Honda

Lorsque l’on parle de Honda en MotoGP, la phrase qui revient le plus et celle du « nous sommes Honda », comme si son évocation était une recette miracle ou une formule magique garantissant des lendemains qui chantent. Cependant, cela fait un moment qu’au HRC, on couve des œufs de poule en espérant y voir éclore des cygnes. Et cela date même avant Marc Marquez diminué depuis sa chute à Jerez en 2020. Dani Pedrosa révèle cet aspect, entretenant ce sentiment grandissant que Honda doit d’abord tout au recrutement d’un pilote phénoménal, plutôt qu’à ses seules compétences techniques.

Et d’ailleurs, cette idée prend forme en se référant au fait que Honda a eu du mal à retrouver le chemin de la victoire après le départ de Valentino Rossi qui avait poursuivi la belle série initiée par la génération de Mick Doohan. Pour assurer la succession, il y a eu Dani Pedrosa qui a fait ce qu’il a pu, et qui aurait pu réussir à entretenir l’illusion s’il avait été moins malchanceux. Celui qui n’a jamais été titré dans un MotoGP qu’il a pourtant suffisamment éclairé de son talent pour devenir officiellement une Légende des Grands Prix dit ainsi sur DAZN : « quand j’ai rejoint Honda MotoGP, ils traversaient une mauvaise période. Rossi était parti et ils ne gagnaient plus. Ils ne trouvaient pas leur chemin ».

Une situation qui en rappelle étrangement une autre avec cette fois comme point de référence un Marc Marquez blessé et diminué … Mais celui qui a servi pendant 13 ans le blason ailé poursuit : « c’était clair pour moi, je n’ai jamais eu peur, j’ai toujours été très heureux et motivé pour attaquer le travail ».

Puis le pilote test KTM de 37 ans confie : « au cours des années où j’étais chez Honda, en particulier dans les premières années où il y avait une guerre entre Michelin et Bridgestone, ils n’ont réussi aucun de leurs projets. Particulièrement en 2007 et 2008, nous étions les seuls à avoir un moteur à distribution conventionnelle alors que les autres avaient déjà des soupapes pneumatiques et après la première année de Bridgestone nous n’avons même pas eu de succès avec la moto. Ça a été très difficile trois ou quatre années de suite, mais j’ai toujours trouvé un moyen de travailler avec eux et je les ai bien compris ».

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En 2009, Ducati chassait le pilote Honda Dani Pedrosa, mais pas seulement

Car Dani Pedrosa est un homme fidèle : « mon cœur a toujours voulu courir avec Honda » rappelle-t-il, à tel point qu’en 2009, il a refusé une offre que personne n’écarterait en 2022… « Ducati m’a contacté et, en réalité, l’offre m’a surpris car je n’avais aucune intention de changer et donc j’ai dû y réfléchir, mais ce n’était pas dans mes plans ».

Au passage, Ducati n’avait pas contacté que lui à cette époque. Jorge Lorenzo était ainsi aussi dans la boucle : « en 2009, j’étais sur le point de signer à la fois pour Honda et Ducati, le plus proche étant Ducati, parce que Stoner a commencé à avoir des problèmes de santé et n’avait pas bien terminé les courses » révèle le Majorquin. « Mon ancien manager Marcos et moi avons rencontré Livio Suppo et avons fait une liste des aspects positifs et négatifs de rester avec Yamaha ou de passer à Ducati, qui était une offre plus élevée d’un point de vue économique ».

On connait la suite : « j’ai bien fait de rester chez Yamaha car finalement cette moto était assez difficile, et l’année suivante, j’ai commencé à remporter mon premier titre avec Yamaha et tout s’est bien passé ». Et on sait aussi la suite de cette suite…

 

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