Cal Crutchlow avait une existence assez paisible en tant que pilote test Yamaha peu sollicité jusqu’à ce que Morbidelli se fasse opérer d’un genou, et, surtout, que le divorce éclate entre Viñales et la marque d’Iwata. Depuis, il a été à nouveau mobilisé pour le front, et il ne cache pas qu’il ne saute pas de joie à devoir remettre son cuir et renfiler son casque. Il risque pourtant d’être encore sollicité par son employeur, à cours de solution en termes de pilotes pour finir la saison, et il le sera effectivement pour son Grand Prix national à Silverstone. C’était prévu sur la M1 Petronas, mais ce sera peut-être plutôt sur celle d’usine. Car le cas Viñales n’est pas réglé tandis que le nom de Jake Dixon apparait. Crutchlow a son opinion sur les deux hommes…
Cal Crutchlow a fait ses deux piges successives sur le Red Bull Ring pour les Grands Prix de Styrie et d’Autriche en faisant bien comprendre qu’il est et restera un pilote test Yamaha. Certes, il n’a pas expédié les affaires courantes à un train de sénateur à Spielberg, puisqu’il n’était pas loin des chronos qu’il y faisait alors avec sa Honda. Mais l’Anglais a montré qu’il avait bel et bien fini sa carrière de titulaire. Tout ça pour dire que dans un contexte où Morbidelli reste convalescent, et, surtout, Viñales mis à pied en attendant peut-être pire, il tient moins que tout à être le recours de son employeur jusqu’à la fin de cette saison à rebondissement.
C’est dans ce contexte tendu que Crutchlow dit ce qu’il pense de Viñales mais aussi de son compatriote Jake Dixon que la rumeur met sur la Yamaha Petronas à Silverstone. Ce qui signifierait que, pour le Grand Prix de Grande Bretagne, la Yamaha officielle, à côté de celle de Quartararo, ne porterait pas le n°12, mais plutôt le n°35…
Crutchlow : « pour faire ce que Viñales a fait il faut des couilles »
Comme à son habitude, Crutchlow assume ses opinions, même si elles peuvent faire grincer des dents dans certaines hautes sphères. Sur celui qui s’est déjà annoncé officiel Aprilia pour 2022, il dit ainsi : « je suis un grand fan de Maverick, c’est un de mes amis. Je respecte vraiment sa décision de quitter Yamaha car c’est ce qu’il voulait faire et il faut des couilles pour le faire. Je n’ai vu personne d’autre le faire, à part Zarco il y a quelques années et quand je l’ai fait chez Ducati ».
« Si vous n’êtes pas satisfait de la situation, alors vous devez faire quelque chose ». Il ajoute aussi : « je pense que Yamaha pendant tout ce temps lui a donné absolument tout ce qu’ils pouvaient lui donner, sans faute. Le problème est, comme nous le savons, ce qui se passe avec Maverick. C’est son feeling avec la moto. Ce n’est pas, je pense, un problème avec la moto ou le constructeur ou l’équipe ».
« Si je regarde Maverick Viñales, je dirais qu’en termes de vitesse et de talent, avec Marc Márquez, il n’y a personne de plus rapide dans le championnat. J’aime travailler avec Maverick, il a un caractère qui me va bien car je suis plus âgé et j’ai beaucoup d’expérience, je pense vraiment que c’est un bon gars. J’espère qu’il terminera bien la saison car lui, Yamaha et l’équipe le méritent ».
Une dernière perspective qui relève pour le moment de l’impossible. Ainsi, pour Silverstone, à la fin de ce mois d’août, l’idée développée dans les coulisses est de voir Crutchlow équipier de Quartararo et Dixon promu chez Petronas. Qu’en pense l’Anglais ? « Est-il prêt à faire de la MotoGP ? C’est difficile à dire. Mais je n’étais pas prêt non plus en Autriche et j’ai roulé. Je pense que s’il la pilote, c’est bon pour lui. Silverstone est une piste fluide. C’est plus difficile en Autriche. S’il va courir en MotoGP, je suis sûr qu’il l’appréciera. » Et Dorna aussi, avec deux Britanniques engagés dans la catégorie majeure sur leur sol national.