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Cristian Gabarrini peut se targuer d’une belle expérience en MotoGP. En tant que chef mécanicien, il a servi des pointures. Casey Stoner, Jorge Lorenzo ou encore Marc Márquez ne sont pas des inconnus pour lui. Il a travaillé avec eux tant chez Ducati que sous l’auvent Honda. Si bien que, lorsqu’il croise la trajectoire d’un pilote, il a de solides points de référence pour l’évaluer. Le dernier en date sera Bagnaia. Et l’Italien prévient qu’il est de ceux avec qui on gagne des courses…

Pecco Bagnaia est actuellement en pleine ascension. Après une saison de Moto2 qu’il a maîtrisée de bout en bout pour s’en arroger le titre suprême, il n’a pas raté son entrée en MotoGP en livrant des premiers essais probants. La trêve hivernale est passée, et, dès la rentrée à Sepang, l’élève doué de l’académie VR46 n’a pas faibli. Il a même carrément impressionné avec un 1’58.229 qui ne l’a mis qu’à 63 millièmes d’un Petrucci leader avec le record de la piste. Sauf que Petrux était sur une GP19 avec une combinaison officielle alors que Pecco est un pilote Pramac sur une GP18.

Mais l’exploit sur un tour est une chose. Et le travail de fond une autre. Les deux doivent coïncider pour faire d’un pilote un cas à part. Et selon Gabarrini, le cas Bagnaia correspond parfaitement à ce cahier des charges : « les tests en Malaisie se sont très bien passés. Et ce n’est pas seulement du fait de la deuxième place et du temps au tour. Pecco s’est bien comporté dès sa première sortie à Valence et il a continué à s’améliorer. Il l’a fait tous les jours également en Malaisie : c’est la confirmation qu’il est un excellent pilote ».

Mais la différence se fait sur un point précis : « il se caractérise par la conscience de ce qu’il réalise et la compréhension de ce qu’il teste. Tous les pilotes commencent à un certain niveau et terminent la journée à un niveau supérieur. Ce qui fait la différence, c’est de comprendre comment vous y êtes arrivé. C’est une qualité que seulement quelques-uns ont. Il arrive souvent qu’un pilote réalise un chrono sans savoir pourquoi, sans se rendre compte de la façon dont il y est arrivé. Les « bons », cependant, ont cette caractéristique : ils atteignent un résultat et ils savent pourquoi ils y sont arrivés ».

Partant de ce postulat, le chef mécanicien fait des parallèles… « J’ai vu cette qualité chez Márquez : j’étais avec lui quand il a fait ses débuts en MotoGP, et j’ai été impressionné par sa capacité à ne jamais oublier ce qu’il avait appris. Une fois qu’il avait acquis un certain aspect du pilotage, de réglage ou quelque chose d’autre qui lui permettait de rouler fort, il l’avait en lui pour toujours. C’est une qualité que Pecco a aussi ».

« A Valence, nous avons commencé avec une base similaire à celle utilisée par Lorenzo, adaptée, « sur le papier », aux besoins de Bagnaia, pour ce que nous pouvions en comprendre après l’avoir analysé dans son parcours en Moto2. À partir de ce moment-là, les changements de configuration habituels ont été apportés pour lui permettre de mettre la moto à sa main. Pendant ce temps, Pecco a fait un travail énorme pour adapter son style à la Ducati ».

Et maintenant, où en est l’équipier de Jack Miller ? Il répond sur moto.it : « Disons que nous sommes à 85% confiants. Il ne peut toujours pas entrer dans les virages avec beaucoup de freins. C’est normal. Il n’est pas habitué aux disques de carbone et n’a pas encore pleinement compris le potentiel du pneu. Mais à Sepang, la situation s’est beaucoup améliorée à cet égard. Il reste encore une marge, mais la limite n’est pas aussi loin ».

Les derniers tests au Qatar seront un dernier révélateur avant de se lancer dans une saison 2019 où Bagnaia pourrait bien bousculer un ordre établi chez Ducati…

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