Comme maintenant chaque année, les représentants des six constructeurs impliqués en MotoGP sont invités à une conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes.
Après Barcelone où Honda avec Takeo Yokoyama (HRC Technical Manager), Suzuki avec Ken Kawauchi (Team Suzuki Ecstar) et Aprilia avec Paolo Bonora (Aprilia Racing) se sont déjà exprimés, cela a été au tour de Yamaha, Ducati et KTM de le faire en Aragón.
Aujourd’hui, nous reportons sans aucune mise en forme les propos de Davide Barana (Directeur technique de Ducati Corse) diffusés en téléconférence sur le site officiel MotoGP.com à l’entame du Grand Prix de Teruel.
Que pensez-vous du développement de la Desmosedici 2020 ?
« Pour le moment, nous sommes plutôt heureux du développement que nous avons fait, en commençant bien sûr comme d’habitude depuis le milieu de l’année dernière. Nous avons fait un très bon pas en avant en ce qui concerne la puissance de notre moteur. Nous étions déjà en très bonne situation en ce qui concerne la puissance mais nous avons de nouveau pu tirer quelque chose de plus du moteur, ce qui est très bien. Nous n’avons pas travaillé uniquement sur la puissance maximum mais aussi sur sa convivialité en gérant le couple, ce qui est une autre étape, car nous n’avons pas seulement considérer la performance en ligne droite mais aussi celle en sorties de virage. Au niveau du châssis, nous avons opéré un grand changement que nous avions déjà essayé à Valence après la course et à Jerez, puis lors des tests hivernaux à Sepang et au Qatar. Nous avons également introduit un nouveau bras oscillant, donc nous avons fait beaucoup de travail, également dans ce domaine. En aérodynamique, nous avons également introduit des évolutions de notre ensemble aérodynamique, mais comme vous pouvez le voir, il ne s’agit pas d’une modification majeure puisque les motos atteignent maintenant une situation stable. Globalement, je peux dire que nous travaillons dans tous les domaines de la moto. Bien sûr, il y a eu un grand changement concernant les pneus et je pense que cela affecte beaucoup les performances de cette année, mais c’est un processus qui prend parfois beaucoup de temps pour adapter de la moto à une nouvelle spécification pneumatique. »
Vous avez parfois obtenu des résultats irréguliers et il arrive que certains de vos pilotes aient besoin d’un jour ou deux avant de se sentir à l’aise. Cela préoccupe-t-il Ducati, car lié aux caractéristiques de la moto 2020 où cela engendre-t-il de la frustration, car provenant des réglages opérés par les teams ?
« Bien sûr, je pense que cette année est d’une façon générale caractérisée par une grande volatilité. Comme vous pouvez le voir, nous avons vu de nombreux vainqueurs de course cette saison. Bien sûr, si vous regardez les saisons passées et que vous retirez les résultats de Marc Márquez, vous auriez aussi une grande volatilité dans les résultats de ces dernières années. Je pense que les explications de cette volatilité ne sont pas spécifiques à Ducati car vous pouvez voir aussi beaucoup de hauts et de bas également avec d’autres constructeurs et pilotes. Bien sûr, le nouveau pneu a un très bon potentiel mais son comportement est très différent du précédent. Certains constructeurs ou certaines motos s’adaptent mieux aux nouvelles spécifications, et il y a également certains pilotes qui sont plus en phase avec ces nouvelles caractéristiques, et s’y adaptent ou sont toujours en train de d’essayer de s’y adapter. »
« Un autre changement est le championnat lui-même. Dorna a fait un très bon travail en remodelant le championnat pour essayer de s’adapter à la situation actuelle, mais nous courons parfois à des moments différents, avec des conditions différentes en termes de météo. C’est également une des raisons qui expliquent parfois ces résultats irréguliers. »
Quelle est la part de responsabilité des performances entre le pilote, le team et la moto ?
« Par rapport au monde des sports mécaniques en général, le rôle du pilote en compétition moto est beaucoup plus important que dans d’autres disciplines à quatre roues par exemple, car pour des raisons évidentes, ils prennent beaucoup de risques à chaque fois qu’ils sortent en piste. Ils doivent donc avoir une confiance totale dans leur moto pour attaquer au maximum. Mais pour cette raison également, le côté technique, l’équipe et également la moto sont très importants car il ne s’agit pas seulement d’élever les limites physiques de la moto mais aussi de rendre la moto la plus confortable possible pour le pilote afin qu’il ait une confiance totale dans celle-ci pour pouvoir attaquer sans restriction. »
Quel est précisément l’impact du nouveau pneu arrière Michelin sur les performances d’Andrea Dovizioso ?
« Ce nouveau pneu possède une adhérence plus élevée, d’une façon générale, ce qui est bien, mais il peut procurer cette adhérence supplémentaire d’une façon très différente du précédent. Assurément, il ne s’adapte peut-être pas complètement à notre moto. Il semble qu’il soit davantage bénéfique pour les motos qui performent en vitesse de passage en virage, et cela dépend aussi du style de pilotage du pilote. Vous avez raison, Andrea peine davantage avec le nouveau pneu mais nous essayons avec lui de trouver une solution, de trouver de meilleurs réglages pour qu’il puisse mieux exprimer ses capacités en pilotant la moto. C’est un processus qui prend du temps mais nous croyons que nous pouvons trouver une meilleure solution à chaque course, comme à celle-ci en Aragon puisque nous avons les références du week-end précédent, ce qui nous permet de ne pas repartir de nouveau de zéro mais de tirer bénéfice de l’expérience précédente. Nous espérons faire un pas en avant ici. »
Retrouvez ici les propos de Honda avec Takeo Yokoyama (HRC Technical Manager), Suzuki avec Ken Kawauchi (Team Suzuki Ecstar) et Aprilia avec Paolo Bonora (Aprilia Racing)…