Depuis la sortie de la trêve estivale, les Ducati rouges GP18 sont imbattables en Grand Prix. Trois victoires se sont succédées en trois courses disputées et elles étaient sur les deux premières places de la grille de départ d’un Grand Prix de Grande Bretagne qui a été annulé. Marc Marquez est le premier à remercier le ciel d’une première partie de saison où il a pu capitaliser suffisamment avant de voir le constructeur de Borgo Panigale se réveiller. Le titre constructeur pourrait être une consolation néanmoins, face à Honda. Mais pour le patron de la marque, la domination actuelle va au-delà du MotoGP : « l’Italie peut être fière » clame-t-il à qui veut l’entendre…
Les résultats l’avouent, la Ducati Desmosedici GP18 est le prototype MotoGP le plus compétitif de l’histoire de la marque. Les hommes de Borgo Panigale ont décidément bien rempli leurs devoirs de vacances, car depuis la rentrée de Brno, le MotoGP ne voit que du rouge. La moto italienne s’inscrit enfin avec agilité dans les virages tout en gardant sa puissance de feu dans les lignes droites. Le directeur sportif Paolo Ciabatti a d’ailleurs du mal à ne pas s’enflammer : « nous pensons que nous avons l’une des motos les plus compétitives, si ce n’est même la meilleure, mais ce n’est pas à nous de le dire. Nous avons gagné les trois dernières courses, c’est une très bonne moto avec deux très bons pilotes ».
Si les triomphes en Autriche et en République tchèque pouvaient être mis sur le compte d’une piste généralement favorable aux Ducati, le doute sur les performances de la Desmosedici ont été levés à Misano. Un tracé traditionnellement difficile pour une moto rouge qui n’a gagné qu’une seule fois, en 2007. « Nous pourrions gagner à la fois avec Dovi et avec Jorge. C’est une grande fierté car après tant d’efforts, de bons résultats sont obtenus et cela récompense notre travail. La récompense est aussi pour les fans qui étaient là pendant les moments difficiles », a déclaré Claudio Domenicali, le patron de la marque.
Ducati a gagné cette année au Mugello et à Misano, une combinaison historique qui n’a jamais eu lieu dans l’histoire Ducati. « C’est la raison pour laquelle j’ai dit que c’était le moment le plus fort de notre histoire, et c’est probablement vrai » a ajouté le PDG «. Je dirais que cela a une importance, c’est symbolique. Mais les symboles sont également importants. En Italie, à l’heure actuelle, la fierté de pouvoir bien faire les choses est très importante, surtout lorsqu’il existe une technologie très compliquée comme le MotoGP, où il faut beaucoup d’organisation, d’ordre, de précision et de qualité. Ce n’est pas juste un exercice sportif. Je pense que c’est très bien pour les Italiens parce que ça fait la fierté du pays ».
Après des années difficiles, l’arrivée de Gigi Dall’Igna en 2013 a changé le cap. L’introduction de la centrale électronique Magneti Marelli a fait le reste. « Ducati est une bonne entreprise, elle fonctionne bien sur le marché et elle est sur la bonne voie, c’est un encouragement pour tout le monde, même pour les autres entreprises italiennes », a conclu Claudio Domenicali. « Quelque chose de compliqué n’est pas résolu en quelques mois, mais en années, en travaillant en silence et sans controverse ».
Un acte de foi qui arrive à un moment opportun : celui où le taulier Volkswagen pense à vendre Ducati. Et tout serait parfait dans le meilleur des mondes si le même patron Domenicali avait su tenir sa langue encore quelques jours avant le Grand Prix d’Italie, au sujet de Jorge Lorenzo…