Carlo Pernat est-il, au sujet des courses sprint, le meneur d’une contestation qui va se révéler au grand jour ou souffle-t-il sur les braises dans l’espoir d’un embrasement ? Ce qui est sûr, c’est qu’il fait feu de tout bois pour que la question de cette nouvelle compétition, attendue le samedi de chaque Grand Prix à 15h00, soit à nouveau débattue avec le promoteur Dorna. Ses arguments, aussi techniques qu’intéressés sur les contrats en cours qui ne prévoient aucune prime pour ce format de la compétition, sont tout de même à écouter car il y aussi un sujet d’assurances. Cependant, cette course sprint doit donner un coup de fouet à la popularité du paddock. Ce dont Carlo Pernat doute aussi…
Carlo Pernat a pris son bâton de pèlerin et bat les médias en sonnant la corne d’alerte sur les courses sprint à venir. Le manager chroniqueur italien a déjà assuré que les pilotes deviendraient fous après deux meetings sous le nouveau format incluant la course sprint si la question des primes n’était pas résolue entre-temps. Le spectre d’une grève est carrément suggéré à la troisième échéance à Austin. Sur Moto.it, dans un entretien vérité, Carlo Pernat ne baisse pas la pression : « la course sprint bouleverse tout » dit-il. « Je ne suis pas d’accord, je l’ai déjà dit. Faire 42 Grands Prix, ce n’est pas bien, le MotoGP n’est pas la F1 qui a trois voitures, il y a des problèmes en cascade, puis il y a aussi les engagements à voir ». L’occasion de rappeler son cheval de bataille : « les Grands Prix sont à 42, il faut mettre des bonus, et ce n’est pas encore prévu, puis les assurances coûtent plus cher, il y a plus de risques, le sprint est une course où il faut aller vite tout de suite ».
Sur le fait que cette formule amène un regain d’intérêt sur la base de ce qui se fait en Formule 1, Carlo Pernat pense que c’est du travail à moitié accompli : « je comprends que tu veuilles imiter la F1 mais il faut copier le bien de la F1. Déjà ils ne font que 4-5 courses de sprint, ils comprennent… ». Et puis en Formule 1, il y a aussi ça : « j’aurais fait du vrai marketing, comme l’a fait la F1, il faut rapprocher les gens, ce qui veut dire que Dorna doit mettre en place une politique de prix et obliger les circuits à fixer certains prix, pour faire venir les familles. Par exemple, ne pas faire payer l’autre personne du couple ou l’enfant, puis faire des interviews avec les pilotes et le public. Si j’étais un expert en marketing, j’aurais diffusé la course du samedi en clair pour promouvoir celle de dimanche. Mais il n’y a pas de vision marketing comme la F1 l’a ».
Carlo Pernat et les courses sprint : « l’affaire n’est pas résolue, nous en reparlerons »
Carlo Pernat poursuit : « il faut faire autre chose mais pour le moment il n’y a que la course sprint : c’est peu et dans le mauvais sens, c’est mon avis personnel mais je pense que même les pilotes ne sont pas tellement d’accord sur la course sprint ». Il explique : « d’abord ce sont des professionnels, un professionnel peut aussi décider de faire deux fois plus de courses, mais il doit être payé. Les contrats ont été faits pour 21 courses. Ce sont des professionnels, ils peuvent aussi faire une course de plus mais ils doivent être payés. Vous ne pouvez pas vous lancer dans la course de sprint alors que les contrats sont déjà signés ».
Certes, mais en 2020, du fait de la crise sanitaire, il n’y a eu que 14 épreuves, sans pénalités sur les primes et salaires… Carlo Pernat répond : « j’ai compris qu’après la pandémie, il y avait des problèmes, ce n’est pas la faute de Dorna. Mais si vous voulez vous remettre sur les rails, vous ne pouvez pas prendre une décision instinctive. La décision a été prise en mai-juin mais lorsque vous prenez cette décision, vous devez entendre les pilotes et les constructeurs ». Il mentionne même : « c’est la première fois que Dorna ne s’adresse pas aux pilotes. Carmelo Ezpeleta leur a toujours parlé, il a toujours fait ce qu’ils ont dit ou indiqué de faire ». Et il termine : « les pilotes ont été époustouflés, mais l’affaire n’est pas résolue, nous en reparlerons. Le jeu est grand ouvert ». Voilà qui promet…