Alberto Puig a décidé de nager à contre-courant au sujet d’une usine Ducati en MotoGP qui est aujourd’hui très généralement reconnue comme étant la mieux armée pour affronter la prochaine campagne. Pour le haut représentant Honda, on en ferait trop sur une armée rouge qui remporte des batailles mais jamais la guerre. Entendez par là que, depuis 2007, le titre des pilotes n’a plus été rapporté à Borgo Panigale. Peut-être, mais tout de même, lors de la seconde partie de la saison 2021, le constructeur italien était quasiment en démonstration, s’autorisant même un triplé historique lors du final à Valence. Carlo Pernat répond à l’Espagnol de Repsol Honda…
Ducati est devenu de plus en plus fort au fur et à mesure que la saison 2021 de MotoGP s’écoulait. A tel point que les rivaux craignent un règne sans partage des Desmosedici à l’effectif de huit dans l’année à venir. Après la pause estivale, les GP21 étaient incontournables. Jorge Martin et Francesco Bagnaia ont remporté cinq des neuf dernières courses et réalisé 13 des 27 podiums possibles au cours de cette période. Les pilotes de la marque n’ont manqué qu’une seule pole position dans la seconde moitié de la saison. Une exception due à Pol Espargaró, en tête de la grille de départ avec la Honda à Silverstone.
La forte tendance à la hausse de Bagnaia, Miller and Co. était particulièrement évidente lors des courses finales en 2021. Lors du deuxième Grand Prix de Misano, Ducati a réussi à remplir toute la première ligne pour la première fois dans l’histoire du MotoGP. L’exploit s’est répété à Valence et Bagnaia, Martin et Jack Miller ont même réalisé le premier triplé pour Ducati en course. Mais il en faut apparemment plus pour convaincre Alberto Puig.
Penchons-nous alors sur l’évaluation de la situation en vue de 2022. On constate d’abord que la sérénité devrait régner dans les rangs Ducati qui, a priori, ne seront nullement touchés par les tensions et les doutes du marché des transferts déjà bien agités. Sur ce plan, Carlo Pernat a commenté sur Mowmag : « pratiquement tout va changer, sauf, à mon avis, chez Ducati, où une politique différente, plus structurée et programmée est menée ».
Ducati ne serait même pas concerné par le marché des transferts
Il précise : « si nous voyons des changements, ce ne sera qu’au sein de quatre équipes. Ensuite, bien sûr, si Fabio Quartararo quittait vraiment Yamaha, alors il est possible que des pilotes comme Jorge Martin ou Enea Bastianini, qui se sont démarqués et ont déjà montré qu’ils ont un grand talent, puissent devenir des pièces de valeur sur le marché ». On rappellera que Carlo Pernat est manager de Bastianini. Sa remarque n’est donc pas neutre en ce qui le concerne…
Cependant, l’Italien reprend de la hauteur à la mention du fait que, depuis Casey Stoner, il n’y a plus eu de pilote Ducati capable de décrocher la couronne la plus en vue du paddock : « j’ai l’impression que le moment est vraiment venu. Ils sont la référence pour tout le monde, même lors des tests de Jerez où nous avons vus les évolutions que Ducati a adoptées sur leur Desmosedici. De plus, Bagnaia est allé très vite et à la fin du championnat du monde il était pratiquement imbattable, à tel point qu’il n’a perdu que contre lui-même ».
Et il termine avec cette prédiction : « Ducati a perdu cette année le championnat du monde lors des toutes premières courses de la saison. S’ils démarrent bien l’année prochaine, le championnat du monde risque d’être une sorte de discipline monomarque ». De quoi perturber le sommeil d’Alberto Puig ?
