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Ducati

Michele Pirro a déclaré que Ducati aurait mérité de gagner deux titres, en 2017 et en 2020, avant de concrétiser enfin en 2022. Mais à écouter Casey Stoner sur ses débuts au sein de la marque avec la GP7, on peut en retirer un, soit le premier qui date de 2007. Car cette couronne n’est l’œuvre que du pilote australien au guidon d’une machine impossible que Loris Capirossi, alors son équipier, a aussi connu… On était alors encore très loin de la GP22…

Lors d’une intervention où il a relaté ses souvenirs dans les coulisses de Ducati, le pilote test de la marque Michele Pirro a déclaré : « je pense que nous aurions pu gagner deux autres titres, avant ceux de la saison dernière. L’année avec Dovi, c’était peut-être parce qu’il ne croyait pas que c’était possible. Il aurait suffi de finir un peu mieux deux courses et le résultat final aurait été différent. La moto 2017 était supérieure aux autres. La moto que nous avons depuis 2017 est la plus complète, mais si tu chutes, si tu commets des erreurs… Et puis il y avait Marc Marquez ».

Le tournant technique date donc de 2017 avec une moto qui aurait dû la porte des titres. Mais selon l’Italien, Dovizioso n’a eu assez de conviction pour concrétiser. Si l’on part de cette base de réflexion, Ducati n’aura jamais dû avoir sa couronne en 2007 puisque la GP7 était tout sauf une machine à gagner. Cependant, la maison rouge avait pour le coup un pilote qui y croyait dur comme fer. En l’occurrence Casey Stoner. Bref, la situation totalement inversée de celle de Dovizioso, selon Michele Pirro.

Interrogé sur sa période Ducati dans un documentaire intitulé « La résurrection de Ducati » produit par motogp.com, Casey Stoner se souvient de son premier contact avec la GP7… : « Quand j’ai signé chez Ducati, j’étais très excité, car j’allais dans une équipe d’usine. Après avoir fait mes premiers tours de moto, la première chose à laquelle je me suis dit était ‘qu’est-ce que j’ai fait ? J’ai fait une énorme erreur’ » …

Casey Stoner

« Pour moi, cette Ducati a eu beaucoup de problèmes, mais pas pour lui« 

Un constat qui ne l’a pas découragé. Au contraire, il a fait parler son exceptionnel talent naturel, portant sur ses seules épaules le destin d’une firme qui n’avait certainement pas les moyens dont elle bénéficie aujourd’hui… « Nous n’avions pas de budget. La moto avec laquelle nous allions commencer cette année-là devait être exactement la même avec laquelle nous allions finir. Pas de nouveau châssis, pas de pièces, pas de moteurs… rien… Assez souvent j’étais la seule Ducati devant, ou la seule Ducati avec une chance de gagner ou de monter sur le podium, je sentais tout le poids de l’entreprise et des gens sur mon dos ».

L’Australien poursuit : « cela avait l’air tellement mieux sur le papier et par les résultats que ce que nous ressentions… » Il rappelle aussi la nouvelle réglementation de l’époque et la façon dont Ducati, sous l’ère Preziosi, l’avait interprété : « beaucoup de gens disaient « d’accord, ce sont des moteurs de 800 cm3, nous allons rendre ces motos très maniables ». En particulier les Japonais disaient « nous voulons une moto légère, une moto qui tourne vraiment bien », mais Ducati est allé dans une direction complètement à l’opposé, genre « maintenant nous n’allons pas nous soucier du châssis, essayons de rendre ce truc rapide dans les lignes droites« . Nous avons lutté toute l’année pour faire tourner la moto… ».

Cristian Gabarrini, qui était son chef mécanicien et qui est aujourd’hui le responsable technique de Pecco Bagnaia, ne cache pas que cette GP7 « était une moto très difficile à piloter. C’était une moto très extrême, principalement parce que le moteur était extrême ». Des mots approuvés par le responsable des systèmes de Ducati, Gabriele Conti : « nous ne nous rendions pas compte que cette moto était trop agressive, trop difficile à piloter ».

Le dernier mot revient à Loris Capirossi qui ne tarit pas d’éloge sur celui qui était son équipier : « il semblait que Casey était né pour faire de la moto », se souvient Capirex dans des propos relayés par Todocircuito. « Dès la première fois qu’il est monté dessus, il a dit ‘wow, cette moto est vraiment bonne.’ Et je le savais parce que c’était mon coéquipier, il était à deux mètres de moi, et j’écoutais tout ce qu’il disait. Pour moi, cette moto a eu beaucoup de problèmes, mais pas pour lui ».

Casey Stoner

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