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Carrmelo Ezpeleta fait une mise au point au Qatar.

Carmelo Ezpeleta est le grand patron de Dorna, promoteur des Grands Prix et du WSBK qui a réussi, malgré la crise sanitaire, à maintenir à flot ses championnats du monde, avec leur paddock. Une gageure, même si, là aussi, il a fallu construire un monde d’après, avec ses protocoles et ses nouvelles relations. Pendant ce temps, la physionomie des grilles de départ change avec des valeurs établies qui s’éclipsent avant que les nouvelles ne brillent au firmament. Le vaillant espagnol sur lequel les années ne semblent pas avoir prise prévient que les temps ont définitivement changé. Mais tout va bien, chiffres à l’appui…

Carmelo Ezpeleta a fait sa conférence au Forum EFE « Sport Business Days » et il a certainement convaincu son auditoire d’experts qu’il faisait le job avec ses hommes pour le meilleur de la moto. L’Espagnol a tout passé en revue, de la pandémie à l’économie sur laquelle les vedettes de la grille de départ qui vont et viennent exercent une influence. Il s’est même arrêté un moment sur le cas d’un Danilo Petrucci qui a surpris par ses performances au Dakar : « nous avons les 24 meilleurs pilotes du monde en MotoGP, et l’Italien Danilo Petrucci en est la preuve. Il a impressionné tout le monde avec sa performance au Rallye Dakar 2022, étant l’un des pilotes les plus rapides malgré les dunes, les « waypoints » et tout le reste« .

Le chapitre des pilotes étant ouvert, l’Espagnol a poursuivi sur les icônes Rossi et Marc Marquez : « tout ce que Rossi a semé y restera, et il a également consolidé toute son équipe, qui aura un grand sponsor qui le soutiendra. L’absence de Valentino se ressentira évidemment, mais c’est déjà arrivé plusieurs fois dans l’histoire de moto. Quant à Marc, ce n’est pas qu’il n’inquiète pas, mais le fait est que rien ne peut être fait. Je pense que Marquez sera de retour et il ira bien, mais tout le monde est là et nous voyons une génération d’excellents et jeunes pilotes poindre ».

Voilà pour les acteurs du spectacle, mais ce dernier doit se produire de par un monde touché par la crise sanitaire qui décourage les voyages… Comment Ezpeleta voit-il la situation alors qu’il s’apprête à ouvrir la plus longue saison de l’histoire des Grands Prix avec 21 rendez-vous qui sont un défi à la pandémie ? « Nous n’accepterons pas les quarantaines, s’ils nous demandent de faire une quarantaine de 14 jours dans un pays en particulier, nous n’irons pas là-bas. L’objectif de la saison c’est faire au moins 19 courses, comme prévu par contrat. Mais nous connaissons la limite, et c’est tout. Ils peuvent nous demander des certificats de vaccination, ou toute la documentation produite dès 2021. Fin 2021 nous avons couru avec SBK en Indonésie, prouvant que notre système fonctionne ».

Valentino Rossi Ezpeleta

Carmelo Ezpeleta : « les tests malaisiens et indonésiens seront une répétition générale« 

Ezpeleta a également évoqué les invités du paddock, qui ne seront bientôt plus aussi nombreux que par le passé : « le but est d’augmenter le nombre de personnes qui viennent, car si au lieu d’en avoir 1 500 nous pouvons en avoir 2 500 nous le ferons. Mais la situation ne reviendra jamais aux niveaux d’avant la pandémie. Être dans le paddock, c’est comme entrer dans un vestiaire d’une équipe de football ».

Des tests en Malaisie et en Indonésie auront valeur d’exercice pour la suite des événements : « de notre point de vue, les tests malaisiens et indonésiens seront une répétition générale et nous ne trouverons guère de scénarios plus difficiles, mais si les résultats ne sont pas positifs, nous essaierons de faire la même saison et notre objectif cette année est d’avoir 19 Grands Prix. Le pire qu’il puisse arriver est de continuer avec la bulle de l’année dernière, faire du PCR ou qu’ils mettent en place clairement les certificats de vaccination ».

Mais si ces sujets sont importants, l’essentiel réside bien sûr dans ce que l’on appelle le nerf de la guerre, soit l’argent. Et pour le coup, Carmelo Ezpeleta se réjouit d’avoir créé une machine financière très solide, grâce aux fonds Bridgepoint, le régime de pensions du Canada et CVC Partners qui soutiennent Dorna. En peu de temps, la valeur de l’entreprise espagnole est ainsi passée de 90 millions de dollars en 1998 à 560 millions en 2006. « Ce que le fonds d’investissement nous a donné, c’est la possibilité d’atteindre des ressources que nous n’aurions pas eues. Si vous n’êtes pas chez CVC, les banques ne font pas de prêts » lit-on sur Corsedimoto. Ce monde d’après n’est finalement pas si différent de celui d’avant.

MotoGP Carmelo Ezpeleta

 

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