Il est de notoriété publique dans le paddock des Grands Prix qu’il existe une relation particulière entre Gigi Dall’Igna et Jorge Lorenzo. Une affection professionnelle, voire une estime personnelle construite durant les années Aprilia et que celui qui est arrivé aux fonctions chez Ducati Corse aurait voulu reproduire sur la moto rouge. Hélas, le retour sur investissement n’a pas eu lieu et l’aventure n’a duré que deux saisons. Mais Gigi s’interroge sur cette décision au vu de la situation actuelle chez Ducati, tout en reconnaissant que le Lorenzo actuel n’est plus le Por Fuera d’antan …
Qui aime bien, châtie bien. Et il sera intéressant de voir si Jorge Lorenzo réagira par ses canaux des réseaux sociaux à cette évaluation de son ancien boss Gigi Dall’Igna. Se confiant sur GPOne, le PDG de Ducati Corse ouvre d’abord le sujet en parlant de ce que donnerait un Marc Marquez sur la Desmosedici : « il m’est difficile de séparer la moto du pilote et de l’équipe : ce qui gagne, c’est l’équipe. Il est difficile de dire ce que Márquez aurait pu faire avec la moto de Dovizioso. Je préfère que les fans le fassent, ce qui, en revanche, m’amuse beaucoup ».
Mais l’idée de ce qu’aurait été Ducati avec quelqu’un à la place de Dovizioso fait tout de même son chemin chez Dall’Igna qui en arrive à reparler de Jorge Lorenzo… « Parler de pilotes, c’est parler de personnes. Il est difficile de les choisir, puis il est difficile de les maintenir, cela dépend de beaucoup de choses. Avec le recul, on aurait sûrement mieux fait de garder Jorge, mais il faut comprendre la situation actuelle et se placer dans le moment historique où certaines décisions ont été prises ». Un aveu fort qui fera plaisir à Dovizioso dont comprend un peu plus la situation chez Ducati. Et l’ambiance dans laquelle il baignait …
Dall’Igna : « Lorenzo manque de motivation pour faire ce qu’il faut pour aller vite »
Gigi Dall’Igna poursuit : « Lorenzo n’avait pas montré ce qu’il avait à montrer et vu ce qui s’était passé jusque-là, la décision était logique. Mais, vu en perspective, nous aurions dû prendre des décisions différentes » insiste l’Italien qui avoue ainsi toute la complexité d’une saison 2017 où Dovi n’a jamais eu le soutien de son équipier majorquin dans son combat pour le titre contre Marc Marquez. Et surtout pas lors de la finale de Valence.
Reste que l’affection de Dall’Igna à l’égard de Por Fuera a des limités que sa conscience professionnelle impose : « le problème, c’est qu’un pilote ne peut être séparé de ce qu’il pense et de ce qu’il veut vraiment faire. Je ne pense pas que Lorenzo veut redevenir pilote, donc à mon avis, vous pouvez le mettre sur n’importe quelle moto, il ira lentement. Il manque de motivation pour faire ce qu’il faut pour aller vite ».
La remise en cause est rude et le coup de grâce arrive : « il aime les voitures, il n’en a jamais assez » ajoute Gigi qui termine : « il faut toujours garder à l’esprit qu’être pilote est un travail compliqué. Il faut avoir la bonne attitude mentale pour faire face aux difficultés auxquelles un pilote est confronté tout au long de la saison ». Le chapitre Lorenzo est clos …