Dani Pedrosa n’est pas ce que l’on pourrait appeler un débutant. C’est même tout le contraire. Sur les Grands Prix depuis 2001, il a conquis trois couronnes mondiales entre 2003 et 2005, dont un doublé dans une catégorie intermédiaire que l’on appelait alors 250cc. Ceci avant Lorenzo et la Moto2 actuelle de Johann Zarco. Mais on a tendance à l’oublier. Et pourtant, malgré ses encore 29 victoires Honda chez l’élite, il avoue apprendre toujours de son métier. Surtout après son exercice 2016 qui a été sa pire campagne depuis 2006.
La saison 2016 aura été l’annus horribilis pour un Dani Pedrosa officiel Honda depuis dix ans. Depuis son arrivée en MotoGP, il n’avait jamais fini hors du top 5 du championnat, une régularité perdue l’an passé. L’équipier d’un Márquez au contraire triomphant et Champion du Monde a clôturé sa dernière prestation sixième au général avec 155 points.
Les chutes et blessures ont été de la partie et les commentaires acerbes aussi. Un temps, c’était Honda qui n’écoutait que Márquez pour mettre au point la RC213V, puis il y a eu la phrase choc sur des ailerons assimilés à des lames de couteaux. De quoi se disperser alors que Dani avait au contraire besoin de concentration pour se familiariser avec son tout nouveau chef mécanicien.
Heureusement, l’honneur a été sauf avec une victoire à Misano. Une réalisation et puis c’est tout, dont trois podiums après 15 courses disputées sur les 18 inscrites au calendrier. Son contrat HRC a tout de même été renouvelé. Mais en 2017, il faudra montrer un autre visage : « l’an passé, ça ne s’est pas bien passé. Heureusement, j’ai tout de même gagné une course. Mais je veux plus ».
Et ce serait bien le moins au vu du matériel, de l’expérience et du talent du bonhomme. Alors, que manque-t-il encore à Pedrosa ? Il explique sur MotoGP.com : « vous apprenez beaucoup après une telle saison. On apprend de toutes les situations que vous vivez. Parfois, vous pensez que les choses vont aller dans un certain sens, mais c’est tout le contraire qui se produit. Vous privilégiez une approche et c’est parfois pire ou mieux qu’attendu ».
« En 2016, j’ai appris plus que les autres années sur la bonne attitude à avoir. L’année a été compliquée, mais plus que tout je me suis concentré sur mon approche. C’est la chose la plus importante. Vous apprenez toujours et vous devez regarder les choses du bon côté ».
Un travail sur soi certes, mais il y aussi une donne technique incontournable qu’il met encore et toujours au-devant de sa démarche : « je ne saurais dire de quoi sera fait 2017 parce que l’on ne sait quel genre de pneus va nous fournir Michelin. C’est seulement quand vous savez le niveau d’adhérence de votre moto que vous pouvez la régler ».
« C’est pour ça que les pneus sont si importants. Ils vous donnent la confiance nécessaire. Mais ils peuvent tout aussi vite vous l’enlever. Il vous que je progresse en prenant en compte ce qui n’a pas marché. Mais il faut aussi être concentré sur ce que vous avez et sur ce que vous savez ».
Dani Pedrosa va devoir à nouveau faire face avec une génération de pilotes comme Márquez, Iannone ou encore Viñales qui semblent avoir la faculté de se poser moins de questions une fois sur la piste.