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Le Grand Prix de Valence a marqué le crépuscule de la saison 2021, mais aussi de la carrière de ce qu’il faut bien appeler une légende du MotoGP, à savoir Valentino Rossi. Avec le départ de ce dernier, c’est un véritable pan de l’Histoire de la discipline qui tire sa révérence.

Il n’y a en effet qu’à en juger par les statistiques mirobolantes qui émaillent la carrière du pilote italien : Neuf titres mondiaux (dont sept dans la catégorie reine), 128 victoires en Grands Prix et 65 pole positions, sans compter ses 258 podiums toutes catégories confondues…

Rarement un pilote aura par ailleurs rassemblé autant de monde derrière lui, avec de véritables cohortes de fans se déplaçant de circuit en circuit pour suivre leur héro qui, au-delà d’être une étoile du sport, est devenu une source d’inspiration pour nombre d’entre eux.

Il fallait donc bien une conférence de presse en préambule de cette dernière manche de l’année pour rendre hommage au numéro 46. Souvenirs de carrière, sensations à l’heure de raccrocher, projets pour l’avenir : Rossi s’est ainsi livré sans concession auprès des journalistes et du public.

Paddock-GP retranscrit ici les dires du Docteur, alors que ce dernier était à quelques heures de participer à sa dernière en MotoGP.

Retrouvez la première partie de la retranscription de la conférence de presse de Valentino Rossi en cliquant ici !

 


 

Dimanche nous serons le 14/11/21. Si on fait la somme de ces chiffres ça donne 46, votre numéro de course. Y voyez-vous un heureux présage ?

« Je m’étais en effet aperçu de cela il y a deux ou trois mois. Durant ma carrière, il y a eu pas mal de choses en lien avec les chiffres. C’est peut-être un signe, mais aussi plus simplement une coïncidence. »

Avez-vous le moindre regret à propos de votre carrière ?

« J’ai beaucoup travaillé pour essayer d’obtenir un dixième titre mondial. Mon dernier sacre remonte à 2009, autant dire que cela fait un bon bout de temps. J’aurais été très heureux de remporter un dernier championnat, comme en 2015 où j’en suis passé tout près par exemple. »

« Le fait de remporter un dixième titre aurait aussi donner un chiffre rond, j’aurais bouclé la boucle de la sorte. Mais c’est comme ça, et je n’ai pas à me plaindre, j’ai eu une belle carrière. Le numéro 9 a également une grande importance dans ma carrière, car j’ai obtenu 89 victoires en MotoGP, ainsi que 199 podiums. »

« Lors de mon podium que j’ai décroché à Jerez en 2020, je me suis demandé si ce n’était pas effectivement le dernier. Là aussi, j’aurais bien aimé arriver à 200 podiums, mais encore une fois je n’ai pas à me plaindre. J’ai réalisé une longue carrière, j’ai passé beaucoup de saisons à me battre pour le championnat, ou tout du moins pour des positions aux avant-postes. Quand vous roulez en MotoGP et que vous êtes en capacité de vous battre pour la victoire, c’est toujours très sympa et un grand plaisir. »

« Lors de mon Podium décroché à Jerez en 2020, je me suis demandé si ce n’était pas effectivement le dernier »

 

 

A l’heure de tirer votre révérence, prenez-vous davantage conscience de ce que vous avez fait pour la moto, et de ce que vous représentez ?

« A partir du Grand Prix d’Autriche, j’ai en effet pu mieux comprendre cela, car jusque-là j’avais toujours considéré le MotoGP depuis l’intérieur. J’étais alors dans une bulle, et je pense que c’est la même chose pour tous les pilotes présents dans la catégorie reine d’ailleurs. »

« C’est très difficile pour tout le monde de prendre du recul et d’appréhender tout ce qui se passe autour, car vous êtes toujours concentré sur quelque chose en particulier : Un secteur, un virage, une séance, une position à défendre. Mais c’est une sensation formidable de prendre conscience de tout cela avec un regard plus externe. J’en suis très fier bien sûr. »

Avez-vous songé à prendre votre retraite plus tôt dans votre carrière ?

« Plusieurs fois durant ma carrière j’ai pensé que j’étais proche de la fin. Ce fut notamment le cas en 2012 où je ne savais pas si j’avais encore suffisamment de vitesse, suffisamment d’énergie pour repartir de l’avant et me battre pour la victoire et le championnat. Mais finalement je suis reparti pour dix nouvelles années. »

« Plusieurs fois dans ma carrière j’ai pensé que j’étais proche de la fin »

 

Quel est votre rêve à présent ?

« J’ai une belle vie, je prends du bon temps, et je vais devenir papa l’an prochain. Sinon je n’ai pas de rêve en particulier. »

 

 

Quelle a été la rivalité que vous avez le plus appréciée au cours de votre carrière, et à l’inverse celle que vous regrettez ?

« Dans tous les sports, mais en particulier en MotoGP, c’est toujours fantastique de repousser vos limites. C’est révélateur de ce que vous avez vraiment au fond de vous. J’ai eu vraiment de grandes rivalités au cours de ma carrière, et j’ai beaucoup apprécié cela, en particulier lors de mes premières années dans la catégorie car j’étais davantage victorieux, alors que durant la seconde partie de ma carrière dans la catégorie reine je me suis davantage incliné. »

« Mais dans tous les cas j’ai pris du plaisir. Une rivalité qui m’a marqué ? Je dirais celle avec Max Biaggi car nous étions deux Italiens à nous livrer bataille. Je n’oublie pas cependant les duels face à Jorge Lorenzo, Casey Stoner, avec Marc Márquez ainsi qu’avec tous les gars qui étaient en piste avec moi lors des dernières années. J’ai toujours pris beaucoup de plaisir. C’est quelque chose dont vous vous souvenez toujours de manière positive dans un second temps, c’est assez spécial. »

« Une rivalité qui m’a marqué ? Je dirais celle avec Max Biaggi »

 

De quoi êtes-vous le plus fier au cours de votre longue carrière ?

« Le MotoGP a gagné en ampleur et est devenu meilleur au fil des années. Aider cette discipline à devenir plus populaire, et parvenir à rassembler des jeunes aussi bien que des vieux pour suivre les courses, c’est quelque chose de très bien. »

On ne vous a jamais vu pleurer. Est-ce que vous pourriez verser quelques larmes à l’issue de la course ?

« Je ne sais pas ce qui va se passer après la course. J’espère déjà que je vais en voir le bout, mais ensuite je ne peux pas prédire quelle va être ma réaction. Je ne pleure pas beaucoup, c’est simplement ma personnalité, et d’ailleurs franchement j’espère ne pas pleurer dimanche. »

 

Luca Marini a expliqué plus tôt dans le weekend que ce qui va lui manquer le plus c’est tous les moments passés avec vous et les pilotes de l’académie, notamment le soir sur les Grands Prix ou vous vous retrouviez pour voir différents sports tels que des matchs de foot. Comment va évoluer la VR46 Academy sans vous ? On sait déjà que Franco Morbidelli n’est pas disposé à reprendre les rênes. Comment voyez-vous donc la structure évoluer à l’avenir ?

« Je suis d’accord avec ce que dit Luca, car ces dernières années, nous avons vraiment formé un groupe de pilotes et au sein de l’académie on avait pris l’habitude de rester tous ensemble. C’est drôle parce que parfois nous regardions les essais, et d’autres choses le reste du temps. »

« Ce furent de bons moments, car l’ambiance que vous avez lors des weekends de course est assez particulière, en ce sens où tout le monde se comporte différemment. Chacun parle de comment il pense que le samedi ou le dimanche va se passer. J’aimerais à l’avenir faire le déplacement sur certaines courses, peut-être que je pourrais même venir avec mon motorhome [rires]. Peut-être que nous allons pouvoir organiser cela pour l’an prochain histoire de passer un peu de temps ensemble. »

« J’aimerais à l’avenir faire le déplacement sur certaines courses »

 

Votre carrière force l’admiration, et est un exemple pour de nombreuses personnes qui sont en difficulté, qui grâce à vous trouvent la motivation nécessaire pour continuer à aller de l’avant. Quel effet cela fait d’avoir un tel impact positif sur la vie des gens ?

« Quand je rencontre des enfants en difficulté ou qui sont gravement malades, et que ces derniers me disent qu’ils suivent toutes les courses et que je vois la passion dans leurs yeux, c’est quelque chose de formidable. Vous ne pouvez pas imaginer combien de personnes me disent qu’ils se souviennent de telle ou telle course. »

« Je pense que le MotoGP est la meilleure compétition moto et la plus intéressante à suivre, car c’est très excitant dans le sens où pendant 40 minutes tout le monde y va plein gaz. Je pense que c’est quelque chose que les gens comprennent et apprécient. Le plus important est que tout cela leur procure du plaisir. Pour les gens qui ont une vie difficile, cela leur permet d’arrêter de penser à leurs problèmes pendant au moins une heure. Je pense que c’est tout l’intérêt de notre sport. »

« L’intérêt de notre sport, c’est que les gens qui ont une vie difficile arrêtent de penser à leurs problèmes pendant au moins une heure lorsqu’il y a une course »

 

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