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Claudio Domenicali

Chez Ducati, on ne rigole pas avec l’image de marque d’un constructeur technologiquement avancé. Une réputation qui s’est tellement affirmée en MotoGP que ses cinq autres concurrents que sont Honda, Yamaha, Suzuki, KTM et Aprilia se sont organisés pour peser sur l’évolution d’un règlement qui, à l’avenir, évitera « de nouvelles améliorations des performances et des augmentations des coûts de développement ». En interne, les doutes et les critiques sur cette constante marche en avant doivent relever de la plus grande discrétion, si bien que l’agacement d’un Pecco Bagnaia en début de saison sur des tests en plein Grand Prix à faire sur une GP22 encore verte, bien que rouge, n’a pas été apprécié par tout le monde en lieu. Le patron Claudio Domenicali repose les bases avant l’entame de la campagne européenne de la saison des Grands Prix, qui aura lieu dès ce week-end au Portugal.

La saison MotoGP de Ducati n’a pas commencé comme prévu. Fin 2021, tout le monde était en admiration devant l’avancée technologique d’une GP21 avec laquelle Pecco Bagnaia avait développé une telle complicité qu’il était annoncé comme le grand favori de la compétition à venir. D’autant plus qu’une GP22, promise comme encore plus forte, pointait à l’horizon. Or, après quatre Grands Prix déjà disputés, le vice-champion du monde est 12e du classement, à 38 points du sommet, alors que la GP22 semble avoir quelques problèmes de jeunesse. En revanche, la version de l’an dernier est aux commandes, avec Enea Bastianini, qui, dans cette première phase s’est montré plein d’autorité avec deux victoires. L’une dès l’ouverture au Qatar, et la dernière à Austin.

Un scénario qui n’a pas manqué de susciter certains commentaires acerbes en interne, à commencer par le grand perdant Pecco Bagnaia déjà à bout de nerfs. L’Italien a ouvertement critiqué la méthode de travail jetant comme un doute sur sa légitimité. Chez Ducati, s’en prendre ainsi au discernement du grand commandeur Gigi Dall’Igna est toujours dangereux. Mais on s’est officiellement montré indulgent à Borgo Panigale pour celui que l’on venait de signer jusqu’en 2024. Cependant, on n’oublie pas…

Une mémoire développée que l’on retrouve dans les propos du PDG de la marque, Claudio Domenicali, trouvés sur Todocircuito : « souvent, vous avez besoin d’une phase d’adaptation, mais si vous jetez immédiatement quelque chose de nouveau, vous pouvez jeter quelque chose de bien parce que vous n’y êtes pas habitué » dit-il. Puis il développe finement : « avant cela nous coûtait plus cher car certains pilotes avaient des préjugés. Au lieu de cela, vous avez besoin de la volonté de persévérer et d’expérimenter. Il existe aujourd’hui une alchimie magique de pilotes rapides qui font confiance aux ingénieurs. Et les ingénieurs écoutent ce qu’on leur dit » dit Domenicali qui ajoute : « fini le temps où les pilotes jetaient leur casque contre le mur en entrant dans les stands ».

« Ducati, c’est un peu comme Ferrari en Formule 1« 

La sérénité et la confiance doivent d’autant plus être affichées qu’il s’agit d’une question stratégique : « notre marque a sa propre histoire, elle est très solide et c’est une marque dans laquelle les Italiens s’identifient. Et je ne parle pas seulement de sport mais aussi de technologie. C’est un peu comme Ferrari en Formule 1 ». Maintenant, Pecco Bagnaia est issu de la VR46 Académie et le team du même blason VR46 est équipé en Desmosedici dont la GP22 de Marini s’est montrée à la traîne à Austin. Y aurait-il une malédiction avec Valentino Rossi, dont le passage comme pilote n’a pas laissé de grands souvenirs ?

Claudio Domenicali répond, avec la volonté de briser cette mauvaise synergie avec Tavullia que les événements et leurs interprétations mettent en place : « je crois que Valentino est irremplaçable, c’est une personne unique qui a incarné une combinaison de talent, de détermination, de résultats et de sympathie. La Ducati d’aujourd’hui est très différente de celle qu’il a pilotée pendant deux ans. Je pense qu’il aurait été compétitif avec la moto de 2021. Nous ne regrettons pas d’avoir couru ensemble, nous étions en un moment où nous n’étions pas faits l’un pour l’autre. La moto d’alors était très développée pour Casey Stoner et c’était très difficile pour un pilote habitué à un comportement plus équilibré ». Ce week-end, à Portimao, Ducati cherchera de grands résultats pour remettre chaque chose à sa place.

MotoGP, Claudio Domenicali

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