Fiorani a été pendant des années Directeur de la compétition pour HME (Honda Motor Europe), par exemple quand Johnny Rea courait sur une Fireblade officielle préparée par Ten Kate en Championnat du Monde Superbike, puis il est ensuite devenu Directeur de la communication de la HRC (Honda Racing Corporation). A ce titre il a vu passer les plus grands champions de ces dernières années, et voici le souvenir qu’il en garde.
« Les champions avec lesquels j’ai travaillé sont tous des personnages hors du commun. S’il y a une chose que j’ai remarquée, c’est que les champions sont aussi des personnes différentes. »
« Ils sont très intelligents, très pointus. Je n’ai jamais trouvé un champion qui soit normal. Ce sont des gens qui ont une empathie différente » a expliqué Fiorani à Carlo Baldi de moto.it.
Nicky Hayden :
« Nicky était une personne très gentille, très agréable, toujours très souriante et très solaire. De Nicky, je me souviens qu’en 2004, un jour, nous l’attendions dans le stand pour commencer l’entraînement libre du vendredi et je ne l’ai pas trouvé. J’ai donc demandé aux mécaniciens et ils ne savaient pas non plus où il se trouvait. »
« Je suis allé au fond du stand et j’ai vu Nicky, qui faisait une sorte de danse, une chose très étrange. Et j’ai demandé : « Qu’est-ce que tu fais ? » Et il m’a répondu : « C’est une forme de méditation active ». Il se défoulait avant de se coucher par terre. C’était très amusant. »
« Un autre personnage extraordinaire, charismatique, qui rassemble tout le monde dans l’équipe avec ses monstrueuses compétences de pilotage. D’autre part, il a un charisme interne qui implique que dans le stand il est le patron. C’est la caractéristique de tous les champions. A l’intérieur du stand, ce sont eux qui donnent les directions. »
Márquez contre Rossi :
« Chacun a son propre caractère. Les deux sont très solaires, ils s’amusent à faire ce qu’ils font. Ils sont heureux de faire ce travail, chacun avec ses propres caractéristiques. Valentino est une personne qui accorde plus d’attention à la partie physique. Peut-être qu’il renonce à un millième parce qu’il se rend compte qu’il va se faire du mal. »
« Marquez est plus courageux, c’est pourquoi il tombe généralement plus souvent. Une des choses qui m’a toujours passionné chez Valentino est sa capacité à résumer les bonnes choses qu’il a essayées pendant les essais. Il est incroyable. »
« Jonathan est un personnage différent avec une approche particulière. Vous pouvez également voir son charisme à l’intérieur du stand. Jonathan est le plus passionné de tous. Il est passionné par les motos. Parce qu’il y a des pilotes qui sont très passionnés, mais qui n’utilisent pas beaucoup la moto quand ils ne sont pas sur la piste. Ce n’est pas le cas de Valentino ou de Márquez. »
« Mais Jonathan est passionné par tout ce qui fonctionne avec un moteur, il aime tout. La moto est une philosophie de vie, les gens la comprennent et la ressentent. Et Jonathan est un autre pilote que j’aurais aimé voir rester chez Honda. »
« Honnêtement, j’ai regretté que Jonathan n’aille pas en MotoGP. On lui a fait une offre que je trouvais bonne. On lui a offert une moto chez Gresini. Et il ne l’a pas prise parce qu’il voulait uniquement rejoindre l’équipe d’usine et avoir une moto officielle. »
« À l’époque, ce n’était pas possible et il a pris un autre chemin. J’aurais aimé qu’il reste chez Honda, parce qu’après un an ou deux dans l’équipe de Fausto, il serait sûrement passé dans l’équipe d’usine où aurait fait une belle carrière en MotoGP. »
Photos © HRC
