En ce jeudi 3 juin 2021, Fabio Quartararo a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Catalogne à l’occasion de la traditionnelle conférence de presse qui précède chaque Grand Prix.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français, qui se présente ce weekend en Catalogne avec le statut de solide leader du championnat. Large vainqueur au Mugello dimanche dernier, le Niçois totalise en effet 24 points d’avance sur son plus proche adversaire au classement, qui n’est autre que son compatriote Johann Zarco.
Une avance qui pourrait encore augmenter ce dimanche, sur l’un des circuits préférés du pilote Yamaha, dont l’historique à Montmeló est des plus flatteurs : Première victoire en Grands Prix en Moto2 en 2018, premier podium en MotoGP l’année suivante avec une deuxième place, et enfin une nouvelle victoire l’an passé.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme.
Il y a quatre jours vous avez remporté une fantastique victoire au Mugello, et ce weekend nous voici en Catalogne, qui est un peu votre seconde maison. Vous avez toujours eu de bons résultats ici, on pense notamment à votre victoire en Moto2, et vous êtes sur une série de trois podiums ici, avec encore un succès l’an passé. Qu’est-ce qui rend ce circuit si fructueux pour vous ?
« C’est vrai que c’est une piste que j’aime vraiment. Même en Moto3 je m’y suis très bien débrouillé, et c’est là que j’ai obtenu ma première victoire [en Grands Prix]. Pour ce qui est du MotoGP, cela n’a pas été mal non plus, avec un podium et une victoire. C’est clairement une piste qui convient bien à mon style de pilotage, alors il faut faire en sorte d’avoir un bon weekend. »
Quatre des six premières courses de la saison ont été remportées par Yamaha. Vous êtes clairement à votre meilleur niveau, et la moto a clairement fait un bond en avant, sans compter l’aide précieuse du holeshot device. Dans quelle mesure attribuez-vous cette bonne forme aux progrès accomplis par Yamaha ?
« L’an dernier cela n’a pas été évident d’être rapide car les sensations avec l’avant n’étaient pas là, et j’étais en difficulté. Mais dès les essais hivernaux au Qatar je me suis aperçu que les sensations étaient revenues : Celles que j’avais en 2019 et qui m’ont finalement manqué l’an dernier. 2020 a vraiment été une année irrégulière : Sur certaines pistes j’étais rapides, sur d’autres non. Valence est un bon exemple : C’est un circuit où j’ai l’habitude d’être rapide, mais l’an dernier ça a été un vrai désastre. »
« 2020 a vraiment été une année irrégulière »
« Mais il semble que cette année j’ai retrouvé ces bonnes sensations sur chacune des pistes où nous sommes allés. Il y a eu effectivement un progrès massif sur l’avant en comparaison de l’an passé. En ce qui concerne le holeshot device, nous savons depuis le Qatar que si nous ne prenons pas un bon départ, il nous est difficile de dépasser par la suite. S’il n’y a qu’un ou deux pilotes devant, ça va. Mais si on se retrouve dans le peloton, c’est très difficile. Yamaha a fait un travail remarquable, et la victoire au Mugello c’était génial. A chaque sortie on peut sentir au moins une légère amélioration. Ils ont vraiment fait un travail remarquable. »
Nous avons vu il y a quelques mois Marc [Márquez] signer un contrat de très long terme avec son équipe, et cette semaine cela a été le cas de Brad [Binder]. Est-ce le genre de contrat qui vous intéresserait si votre équipe vous le proposait ?
« Pour le moment je suis concentré sur le présent. Chaque chose en son temps. Je ne fais pas du mauvais boulot. Je suis déjà sous contrat pour l’an prochain. C’est quelque chose sur lequel je réfléchirai [si l’occasion se présente], mais pour le moment je prends juste du plaisir à faire ce que je fais, et je suis concentré uniquement sur cela. »
Pensez-vous que la présence de spectateurs en tribunes ce weekend va changer quelque chose, notamment en matière de pilotage ?
« Je suis vraiment très content qu’il y ait des spectateurs. Cela dit, l’approche va rester la même. Je crois que l’an dernier Misano a été le premier circuit où il y en a eu, et même s’ils ne sont pas nombreux en comparaison de ce qu’on a pu voir par le passé, c’est vraiment super de les voir et de sentir leur soutien. Et en cas de victoire, c’est clair que c’est mieux qu’il y ait des spectateurs. »
Votre beau geste au Mugello avec le drapeau suisse [en hommage à Jason Dupasquier, décédé peu avant la course des suites d’un accident survenu lors des qualifications du Moto3] a été très apprécié dans ce pays. Pouvez-vous décrire un peu l’émotion que vous avez ressentie, ainsi que la relation que vous aviez avec Jason ?
« Cela a été un weekend difficile, vraiment rude, et je pense que tout le monde a couru pour Jason au Mugello. Je pense que cela a été très difficile pour tous ses amis et toute sa famille. C’était important que de lui rendre hommage. J’ai vu ses parents le lundi suivant, et cela n’a vraiment pas été facile pour chacun d’entre nous. Je pense que ce que j’ai fait au Mugello, c’était le minimum à faire. »
« Ce que j’ai fait au Mugello, c’était le minimum à faire »
Vous avez dit que ce circuit convenait bien à votre style de pilotage. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
« Je pense que j’arrive à conserver pas mal de vitesse, en particulier dans le dernier secteur, où l’an dernier j’ai été probablement plus vite que je ne l’avais jamais été. C’est une piste très fluide, il n’y a pas de changements agressifs de direction. Tout s’enchaîne bien. Je peux être agressif, mais aussi assez doux, donc c’est une piste qui convient bien à mon pilotage. »