Le Grand Prix d’Espagne à Jerez qui se déroulera du 17 au 19 juillet commencera par une convocation de deux pilotes devant les officiels. Même s’ils n’ont pas été cités par le communiqué de la FIM, il est acquis qu’il s’agira de Sergio Garcia et de Fabio Quartararo. Il est dommage que la même rumeur n’ait pas identifié la personne ou l’équipe qui a amené à cette demande d’explication. Car c’est sur un signalement, et notamment au sujet de la préparation de la Yamaha R1 du Français pour un entraînement sur piste, que l’on en est arrivé là. Une situation qui suscite bien des commentaires…
Il n’y a pas tout à fait comme un malaise, mais il y a à tout le moins une crainte que cette convocation de pilotes à Jerez pour des faits dénoncés d’entrainement sur la piste pousse un peu plus le MotoGP vers les mœurs en vigueur en Formule 1. Ce dernier paddock croule sous les réclamations et autres contestations que les écuries s’envoient régulièrement à la figure. Le premier Grand Prix de la catégorie en Autriche n’a pas failli à ce qui semble être une tradition.
Les Grands Prix moto étaient jusque-là assez épargnés par cette ambiance délétère. Il y a bien eu l’affaire de la fronde de certains constructeurs contre le déflecteur mis sur le bras oscillant de la Ducati, qui a mobilisé un tribunal, mais, depuis, la tension semblait avoir baissé. Et puis la mobilisation du paddock face au Coronavirus avec un plan de sauvegarde de l’activité a montré une certaine solidarité entre les protagonistes.
Mais nous voilà à présent avec cette histoire qui met Fabio Quartararo en première ligne. Une conjoncture qui désole jusqu’à Carlo Pernat sur GPone: « si nous commençons à faire comme en Formule 1, nous nous ruinerons. Ce sont des choses dignes de ce championnat (F1). Quartararo avait également posté des photos de la moto sur les réseaux sociaux, il n’avait donc aucune mauvaise foi. Quelqu’un l’a espionné, c’est évident. C’est une idiotie de penser que des choses comme ça peuvent aider ».
Les basses mœurs de la Formule 1 gagnent le MotoGP
Selon l’approche du site Motomatters, deux erreurs auraient été commises dans l’organisation de ce test au Paul Ricard : il a été mis à disposition de Fabio Quartararo une moto qui n’a pas été préalablement présentée et approuvée par le directeur technique Danny Aldridge. Et cette Yamaha R1 n’était pas ce que l’on pourrait définir comme une machine totalement de série.
Le site britannique rappelle qu’il y a eu un précédent. C’était en 2016, avec un Aleix Espargaró présentant sur les réseaux sociaux une Suzuki GSX-R 1000 qu’il avait préparé avec des freins en carbone, des suspensions Öhlins, des roues MotoGP, pour tourner à Barcelone. Danny Aldridge avait vu les images et avait informé le pilote qu’il ne pouvait pas rouler avec une telle machine. Ce qu’il n’a donc pas fait.
Puisque Fabio Quartararo était totalement de bonne foi, preuve en est qu’il a abondamment diffusé les images de cette R1, et puisque personne de sensé dans le milieu ne peut affirmer qu’il a tiré un quelconque avantage de cette opération sur le Paul Ricard, on ne s’attend pas à ce que le Français soit sanctionné. Un rappel au règlement devrait suffire. Cela étant dit, cette affaire aura montré qu’entre le MotoGP et la Formule 1, la différence s’est atténuée…