Avec 4 unités, Carl Fogarty reste encore à ce jour le champion le plus titré en Championnat du monde Superbike, talonné par Jonathan Rea , qui a remporté trois saisons consécutives.
Selon « Foggy », l’homme qui a porté les Ducati au firmament, la discipline manque aujourd’hui de caractère, et la responsabilité en incomberait aux médias et sponsors. Même la MotoGP serait touchée, comme l’ex-pilote de 51 ans le déclare dans Speedweek…
Carl Fogarty : « Quand je courrais, les grands personnages se battaient : Kocinski, Edwards, tout le monde avait une grande gueule, personne n’aimait l’autre, c’était intéressant. Maintenant tout le monde est le meilleur ami de l’autre, ils vont s’entraîner ensemble. De mon temps, il y avait un Anglais, moi. Et il y avait un grand américain, Edwards. Nous avions tous les deux une grande gueule et nous avons déchaîné les fans. Nous avons eu un échange verbal, comme en boxe, après quoi nous nous sommes battus sur la piste. Cela manque, aujourd’hui tout le monde est politiquement correct. Même en MotoGP, les choses étaient différentes. Il y avait Schwantz, Rainey, Doohan, Gardner, ils étaient méchants. Aujourd’hui c’est différent, puisque tout le monde est sympa comme Rossi. Je n’aime pas ça. Les fans veulent voir la star des USA ou de l’Australie. Et ils veulent que le Britannique les batte. Cela crée une rivalité. Les téléspectateurs adorent lorsque les pilotes s’excitent les uns les autres. Si les coéquipiers se battent, c’est toujours bon. Ça augmente la rivalité. J’aime quand les coéquipiers ne sont pas les meilleurs amis. Regardez Rossi et Lorenzo, ils n’étaient pas amis. Mais aujourd’hui, il n’est plus permis d’être un personnage à cause de tous les médias et des sponsors. Ils vous disent ce que vous avez à dire et vous devez toujours dire merci. Si je perdais une course trop tôt à cause du pneu arrière, je disais que le pneu Michelin était de la merde. Aujourd’hui ça ne marche plus, cela a beaucoup changé. Pour le meilleur ? Je ne suis pas sûr. »
Il est vrai que Foggy traîne effectivement une réputation
sulfureuse derrière lui. Et que le public adore ça !
Est-ce encore possible aujourd’hui ? L’incident Rossi/Marquez
à Sepang 2015 apporte une réponse évidente.
Est-ce un bien ? Sans doute que oui, car cela différencie le
sport du spectacle…