Carmelo Ezpeleta a été attaqué par surprise par un conseil d’administration Suzuki et a ainsi perdu la guerre de la fidélité à son MotoGP, qui avait pourtant été actée par contrat portant paraphe de la marque jusqu’en 2026. Mais grâce à cet engagement, le même a gagné la bataille de la procédure de départ. Dans un entretien, il donne certains détails sur cette défection sur laquelle il va travailler pour en faire une opportunité…
Carmelo Ezpeleta a accordé un entretien pour le moins intéressant au média Motociclismo sur son MotoGP qui a été victime d’un constructeur Suzuki faisant fi de ses engagements. D’un conseil d’administration japonais a ainsi été biffé le programme de la GSX-RR qui a été pourtant l’arme de la conquête du titre mondial pour Joan Mir en 2020. Une froide décision que le patron de Dorna a ramené à l’ordre du jour des décideurs japonais trop sûrs d’eux-mêmes. Rappelés à leurs obligations, ils se plient maintenant à une procédure de départ qui passera par la case dommages et intérêts.
Carmelo Ezpeleta explique ainsi : « d’abord, la vérité est que, non, nous n’avion eu aucune indication préalable sur cette issue. Évidemment, ils ont pris une décision en croyant qu’ils pouvaient la prendre, ce qui est très courant dans les grandes entreprises. Je comprends parfaitement qu’un homme vous dise que, pour certaines choses il doit partir, mais quand vous avez un contrat avec quelqu’un, vous devez vous mettre d’accord avec l’autre sur la façon de partir ».
Carmelo Ezpeleta : « j’ai dit à Suzuki que s’ils faisaient une déclaration unilatérale, j’engagerais une action en justice«
Et le patron de Dorna a été assez ferme : « ils m’ont prévenu le lundi après Jerez qu’ils ne donnaient pas suite et qu’ils allaient faire une déclaration le lendemain. Alors je leur ai dit de ne pas le faire, et que s’ils faisaient une déclaration, j’engagerais immédiatement une action en justice. Ils m’ont dit qu’ils avaient fait comme ça parce que cette semaine-là, c’était la Golden Week qui est une semaine festive au Japon avec un caractère national. Je leur ai dit de le faire à la suivante, et c’est comme ça qu’ils ont fait cette déclaration annonçant qu’ils n’allaient pas continuer ».
Carmelo Ezpeleta précise : « cela me semble normal. Un contrat doit être rempli, mais s’il ne peut pas être rempli, vous regardez la manière dont il peut être interrompu. Nous avons convenu qu’un membre du conseil d’administration viendrait nous voir. Il est venu, nous nous sommes mis d’accord sur une série de conditions que nous finissons de définir, et dans quelques jours nous ferons une déclaration disant que nous sommes parvenus à un accord ».
Sur le plan à envisager pour combler l’espace laissé par Suzuki, il y a encore du travail faire, mais les lignes directrices sont définies : « nous n’augmenterons en aucun cas le nombre d’équipes privées, en aucun cas ». Par ailleurs, il ne sera pas non plus privilégiée l’arrivée d’un nom couvrant une moto identique déjà présente sur la grille. En ce sens, deux GASGAS ne rejoindront pas les quatre KTM actuellement en lice…
On attend donc cette nouvelle avec intérêt, même si on imagine qu’il y manquera certains détails budgétaires… A ce propos, comment va le MotoGP ? « Je pense que ça se passe bien » répond Ezpeleta avec ce détail : « nous avons le coût de l’augmentation du fret qui est un sujet sur lequel il faut travailler, mais tout le reste va bien, il n’y a pas de problème majeur ». Sauf peut-être pour l’Italie… L’échec populaire du Grand Prix d’Italie au Mugello a laissé des traces : « la concomitance avec la F1 à Monaco était une erreur, en Italie, Ferrari a du poids. On comprendra à Misano combien pèse la retraite de Valentino ». Sur cette question, il a déjà son idée : « à propos de Valentino, honnêtement, je pense que les gens ont tourné la page ». Et il précise : « je ne veux pas de tribunes vides quand on remplit les épreuves en Espagne ». On en a aussi rempli en France rappellera-t-on à l’Espagnol.