l’inflammation, en reprenant de l’autonomie… cela m’a aidée à me sentir un peu mieux. J’étais en retard, donc il m’a fallu environ deux ans pour me sentir mieux. Mais il y a eu des blessures que j’ai considéré comme chroniques. Ma douleur a diminué et je me sens un peu mieux ».
Ce « un peu mieux » signifie que le pilote vivra toujours avec des douleurs qui ne s’atténueront certainement pas en avançant dans l’âge. Un aspect de la carrière de ces gladiateurs des temps modernes rarement mis en lumière et qui mérite pourtant que l’on s’y attarde lorsque l’on évoque les risques, leur salaire, et les contraintes imposées par une compétition qui va encore s’exacerber.