Un Grand Prix en Inde sur le tracé de Buddh était l’une des deux nouveautés majeures du calendrier 2023 présentées en son temps par le patron de Dorna Carmelo Ezpeleta. L’autre était une épreuve au Kazakhstan, mais c’est bien du côté indien que penchait l’intérêt des constructeurs engagés dans la catégorie majeure des Grands Prix, en raison de la taille du marché des deux roues motorisés dans ce pays grand comme un continent. Oui mais voilà, avant que le MotoGP ne s’engage à s’y rendre le 24 septembre, le WSBK et la Formule 1 avaient tenté l’aventure, sans succès. Et ce n’est pas le casse-tête qu’est devenue la question de qui va devoir payer les travaux de mise aux normes du tracé de Buddh qui va nous rendre optimiste sur la suite des événements.
Un enjeu qui, au passage, s’élève à 4,5 millions d’euros, cette somme fixant les travaux préconisés par la délégation de la FIM lors de son inspection sur un site qui attend depuis son homologation. Il s’agit d’élargir plusieurs échappatoires et améliorer l’asphalte à certains endroits de la piste. Le problème, comme l’explique le Times of India via crash.net, est que personne ne veut prendre en charge ces travaux, et encore moins débourser cette somme d’argent. A six mois de l’échéance de la tenue du 14è Grand Prix d’une saison à 21 rounds, cette situation de blocage commence forcément par inquiéter.
Selon le média local, les mises à niveau du circuit avant la manche inaugurale du MotoGP en Inde, prévue du 22 au 24 septembre, risquent d’être retardées en raison d’une « multitude de complications juridiques et techniques ». Et lorsqu’on lit la suite, on se rend compte de l’imbroglio : le promoteur de l’événement MotoGP, Fairstreet Sports, a soumis une lettre à la Yamuna Expressway Industrial Development Authority (YEIDA) demandant des éclaircissements sur la manière de procéder avec les travaux nécessaires.
L’homologation du circuit de Buddh pour le Grand Prix d’Inde MotoGP revient à trancher le nœud gordien
YEIDA a « scellé » le site après que Jaypee Infratech Limited, qui a initialement construit le circuit international de Buddh « n’ait pas réussi à régler les cotisations financières ». Mais il est maintenant difficile de savoir quelle partie entreprendra les travaux de construction pour recevoir le MotoGP…
Pendant ce temps, le temps passe et la date de la course se rapproche, et sans l’homologation Grade A de la FIM, il sera impossible pour la piste indienne d’accueillir Grand Prix d’Inde. On rappellera que le tracé de Buddh n’a pas accueilli d’événement à caractère international depuis 2013, lorsque la Formule 1 y a disputé sa dernière course avant de claquer la porte de l’Inde en raison de l’enfer bureaucratique qu’impliquait de faire passer tout le matériel par ses douanes.
Si les problèmes n’arrivaient pas à être réglés à temps, il n’y a pas que le MotoGP qui y perdrait. Les prévisions du gouvernement de l’Uttar Pradesh, la province dans laquelle se trouve le circuit de Buddh, sur ce que la célébration du Grand Prix d’Inde pourrait apporter à la région ont en effet été évaluées à un peu plus de 53 millions d’euros.