Le cas de Joan Mir est un véritable casse-tête pour les observateurs du MotoGP. Champion du monde en 2020 dans des conditions pour le moins atypiques, l’Espagnol n’a pas réussi à confirmer son statut par la suite. Alors, que s’est-il passé ?
Le championnat MotoGP 2020 restera dans les mémoires comme l’une des saisons les plus imprévisibles de l’histoire. Marquée par la pandémie de COVID-19, la compétition s’est déroulée dans des conditions inhabituelles, sans public et avec des calendriers chamboulés. Dans ce contexte particulier, Joan Mir a su tirer son épingle du jeu, remportant le titre mondial grâce à une constance remarquable et une gestion impeccable des moments clés. Pourtant, ce qui semblait annoncer un avenir radieux s’est vite transformé en une série de défis pour le pilote espagnol.
Mir a conquis son titre avec une seule victoire en course, un fait rare dans l’histoire du MotoGP. Sa régularité, alors que ses rivaux multipliaient les fautes, a fait de lui le champion d’une saison où aucune figure dominante n’a émergé. Selon le journaliste Manuel Pecino, « personne n’a couru contre un champion clair, ils n’avaient aucune référence, ils ne savaient pas qui battre. Mir a fait moins d’erreurs que les autres, et c’est ce qui lui a permis de remporter le championnat. »
Ce à quoi Pecino a ajouté : « Mir a perdu le charisme d’un champion lorsqu’il a été absent pendant de nombreuses courses à cause d’une blessure au doigt ». Pour lui, les comparaisons avec d’autres pilotes, qui ont continué à se battre malgré leurs blessures, remettaient en question la capacité de Mir à défendre son titre.
« Joan Mir était le pilote le plus intelligent de 2020. Une opportunité s’est présentée à lui, et il ne l’a pas gâchée »
Ce titre, bien que mérité, a soulevé des interrogations parmi certains analystes. Antonio López, commentateur de la chaîne YouTube de Pecino, estime sur motosan que « Mir était le pilote le plus intelligent de 2020. Une opportunité s’est présentée à lui, et il ne l’a pas gâchée. » Pourtant, cette opportunité semblait liée à des circonstances atypiques plutôt qu’à une domination pure.
Après son sacre, les attentes étaient élevées pour 2021, mais Mir n’a pas réussi à défendre son titre avec brio. Il n’a remporté aucune course cette année-là, et ses performances ont pâti de la montée en puissance de ses rivaux. « En 2021, les conditions étaient différentes, et cela n’a plus marché pour lui », explique López.
Le passage de Joan Mir chez Honda a amplifié les critiques. Incapable de s’imposer face à des pilotes d’équipes satellites, son statut de champion du monde a été mis en doute. Nieto, un autre analyste, note : « Mir n’a jamais été un dominateur, même en Moto2. Sa performance avec Honda n’a pas confirmé son titre. »
Aujourd’hui, Joan Mir fait face à une double pression : prouver que son titre 2020 n’était pas simplement dû à des circonstances particulières et retrouver une performance compétitive avec Honda. Ses difficultés actuelles ne remettent pas en question son talent, mais elles soulignent combien il est difficile de s’imposer durablement dans la catégorie reine. Le défi est immense, mais Mir a déjà prouvé qu’il pouvait surprendre dans l’adversité.
