Lin Jarvis fait ses comptes. Il y a eu Fabio Quartararo l’an passé à Assen qui, après une manœuvre de dépassement sur Aleix Espargaró, a sorti ce dernier en chutant. Mais au contraire du pilote Yamaha qui en est resté là, l’officiel Aprilia a pu continuer sa route et offrir une prestation magistrale jusqu’à la quatrième place. Cependant, le Français a été pénalisé d’un long lap pour la manche suivante à Silverstone… Récemment, à Jerez, Franco Morbidelli a été puni le samedi par le panel des commissaires qui s’en est pris le dimanche à Fabio Quartararo après le carambolage du premier départ, que la grande majorité du paddock a qualifié d’incident de course. Mais le Champion du Monde a été panélisé d’un long lap après le second départ puis d’un autre pour avoir mal exécuté le premier. Une succession d’événements qui a interpelé les observateurs au point de poser cette question : Freddie Spencer aurait-il une dent contre Yamaha ?
L’interrogation n’est pas neutre car on parle là d’un arbitre qui serait partial dans la prise de ses décisions. Déjà que ce panel des commissaires est très impopulaire puisque personne ne comprend vraiment sa logique de décision, il ne manquerait plus que ça… Speedweek a demandé à Lin Jarvis, soit ce qui se fait de mieux comme représentant Yamaha en MotoGP, ce qu’il pensait de cette situation. Voici sa réponse : « c’est une coïncidence pour moi. Je le pense vraiment. Je ne peux pas l’imaginer autrement et je ne crois rien d’autre. Je n’ai aucune preuve pour étayer une telle suspicion ou théorie du complot. Mais c’est vraiment dommage qu’à Jerez, nous ayons été touchés deux fois en deux jours ».
Lin Jarvis : « la chose la plus importante est le manque de cohérence dans les jugements des commissaires »
Pas de procès d’intention donc, mais tout de même, il y a cette totale incompréhension, alimentée par l’attitude des commissaires eux-mêmes lorsqu’il leur est demandé d’expliquer leur point de vue. Lin Jarvis se souvient encore très bien de la scène à Jerez : « la chose la plus importante est le manque de cohérence dans les jugements des commissaires », insiste l’Anglais. « Quand je suis allé voir les commissaires à Jerez après la course pour discuter de la pénalité de Fabio, nous savions qu’aucune objection ne pouvait être faite. Mais je voulais leur faire comprendre notre point de vue avec le directeur de l’équipe Maio Meregalli et entendre leurs justifications ».
« Mais ils n’ont pas pu répondre à la question pourquoi ils ont puni Fabio ! Honnêtement : ils n’ont pas pu expliquer leur décision… Nous avons alors répondu : Qu’est-ce que Fabio aurait dû faire dans cette situation juste après le départ ? Où aurait-il dû aller ? Pensiez-vous vraiment qu’il agissait de manière agressive et dangereuse à ce moment-là ? Il n’a vu que l’agitation devant lui et s’est frayé un chemin. J’ai dit calmement aux commissaires : ‘Veuillez nous faire part de votre point de vue. Je serais heureux si vous pouviez réfuter mon point de vue. Alors je pourrais accepter cette décision. Mais ils n’avaient pas d’arguments. Ils ne pouvaient pas du tout nous donner les raisons du verdict ! ».
Lin Jarvis termine avec cette succession de punitions dans son propre camp précitée : « le fait est que nous avons entendu tellement de critiques à propos des commissaires au cours des derniers 18 mois… Le point culminant s’est produit à Assen l’année dernière lorsque Fabio a entamé une manœuvre de dépassement contre Aleix Espargaró. Il s’est mis hors course avec la chute, il a glissé sur la roue avant, cela peut arriver. Ce n’était clairement pas une manœuvre intentionnellement super-agressive. C’était un geste ambitieux. Néanmoins, Aleix n’est pas tombé, même s’il a dû en accepter les inconvénients. Mais pour Fabio et Yamaha, cette pénalité pour un long tour a eu un « effet d’entraînement » pour nous lors de la prochaine course à Silverstone ».