Casey Stoner continue à faire part de ses souvenirs du temps où il était un phénomène en tant que pilote titulaire en MotoGP. Une période difficile, car Valentino Rossi était encore le patron de la catégorie, et il comptait bien le rester, même s’il se sentait plier sous le poids des saisons accomplies et d’une concurrence de plus en plus forte. Jorge Lorenzo était dans le paysage et l’Australien y avait surgi sans crier gare. A cette époque, surprendre et bousculer Vale n’était pas sans risque et le double champion du monde s’en est rendu compte dans le paddock et face aux tribunes où il s’est confronté aux attentats de la « rossisphère » …
Dans la liesse du départ de Valence, c’est une zone d’ombre du personnage Valentino Rossi qui a été classée sans suite et dont pourtant beaucoup de pilotes qui lui ont tenu tête sur la piste ont eu à souffrir. Il s’agit de cette pression d’une partie du peuple jaune, fanatique -au sens le plus inquiétant du terme- de leur idole considérée comme intouchable. Les quolibets étaient sa façon de s’identifier dans les gradins et sous les podiums. Ces ultras étaient entendus et identifiés par tous, sauf par Valentino Rossi lui-même qui n’a jamais réagi à ces excès d’individus portant pourtant clairement ses couleurs.
Marc Marquez après la finale polémique de 2015 n’a jamais été épargné, le patron chez Yamaha qu’est Lin Jarvis, a déjà dit qu’en élargissant le public des Grands Prix, Rossi avait aussi drainé des « hooligans ». Et à écouter Casey Stoner, on constate que parfois, cela allait assez loin. On peut même parler d’attentat… Sur Mowmag on lit ainsi : « quand je sortais du box, il y avait des gens qui m’agaçaient ». Mais il y a pire : « quand j’étais sur le scooter dans le paddock, il y avait des gens qui essayaient de m’arracher le bras et de me faire tomber. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour me faire du mal et affecter la course. Ils écrivaient « merde » sur mon camping-car et ce genre de choses, il y avait des menaces ».
Casey Stoner : « c’était beaucoup à supporter«
Une ambiance évidemment difficile à vivre : « c’était beaucoup à supporter. J’ai le sentiment d’avoir fait du bon travail et d’avoir été impliqué dans des choses dont j’ai tiré des enseignements. Je ne reviendrais pas en arrière et ne ferais pas autrement ». Le champion australien a expliqué que subir ce type d’attitude l’a amené à vivre un conditionnement éternel, dicté par le fait qu’il ne voyait pas son talent pleinement reconnu. Comme si battre, ou essayer de le faire, Valentino Rossi, à cette époque, était une faute grave et pas un grand mérite.
Un climat d’hostilité contre lequel il luttait de plus en plus. Même si à Portimao d’abord et à Valence plus tard, Valentino Rossi et Casey Stoner se sont étreints et se sont serrés la main, l’Australien n’oublie pas l’essentiel avec ce regret : « Valentino n’a jamais vraiment essayé d’arrêter tout cela ». Une phrase qui pose question sur le rôle que jouait Rossi dans toutes ces manœuvres nauséabondes. Qui ne dit mot consent dit-on.