Le Grand Prix de Valence a marqué le crépuscule de la saison 2021, mais aussi de la carrière de ce qu’il faut bien appeler une légende du MotoGP, à savoir Valentino Rossi. Avec le départ de ce dernier, c’est un véritable pan de l’Histoire de la discipline qui tire sa révérence.
Il n’y a en effet qu’à en juger par les statistiques mirobolantes qui émaillent la carrière du pilote italien : Neuf titres mondiaux (dont sept dans la catégorie reine), 128 victoires en Grands Prix et 65 pole positions, sans compter ses 258 podiums toutes catégories confondues…
A glittering career that may never be equalled! 🤩
Enjoy @ValeYellow46's greatest hits! 💛#GrazieVale pic.twitter.com/1AQVLtBu4G
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) November 14, 2021
Rarement un pilote aura par ailleurs rassemblé autant de monde derrière lui, avec de véritables cohortes de fans se déplaçant de circuit en circuit pour suivre leur héro qui, au-delà d’être une étoile du sport, est devenu une source d’inspiration pour nombre d’entre eux.
Il fallait donc bien une conférence de presse en préambule de cette dernière manche de l’année pour rendre hommage au numéro 46. Souvenirs de carrière, sensations à l’heure de raccrocher, projets pour l’avenir : Rossi s’est ainsi livré sans concession auprès des journalistes et du public.
Paddock-GP retranscrit ici les dires du Docteur, alors que ce dernier était à quelques heures de participer à sa dernière en MotoGP.
Retrouvez la seconde partie de la retranscription de la conférence de presse de Valentino Rossi en cliquant ici !
Valentino, vous abordez ce weekend votre toute dernière course en MotoGP. On imagine que c’est un moment empreint d’émotions pour vous…
« Ce fut une saison particulière, en particulier lors de sa seconde partie, après avoir annoncé qu’il s’agirait-là de ma dernière. J’essaie de faire en sorte que cette dernière course se déroule de façon normale, mais ce n’est pas possible. »
« C’est bien sûr une grande émotion pour moi, notamment de voir toutes les motos que j’ai pilotées regroupées ensemble, ainsi que tous les pilotes du MotoGP rassemblés en mon honneur. C’est une sensation incroyable. Je vais donner le meilleur de moi-même ce weekend, et j’espère que nous allons avoir de bonnes conditions météo, en particulier dimanche, et pour le reste nous allons bien voir. »
Quand vous avez retrouvé vos anciennes motos, est-ce que des souvenirs précis ont refait surface dans votre esprit ?
« J’ai déjà toutes les motos chez moi, à l’exception des Honda j’ai un exemplaire de chaque Aprilia et chaque Yamaha que j’ai pilotées. Les Yamaha sont même dans ma maison, et le modèle de 2004 est dans ma chambre, donc chaque matin quand je me lève la première chose que je vois c’est ma moto. »
« Mais le fait d’avoir vues toutes ces motos alignées est une grande émotion. Je prends conscience de tout le chemin parcouru, car quand je vois la toute première qui m’avait été confiée, cela remonte à très longtemps ! »
Le fait d’annoncer sa retraite et de la prendre concrètement représentent deux choses bien différentes. Est-ce que vous pensez que vous aurez des sensations différentes dimanche à l’heure de raccrocher définitivement ?
« Dès que j’ai fait mon annonce en Autriche j’ai de suite reçu énormément de messages et de soutien de la part des autres pilotes qui évoluent actuellement en MotoGP, mais aussi d’autres qui ont pris leur retraite et d’anciens rivaux. »
« C’est quelque chose de très bien. C’est une sensation étrange, et j’essaie d’agir de la façon la plus normale possible car d’habitude Valence est un bon endroit pour tout le monde dans le sens où à l’issue de ce Grand Prix c’est le début des vacances après une longue saison. Tout le monde est ainsi content de regagner ses pénates. »
« Me concernant, j’essaie donc de ne pas trop penser à lundi prochain, lorsqu’une autre vie débutera pour moi. De toute façon je vais continuer à courir en auto, et en ce sens je vais continuer à être pilote. Je vais essayer de profiter de ce moment, car il est certain que ma vie va beaucoup changer une fois que je ne serai plus en MotoGP. »
« Je vais continuer à être pilote »
Vous venez de dire que vous n’aviez pas les Honda dans votre collection. Allez-vous demander à les récupérer de sorte de compléter votre collection chez vous ?
« J’en ai parlé à Alberto [Puig, le team manager de Repsol Honda], car je souhaite au moins récupérer celles avec laquelle j’ai couru en 500cc. C’est la moto qu’Honda devait me laisser, et j’avais créé un espace pour l’accueillir chez moi, mais pour différentes raisons je ne l’ai jamais récupérée. »
Quel souvenir aimeriez-vous laisser à la postérité ?
« Je pense que l’une des choses les plus importantes est que beaucoup de personnes se sont mis à suivre le MotoGP pour suivre ma carrière. Cette compétition a gagné en ampleur et en célébrité, aussi bien en Italie que partout dans le monde. C’est bien aussi de savoir que durant ma carrière je suis devenu en quelque sort une icône. C’est vraiment un grand plaisir, même si pour un pilote ce qui se passe en piste est toujours le plus important. Mais je pense que c’est tout de même le meilleur accomplissement dans ma carrière. »
« Beaucoup de gens se sont mis à suivre le MotoGP pour suivre ma carrière »
Vous avez réussi deux choses énormes dans votre carrière : remporter neuf titres bien sûr, mais aussi avoir tous ces pilotes réunis autour de vous ce weekend au moment où vous tirez votre révérence…
« C’est un grand plaisir d’avoir ici tous mes rivaux en MotoGP, tous ceux avec qui j’ai pilotés en piste cette saison. C’est un bon signe et j’en suis très content. Mais nous allons maintenir le contact et continuer à avoir une bonne relation à l’avenir. »
Certains circuits comme Le Mans, l’Autriche ou bien encore Silverstone ont émis le souhait d’avoir une tribune en votre nom l’année prochaine quand bien même vous ne serez plus là. Qu’est-ce que cela vous fait ?
« Je pense que c’est quelque chose qui va perdurer. Dans les prochaines années il y aura encore des gens coiffés d’une casquette jaune par exemple. Je pense que c’est quelque chose de bien pour la discipline et pour le MotoGP. Je pense que cela a conféré ces dernières années une bonne atmosphère que vous retrouvez autour de tous les circuits. »
« Mais nous nous rendrons sur certaines courses, nous allons avoir notre propre équipe, et nous allons continuer de soutenir les pilotes issus de notre académie. Ce sera quelque chose de différent bien sûr, et je ne sais pas du tout quel effet cela me fera de venir sur un Grand Prix sans avoir à y piloter. Je ne sais pas si j’apprécierai ou non. Je vous dirai cela l’an prochain, quand je m’y serai essayé ! »
« Je ne sais pas quel effet cela me fera de venir sur un GP sans avoir à y piloter »