La roue tourne vite en MotoGP. Prenez l’exemple de Ducati. Durant l’intersaison, on s’interdisait d’exclure Jorge Lorenzo de la course au titre, à quand bien même aurait-il quitté sa docile Yamaha pour une versatile Ducati. Puis la saison a commencé et on a cru qu’une crise s’installait chez les rouges avec une GP17 décevante. Ensuite il y a eu le Mugello et Barcelone, deux victoires signées Andrea Dovizioso qui n’est définitivement pas un porteur d’eau en faisant couler le champagne à flot. La suite ? On ne sait, mais Por Fuera sort forcément affaibli de tous ces retournements.
Gigi Dall’Igna est plus que soulagé. Sa GP17 a trouvé la voie du succès et compte à présent au moins autant de réalisations que sa GP16 de l’an dernier. Mieux, les déboires de la concurrence ont idéalement placé un de ses pilotes en vue du titre mondial. Non, pas celui attendu et débauché à grand frais. Mais celui qui est dans les murs depuis 2013.
Une situation que l’ingénieur italien sait qu’il va devoir gérer : « c’est toujours un problème lorsqu’un équipier est plus fort que l’autre » reconnaît Dall’Igna sur GPOne. « Mais « Giogio » est un champion. Il va tout faire pour réagir et nous tout faire pour l’aider afin qu’il réussisse les mêmes résultats que Dovi. Je suis optimiste. Lonenzo comprend de mieux la moto, et nous comprenons de mieux en mieux ses demandes. Progressivement, les résultats vont suivre ».
Un optimisme qui contraste avec des points de vue passés et assez récents sur la difficulté à décoder les besoins et la crainte de ne pas pouvoir les traduire dans les faits en l’état actuel de la Desmosedici. Et puis, il y a ces derniers départs tonitruants du quintuple titré qui ne sont que des feux de paille : « Jorge a toujours été bon en entame de course, c’est la clé de tous ses succès. Mais lorsque la mi-course arrive, il déconnecte deux ou trois tours, il est comme un peu perdu. Sans ça, il pouvait être sur le podium ». Tant au Mugello qu’à Barcelone.
Maintenant, qui va-t-on écouter le plus pour la suite de cette campagne au sujet de la mise au point de la GP17 ? Pour Gigi, la question ne se pose pas : « ils demandent tous les deux essentiellement la même chose, ce qui est positif. On travaille dur, sinon, on n’aurait pas pu gagner au Mugello et en Catalogne. On essaie des choses différentes de ce que l’on faisait par le passé. Notre développement inclut de nouvelles choses qui arriveront à la mi-saison et peut-être même plus tôt ».
Des choses qui ne sauteront pas forcément aux yeux… « certaines choses invisibles de l’extérieur sont parfois les plus importantes. On a par exemple amené des châssis à la rigidité différente. Parfois vous espérez des résultats significatifs de choses infimes ».
La prochaine étape du calendrier sera ce week-end à Assen. Andrea Dovizioso est second au championnat à sept longueurs du leader Vinales. Jorge Lorenzo est septième au général avec un retard de 52 points sur celui qui lui a succédé chez Yamaha.