Carmelo Ezpeleta est celui qui décide au sujet des recettes à adopter pour que l’intérêt du public envers les Grands Prix en général, et le MotoGP en particulier, soit en constante progression. Or, en 2022, et malgré une compétition passionnante, ce curseur a comme connu une pause, régressant même à certaines occasions. Des actions correctives ont été adoptées et se verront en 2023 avec l’arrivée des courses sprint. Cependant, les voix des anciens se sont élevées pour regretter un manque de férocité entre les rivaux d’aujourd’hui, comme il en a été de leur temps. Une approche qui est notamment cette d’un certain Jorge Lorenzo. Mais que Carmelo Ezpeleta ne valide pas. Loin de là…
Les effusions entre les rivaux sur la piste dans le parc-fermé nuisent-elles gravement à l’intérêt de la compétition MotoGP ? Jorge Lorenzo le pense, regrettant les polémiques de son époque et cette génération élevée dans la haine de l’adversaire, identifié comme un ennemi. Aujourd’hui, on se congratule plus qu’on ne s’invective et ce serait dommage pour Por Fuera. Qui ne fait pas l’unanimité dans cette approche.
Des avis contraires existent en effet, à commencer par celui de Carmelo Ezpeleta, patron du promoteur du spectacle proposé, soit Dorna. Et il ne veut clairement plus de ce type de conflit de personnes dans le paddock… « Il y a quelques jours, on m’a remis un prix pour les valeurs que notre championnat transmet » commence-t-il dans des propos relayés par motosan. « Les pilotes font preuve d’une rivalité que personne ne peut contester, mais en même temps ils font preuve de respect les uns envers les autres ». Et il précise : « les pilotes n’ont pas besoin de se battre pour attirer les gens ».
Carmelo Ezpeleta : « si nous ne sommes pas capables de transmettre que le sport doit projeter ces valeurs, c’est nous qui faisons fausse route«
Carmelo Ezpeleta se souvient notamment d’une année particulière à ce titre : « en 2015, avec ce pic d’intérêt bestial que nous avons eu à la suite de l’incident entre Valentino, Marc et Jorge, j’ai déjà dit que je n’aimais pas ça. Je suis peut-être trop candide, mais je pense que la rivalité doit se concentrer sur le désir de gagner », a-t-il soutenu. « Je crois honnêtement que si nous ne sommes pas capables de transmettre que le sport doit projeter ces valeurs, c’est nous qui faisons fausse route », a ajouté le patron de Dorna.
La rivalité fait toujours vendre, surtout si elle est intense. Carmelo Ezpeleta comprend cet argument, mais ne le partage pas et pense que le MotoGP est bien plus que cela. « C’est probablement un bon argument à vendre, mais il faut en trouver d’autres », a-t-il expliqué. « Pour moi, gagner c’est bien, mais sans se moquer du perdant. Je pense que ces valeurs peuvent être vendues. Si vous devez en vendre d’autres, je ne suis pas la bonne personne » conclut le PDG de Dorna.