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Darryn Binder

Lorsque l’arrivée de Darryn Binder en MotoGP, directement depuis un Moto3 où il était plus considéré comme un trublion que comme un champion, a été annoncée, le moins que l’on puisse dire est qu’elle a été accueillie avec la plus grande circonspection. Il y a aussi eu de l’hostilité si bien que le Sud-Africain, frère cadet de Brad, a eu la pression d’entrée. Qui plus est, il était embauché par Razlan Razali qui venait de perdre Petronas pour bâtir sur ces cendres une équipe RNF toujours satellite de Yamaha. Autant dire que sa M1 n’aurait rien à voir avec celle de son équipier Andrea Dovizioso. Mais après quatre Grands Prix, force est de constater que Darryn Binder a gagné ses premiers galons. Il est second au classement des rookies, a ramené un top 10, et il a le double de points au championnat que son illustre compagnon de box…

Il faut l’avouer, personne n’attendait Darryn Binder à pareille fête en ce début de saison. Il a la particularité d’être le second pilote de l’histoire des Grands Prix à faire le grand saut vers le MotoGP depuis le Moto3. Mais au contraire de son ainé dans la statistique qui est Jack Miller, le Sud-Africain avait moins de légitimité, au vu de ses résultats, à prétendre à une telle opportunité. Sans parler de sa réputation sulfureuse dans le peloton…

Mais il a lutté pour son premier point dès le Grand Prix inaugural de la saison au Qatar, et sur la piste mouillée en Indonésie, il a défié des pilotes établis en MotoGP pour franchir la ligne d’arrivée à la dixième place. Il a également vu le drapeau à damier dans trois des quatre courses disputées jusque-là dans cette saison, mais toujours en dehors du classement par points du Championnat du monde. Alors, quel bilan tire-t-il de cette première expérience à ce niveau de la compétition ? « Il y a eu des hauts et des bas » dit-il avant de rejoindre Portimao et son Grand Prix du Portugal de ce week-end.

« Après les premières courses, mes attentes ont changé. Je savais au début que je n’y arriverais pas. Mais au Qatar, j’étais là et je me suis battu avec les autres gars. J’étais aussi rapide à Mandalika » complète-t-il cependant sur Motorsport-total. « Parfois, c’était difficile. L’Argentine a été un week-end étrange car nous n’avons roulé que le samedi et le dimanche. Le niveau d’adhérence était également très faible. Austin était exigeant physiquement. C’était très bien de finir la course ».

Darryn Binder, Withu Yamaha RNF MotoGP™ Team, Red Bull Grand Prix of the Americas

Darryn Binder : « quand j’arrive au point où je comprends quelque chose, le week-end est terminé« 

Côté exigence de la discipline, il avoue : « peu importe combien vous vous entraînez, cette moto met beaucoup de pression sur différents muscles. Mes bras l’ont vraiment ressenti. C’est pourquoi ces tours étaient importants à long terme pour m’aider à devenir plus fort et plus en forme ». Dans l’équipe client Yamaha RNF, Darryn Binder pilote une ancienne version de la M1. Pour lui, il s’agit avant tout d’apprendre à connaître le MotoGP. Il doit travailler sur lui-même et devenir progressivement plus compétitif. « J’ai l’impression d’être plus ou moins là dans chaque situation », note-t-il. « J’ai presque réussi à progresser dans toutes les situations. Mais quand j’arrive au point où je comprends quelque chose, le week-end est terminé ».

« Les pistes en Europe seront plus normales, du moins j’espère. Portimao sera certainement encore difficile, mais ensuite c’est vers Jerez. C’est là que j’ai piloté la MotoGP pour la première fois, donc j’espère pouvoir utiliser les connaissances prises pour faire un pas ». Son chef d’équipe est Noe Herrera, qui a travaillé pour Raul Fernandez dans la catégorie Moto2 de l’équipe Ajo l’année dernière. Un grand soutien est aussi le chef d’équipe Wilco Zeelenberg. L’ancien pilote de course peut donner beaucoup d’astuces et de conseils. « Wilco est une légende », s’enthousiasme Darryn Binder. « Il a tellement d’expérience. Travailler avec lui est incroyablement cool ! Il peut toujours me dire des petites choses qui sont très importantes. J’écoute son expérience. Tout le monde dans l’équipe est très cool, l’ambiance dans le box est très agréable. C’était un grand pas pour moi. Et c’est bien de ne pas avoir de pression ». Avec six points au Championnat du monde, Darryn Binder a récolté plus que son coéquipier expérimenté Andrea Dovizioso, qui a trois points après quatre courses…

Darryn Binder, Withu Yamaha RNF MotoGP™ Team, Gran Premio Michelin® de la República Argentina

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