Ce n’est pas la première fois que Casey Stoner ne montre critique envers l’évolution technique actuelle d’un MotoGP qu’il ne regrette toujours pas d’avoir quitté au sommet de sa gloire à l’âge 27 ans. Mais cette fois, il n’hésite pas à remettre en question le niveau actuel de certains pilotes qui n’évolueraient pas, selon lui, de la même façon sans l’intervention des puces savantes…
Casey Stoner a ainsi exprimé clairement ses opinions sur l’impact de la technologie, en particulier le contrôle de traction, sur le MotoGP moderne. Selon lui, certains pilotes peuvent masquer leurs faiblesses et augmenter leurs performances grâce à l’aide électronique, ce qui peut fausser la véritable compétence et l’habileté des pilotes sur la piste… « Les qualités nécessaires pour démontrer un pilotage de qualité supérieure n’existent plus » regrette carrément l’Australien.
Dans sa démonstration, il met en avant des pilotes comme Dani Pedrosa, qui étaient capables de faire la différence grâce à des compétences plus traditionnelles comme le contrôle des wheelies et la gestion des freinages : « certains pilotes sont bien meilleurs en sortie de virage et ont plus de contrôle lors des accélérations, comme Dani Pedrosa. La seule façon de faire la différence est de freiner plus tard pour entrer dans le virage. Par exemple, en 2011, Dani Pedrosa était presque deux dixièmes plus rapide que moi sur la même moto. Il a fait quelque chose d’incroyable avec le frein arrière pour arrêter les wheelies et gagner beaucoup de distance. Il n’y avait aucune différence technique, il était simplement meilleur que moi ».
Casey Stoner : « il y a des pilotes qui courent devant et qui, je pense, n’obtiendraient pas les mêmes résultats si l’antipatinage était supprimé »
Stoner suggère que des pilotes comme Francesco Bagnaia pourraient ne pas être aussi dominants sans l’aide de l’électronique, soulignant que des compétences telles que la gestion des glissades pourrait être moins mise en avant : « Pecco court sur des pistes en terre battue, c’est pourquoi il sait gérer les glissades » concède cependant le double Champion du Monde avec Ducati et Honda. « Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux éléments de pilotage qui disparaissent derrière l’aide de composants supplémentaires ». Mais il ajoute : « à mon avis, Marco Bezzecchi, par exemple, serait probablement plus compétitif ».
A partir de là, il fait ce constat sur la Gazzetta : « il y a des pilotes qui courent devant et qui, je pense, n’obtiendraient pas les mêmes résultats si l’antipatinage était supprimé… Ils sont souvent plus rapides qu’ils ne devraient l’être ».
Sa propre expérience en tant que double champion de MotoGP l’a conduit à se retirer précocement en partie à cause de la montée en puissance de la technologie, qui, selon lui, a enlevé une partie du plaisir et de l’aspect pur de la compétition moto. Il souligne que la série est devenue de plus en plus politique à mesure que la technologie prenait le pas sur les compétences et l’expérience des pilotes.
Casey Stoner est nostalgique d’une époque où les performances étaient plus déterminées par les compétences individuelles des pilotes plutôt que par l’électronique. Cependant, il est aussi important de reconnaître que le MotoGP évolue constamment, et que la technologie fait désormais partie intégrante de la compétition à haut niveau, tout en posant des défis aux pilotes et aux équipes pour s’adapter aux nouvelles normes et règlements.