De Luigi Ciamburro / Corsedimoto.com
Le MotoGP reprendra la piste en février pour le premier test officiel de 2020. Voici les objectifs des six constructeurs pour faire un pas de plus lors de la pré saison.
Le compte à rebours de la saison MotoGP 2020 commence. Dans moins d’un mois, ces dernières seront de nouveau en piste à Sepang pour la première sortie de pré-saison: du 2 au 4 février aura lieu le shakedown réservé aux pilotes d’essais et aux pilotes KTM et Aprilia qui bénéficient encore des « concessions ». Du 7 au 9 février, tout le monde sera de nouveau en piste pour peaufiner les détails des nouveaux prototypes de la catégorie reine. Six jours d’essais collectifs avant la deuxième série de tests prévue du 22 au 24 mars au Qatar. Sur quoi les six constructeurs MotoGP travailleront-ils principalement ?
HONDA : UNE MOTO MOINS « MARQUEZIENNE ».
En 2019, seul Marc Márquez a pu dompter l’agressivité de la RC213V.
Jorge Lorenzo, mais aussi à cause de blessures à répétitions, n’a
jamais trouvé la bonne harmonie avec la moto de la Golden Wing. Cal
Crutchlow n’a réussi à monter que trois fois sur le podium et a
terminé à la neuvième place. La spécification du moteur, qui visait
principalement à augmenter la vitesse de pointe en ligne droite, a
rendu la moto plus difficile à piloter, sauf pour le Cabroncito. Le
champion MotoGP a réussi à combler tous les manques avec son talent
inné, mais tout le monde n’est pas le phénomène de Cervera.
Les quatre porte-étendards du HRC, dont Nakagami, demandent une moto plus facile, à condition de ne rien perdre en termes de puissance. Marc Márquez a été clair : la priorité est d’avoir un cheval de trait victorieux, pas une moto facile à piloter. Peu de changements sur la V4, l’accent étant mis depuis plusieurs mois sur un nouveau châssis qui devrait permettre des degrés d’inclinaison plus faibles en virage. A partir de cette année, il y a le rookie Álex Márquez : pour le champion Moto2, l’objectif est de se familiariser avec Honda, rien de plus.
DUCATI ET LA PERFORMANCE EN MILIEU DE COURBE
Depuis plus d’une saison, Andrea Dovizioso demande des
améliorations dans la partie centrale du virage, même au prix de
pertes dans d’autres zones pour la Desmosedici. Les techniciens de
Borgo Panigale ne sont pas disposés à niveler les points forts,
même d’un point de pourcentage. Afin de parfaire la prise de
virage, un nouveau châssis a été examiné par les pilotes lors des
essais de Valence et de Jerez. Le vice-champion des environs de
Forlì a déclaré sèchement que Ducati est loin d’avoir fait un pas
de plus.
La trêve hivernale du MotoGP aura-t-elle résolu les problèmes ? Probablement pas, mais ce génie Gigi Dall’Igna nous a habitués à des « diableries » aérodynamiques qui ont fait école. Il y a un an, l’aileron arrière a fait sensation dans les couloirs de la FIM. Un système de holeshot, la mystérieuse « boîte à salade » imitée par Honda : autant d’éléments qui démontrent comment Borgo Panigale parvient à garder une longueur d’avance. Si ce n’est pas en Malaisie, nous allons certainement voir quelque chose de nouveau à Losail. Tant que cela permet à Andrea Dovizioso de viser le podium de manière constante, meilleure qu’en 2019.
YAMAHA ET LA VITESSE DE POINTE
La M1 est peut-être la moto la plus enviée sur la grille de départ
en termes de châssis et d’agilité. Le grand défaut du prototype
d’Iwata est sa vitesse de pointe, où il y a un écart de près de 10
km/h en ligne droite par rapport à Honda et Ducati. Fabio
Quartararo a montré que la puissance n’était pas tout, même sur le
sec. Mais gagner plus de chevaux permettrait à Yamaha de revenir
très compétitif. Lors des essais de novembre dernier, les quatre
pilotes ont testé une nouvelle spécification du moteur, procurant
toujours une certaine déception concernant la vitesse de pointe. Le
seul qui semblait satisfait était Franco Morbidelli, mais pour
viser le Championnat du Monde, il faut beaucoup plus.
Par rapport à il y a un an, l’équipe japonaise a fait des progrès significatifs en termes d’électronique et d’organisation du travail. A l’exception de Valentino Rossi, l’usure du pneu arrière n’est plus le talon d’Achille. L’accélération en sortie de virage a été améliorée, mais il faut plus de capacité de dépassement. La M1 a donc toujours soif de vitesse dans la ligne droite, car sinon on pourra gagner quelques batailles, mais pas la guerre contre Marc Márquez .
SUZUKI, UNE GSX-RR PLUS RAPIDE
Tout comme Yamaha, Suzuki essaie d’augmenter sa vitesse de pointe
sans diminuer ses points forts en virage. Álex Rins et Joan Mir ont
émis des commentaires positifs sur le nouveau moteur 2020, et à
Sepang on va travailler sur les réglages électroniques. L’objectif
est d’obtenir de meilleurs résultats lors des qualifications, et de
relever encore la barre des attentes.
Après les deux victoires de Rins, la maison d’Hamamatsu veut mettre la pression sur les leaders, mais l’absence d’une équipe satellite condamne à des périodes de développement plus longues que celles de ses concurrents. Entre-temps, Suzuki a également lancé un regard sur le marché des pilotes : le rêve serait le retour d’un Maverick Viñales jamais oublié.
APRILIA AVEC UN MOTEUR RÉVOLUTIONNAIRE
Bien que Noale conserve la bouche cousue, la RS-GP 2020 devrait
être équipée d’un nouveau moteur V4 à 90° pour permettre des
améliorations de puissance et de frein-moteur. A Jerez et à
Valence, les techniciens et les pilotes d’essais ont travaillé
principalement sur les configurations électroniques. Pour voir le
premier exemplaire du nouveau prototype, nous devrons attendre
Sepang, et à partir de ce moment, il y aura encore beaucoup de
travail à faire.
En ce moment, comme jamais auparavant, il y a besoin du feedback d’Andrea Iannone, mais ce dernier risque de ne pas être là pendant quelques mois. A sa place, Bradley Smith prendrait la relève, ou Karel Abraham en cas de suspension prolongée. Une décision sera prise à la fin du mois, puis la décision finale sera prise par la direction d’Aprilia.
KTM AU TRAVAIL SUR LE CHÂSSIS
Les fruits de l’arrivée de Dani Pedrosa commenceront à se faire
sentir à partir de la saison MotoGP 2020. Pol Espargaró et les
hommes de l’usine de Mattighofen en sont convaincus. Lors des tests
post-championnat du Monde, un cadre innovant en acier tubulaire,
testé et optimisé par Pedrosa pendant l’été, a fait ses débuts. Des
progrès ont été réalisés en termes de traction et de stabilité en
virage. Ce ne sera certainement pas le seul pas en avant, mais pour
développer le moteur, il y aura toute la saison disponible.
Lire l’article original sur Corsedimoto.com