Mine de rien, en 2021, le Japonais Nakagami sera le pilote Honda titulaire en MotoGP qui aura le plus d‘expérience de la RC213V. Ceci si l’on ne prend pas en compte un Marc Marquez qui a, hélas, pour le moment, d’autres préoccupations. A tel point que son retour dans le box Repsol est encore loin d’être à l’ordre du jour. Celui qui le couve dans box LCR parle d’un Takaaki Nakagami qui a franchi une étape en 2020. Il lui manque encore un pas à franchir avant de définitivement s’affirmer comme une des valeurs sûres du haut du tableau. L’Italien définit ainsi sa marge de progression …
Lorsque Marc Marquez a disparu de la grille de départ pour cause de blessure, on pensait que Crutchlow reprendrait le flambeau chez Honda en MotoGP. Hélas pour la marque, le triple vainqueur de Grand Prix sur la RC213V avait déjà reçu son congé pour la fin de l’année, tandis que l’Anglais a connu une véritable série noire avec un poignet blessé, une opération du syndrome des loges à la convalescence compliquée, sans parler des quelques craquements inquiétants ressentis, signe d’une corps demandant grâce.
Avec Stefan Bradl jeté dans le chaudron sans véritable préparation et un Alex Marquez simplement débutant, les regards se sont tournés vers Nakagami à l’expérience avérée. Mais à la vélocité à déterminer. Un doute que le Japonais à lever en faisant sien les réglages de Marc Marquez, ce qui l’a amené à revoir son style de pilotage. Les progrès ont été réels face au chronomètre, mais il manque encore quelque chose à « Taka » …
Son patron dans le box Lucio Cecchinello explique ainsi : « je m’attendais à une amélioration de sa part, mais pas si grande », déclare le directeur de l’équipe LCR. « il a montré un bon potentiel les années précédentes. En 2019, il a piloté un modèle 2018 qui n’était pas aussi bon que celui de 2019. Nous pouvions le voir dans les données ».
«’Taka’ s’est amélioré de plusieurs manières importantes », déclare Cecchinello. L’ex-pilote de course rentre dans les détails : « tout d’abord, il a compris qu’il fallait une nouvelle technique de pilotage pour être rapide en MotoGP. C’est particulièrement vrai pour la Honda. En principe, vous devez incliner la moto plus tôt lorsque vous entrez dans le virage. Cela signifie que le pilote utilise une plus grande surface de contact du pneu, ce qui améliore les performances dans la phase de décélération ».
« Une autre étape importante a été qu’il a piloté avec un angle d’inclinaison plus maximal. Cela lui a permis de rapprocher les virages et de gagner du temps », rapporte Cecchinello qui a roulé dans la catégorie 125 cm3 entre 1993 et 2003. Cependant, le premier podium de la carrière de Taka n’est pas arrivé.
Nakagami a les réglages de Marquez mais pas encore son mental
Pourquoi ? Cecchinello a son idée : « je pense qu’il doit mieux gérer la pression. Il l’a déjà compris et l’a mentionné dans quelques interviews. Je suis convaincu qu’il y parviendra avec le temps et avec plus d’expérience ». Le même Cecchinello atteste également que le pilote de 28 ans est un travailleur méticuleux : « il passe beaucoup de temps dans le box et il travaille en étroite collaboration avec les ingénieurs. Tous les aspects sont discutés : sa position, l’aérodynamisme, les réglages de la boîte de vitesses et de nombreux détails ».
« En dehors de la piste, il passe beaucoup de temps dans les stands. Je pense que c’est très positif, car les temps au tour sont si serrés de nos jours que vous ne pouvez faire la différence que si vous travaillez beaucoup ».
La saison de Nakagami aurait pu être encore meilleure. Lorsqu’il est parti de la pole position en Aragon 2, il a immédiatement pris la tête. Mais ensuite, il est tombé lors du premier tour. Il est tombé à Valence 2 quand il a attaqué Pol Espargaró pour la troisième place. Le Japonais est parti trois fois au premier rang et figurait régulièrement parmi les 6 premiers. Nakagami a fait un bond en avant significatif dans l’ensemble. En 2021, il aura Alex Marquez comme équipier, ce dernier laissant sa place chez Repsol à un nouveau venu : Pol Espargaró.
