Ce mercredi 16 février 2022 s’est tenue en visioconférence la conférence de presse annuelle de Canal+ pour présenter les différentes saisons de sport mécanique sur la chaîne cryptée.
Un point d’avant saison qui a duré près de deux heures et a réuni une pléthore d’intervenants des mondes de la F1 et du MotoGP tous plus prestigieux les uns que les autres, allant de Pierre Gasly et Esteban Ocon à Fabio Quartararo et Johann Zarco, en passant par exemple par Romain Grosjean, Jean Alesi, Jacques Villeneuve, Loïc Duval et tous les journalistes spécialisés de la touche numéro quatre de votre télécommande.
Un bilan de la saison passée a tout d’abord été dressé, et celui-ci s’avère positif, avec 2 141 000 téléspectateurs sur le dernier Grand Prix F1 et une audience moyenne de 800 000 en MotoGP. Pour cette dernière catégorie, cela représente une augmentation de 92% par rapport à 2019, année de l’arrivée du MotoGP sur les antennes de Canal+.
Canal+, qui possède les droits de diffusion du MotoGP en France jusqu’en 2029, poursuivra son effort avec pas moins de 450 heures de direct, F1 et MotoGP confondus, pour faire face à l’augmentation constante du nombre de Grands Prix dans les deux catégories.
Randy de Puniet a rapidement fait un résumé des derniers essais hivernaux : « Les essais hivernaux ont été effectués et se sont finis il y a quelques jours, donc on a une idée de ce qui peut se passer au Qatar. Visiblement, nos deux pilotes français sont plutôt pas mal. Pour Fabio, je pense que ça va être une saison un peu plus dure que l’an dernier, à l’image de sa fin de saison. Toutes les autres machines ont énormément progressé, que ce soit Ducati, Honda, Aprilia ou Suzuki, mais malheureusement la moto de Fabio n’a pas autant progressé qu’il l’aurait souhaité. Elle a toujours ce déficit moteur qu’a toujours eu Yamaha depuis une vingtaine d’années en Grand Prix. Donc là, pour Fabio, ce n’est pas simple. On voit que c’est le seul pilote qui a réussi à être aux avant-postes avec une Yamaha, donc Yamaha doit se poser des questions et essayer de passer un cap. Mais malheureusement, ils n’y arrivent pas donc Fabio sait ce qu’il y à faire, Il est champion en titre, il est concentré, il est motivé et on espère pour lui qu’il va démarrer la saison aussi bien qu’il avait fait l’an passé, surtout finir à la même position. »
L’accent a ensuite été mise sur Fabio Quartararo au moyen d’une vidéo préenregistrée dans laquelle le champion du monde français a déclaré: « Mes ambitions pour cette année, c’est bien sûr de viser la même chose qu’en 2021. En 2021, je visais course par course pour essayer d’avoir le maximum de podiums possibles, le maximum de victoires et, dans la deuxième partie, voir si on pouvait vraiment se battre pour le championnat. Le feeling avec la moto est très bon mais malheureusement on n’a pas trouvé ce que j’espérais : avoir plus de puissance. En aéro, on a un petit peu amélioré et je pense que c’est positif, mais ce qui est sûr, c’est que je donnerai mon maximum pour me battre pour la victoire et des podiums. Ça va être une saison très amusante. Je pense que petit à petit la MotoGP évolue, et je pense que c’est très intéressant de regarder la MotoGP sur Canal car Je pense que ça va être un très bon show. »
Après avoir remercié David Dumain pour ses bons et loyaux services, Laurent Rigal a ensuite été introduit dans ses nouvelles fonctions de commentateur de la catégorie MotoGP: « Je suis vraiment ravi de rejoindre cette catégorie MotoGP. On se connaît déjà très bien avec Randy et ça va très bien se passer, c’est certain. J’ai 39 ans et ça fait quand même quelques années que je vais sur les Grands Prix et ce sera ma huitième saison dont trois avec Canal+. Je suis arrivé la même année que Fabio Quartararo en 2015, et il avait 15 ans à l’époque. J’ai bien suivi Fabio et toute son ascension formidable et je m’attends à une saison magnifique année prochaine. »
Fabio Quartararo : « Laurent Rigal, ça fait déjà des années que je le connais, je pense depuis 2015 durant ma première saison. Je suis donc très content pour lui et je suis sûr qu’il va faire un excellent boulot dès la première course. »
Marc Márquez a ensuite adressé un petit message aux fans français et indirectement au champion français en titre : « Bonjour à tous les fans français ! Bien sûr, vous devez suivre le MotoGP cette année ! Avant tout car l’année dernière le pilote français Quartararo a remporté le championnat. On va donc bien sûr essayer de le battre, mais ce sera vraiment très intéressant et je suis sûr qu’il y aura du spectacle ! »
Randy de Puniet : « Je pense que Márquez est en forme et qu’il sera là. Ça fait pas mal de mois et d’années qu’il mange son pain noir et il s’est bien préparé. La Honda a progressé, elle a l’air d’être moins difficile à piloter, et pour preuve Pol Espargaró a aussi très bien roulé en Indonésie. Donc attention à Márquez ! On va peut-être avoir un duel Márquez–Quartararo pour le titre, et ça serait magnifique. »
Puis Johann Zarco est intervenu en direct
depuis le sud de la France : « Je suis rentré d’Indonésie et je
suis obligé de mettre le bonnet, même dans le sud. C’est déroutant
(rires) ! »
Au sujet de ces essais en Indonésie,
le pilote Pramac a déclaré : « Plutôt content. Après, les cinq
jours au total ont vraiment servi. C’est le meilleur des
entraînements qu’on peut avoir, parce que retrouver après deux mois
de pause la piste en Malaisie, une piste qu’on avait pas touchée
depuis deux ans, mais plutôt le contact avec cette chaleur et les
conditions, ça nous a mis tout de suite en conditions extrêmes et
de devoir conduire la MotoGP dans ces conditions ça a permis de
prendre des vrais repères: si on est bien en Malaisie et en
Indonésie, ça devrait le faire sur le reste de l’année !
Pour ma part, la Malaisie était plutôt bonne. J’aurais souhaité
faire plus de tours mais ce n’était pas simple car il y avait ceux
qui avaient roulé pendant le shakedown, donc des tests avant les
tests, et ils étaient vraiment en forme et ont tout de suite mis
une grosse pression en faisant des chronos de fou !Je pense qu’un
peu tous les pilotes se sont un peu trop concentrés sur le chrono,
même moi, pour assurer quelque chose. Et en Indonésie, autre
mentalité où là j’ai pu faire beaucoup de tours, et ça m’a fait du
bien car je n’étais pas le plus rapide mais le but est de prendre
des automatismes sur cette Ducati que je commence à connaître et de
plus en plus. Ses points forts, je ne les ai pas assez utilisés en
fin d’année, et là le but était d’améliorer ces petits défauts que
j’avais. »
Interrogé par Randy de Puniet sur les différences entre les Ducati GP 21 et GP 22, le représentant de Borgo Panigale a expliqué : « Il est dur de dire si vraiment les évolutions ont permis de me sentir plus à l’aise ou pas, parce que c’est assez fin comme changement, et après deux mois de pause, quand on reprend, je suis toujours du genre à me remettre en question. Si je n’ai pas de sensations, je suis du genre à me dire que c’est moi et que ça fait un petit moment donc que j’ai perdu certains automatismes, au lieu de dire tout de suite que c’est la moto et que je n’aime pas le modèle 2022. Mais en fait, en gros, c’est un nouveau moteur pour gagner encore en puissance, parce que c’est la force de Ducati (rires) et est également un carénage qui, là à l’unanimité, a vraiment aidé à rendre la moto plus maniable et à l’aider à tourner, ce qui est un peu en fait notre point faible sur la Ducati: on est fort au freinage, on est fort à l’accélération, et en course c’est très bénéfique, Mais quand les pneus s’usent, on commence à avoir du mal à emmener la moto en virage. Le but est de progresser là-dessus, Donc rien qu’avec le carénage, de jouer un petit peu avec l’air, déjà on a gagné un petit quelque chose là-dessus. Mais on voit que la philosophie de la moto n’est pas comme une Yamaha ou une Suzuki, qui ont tendance à être plus facile à emmener. Mais c’est là la beauté du championnat : à chacun ses armes et il faut faire avec ! »
Le pilote Pramac a ensuite expliqué qu’il devait mettre l’accent sur son entraînement physique : « Il reste 15 jours depuis le retour d’Indonésie (avant le premier Grand Prix) et j’espère vous quitter bientôt (rires). Pour ma part, je vais monter la charge d’entraînement parce qu’en décembre je n’ai vraiment pas fait grand-chose pour couper car j’avais des choses à gérer. Là on voit que le niveau est tellement élevé… Je termine l’Indonésie pas trop satisfait puisque que j’étais dixième, mais j’étais à 4/10 ! Il y avait encore 21 pilotes en une seconde ! Donc si on souffle un tout petit poil, on perd trop de places, et le but est de monter cette charge d’entraînement pour vraiment être fort mentalement et physiquement, parce qu’à mon avis c’est là où ça peut se jouer sur la longueur de la saison. Donc là, les 15 jours, c’est vraiment faire de l’entraînement moto, De l’entraînement physique, et cumuler les deux, plein d’exercices différents puisqu’on ne peut pas s’entraîner sur la MotoGP. C’est une spécificité un peu étrange en MotoGP, mais on a fait cinq jours et c’est déjà pas mal du tout. Et là, avec l’expérience, j’arrive à pouvoir faire un peu des exercices différents. Il y a JMB qui nous a rejoint, je retravaille avec lui, et sa philosophie est sympa. Du coup, il m’aide à pousser le curseur de l’entraînement un peu plus loin. »
Questionné sur les ampoules qu’il s’était faites aux mains lors du dernier test à Mandalika, Johann Zarco a surpris tout le plateau en concluant : « Moi je n’ai pas trop trop souffert mais à cet endroit là j’ai eu mal en Indonésie. Disons que j’étais célibataire depuis début janvier, du coup j’avais fait pas mal de corne avant les essais (rires). »
Jules Deremble a ensuite rappelé l’extrême compétitivité de la catégorie : « Il y a un facteur qui est génial en moto : quand on commence la course, on ne sait pas qui va gagner. Ça c’est génial : il y a dix pilotes, tous les weekends, qui peuvent gagner la course. Peut-être même quinze cette année, vu l’homogénéité incroyable des motos. On rappelle qu’il y a huit Ducati, un tiers du plateau, c’est-à-dire huit pilotes capables de gagner tous les weekends, dont Johann Zarco, mais aussi Fabio Quartararo avec une Yamaha aux spécificités un peu différentes, c’est-à-dire qu’il va moins vite en ligne droite mais qu’ il rentre beaucoup plus fort dans les virages.À lui de trouver la meilleure solution, notamment d’être très bon en qualification, parce que ça fera une grande partie du travail : s’il est devant sur les deux premières lignes, il va pouvoir jouer la gagne quasiment tout le temps ! »
Randy de Puniet : « Oui, Fabio Quartararo n’a pas le choix : avec son manque de vitesse de pointe, pour pouvoir utiliser le potentiel de sa machine et de pilotage, il faut se retrouver seul. On a vu l’an dernier s’échapper en tête, faire le trou, et c’est ce qu’il devra faire cette année encore plus. Il y a donc une grosse pression pour Fabio lors des qualifications, et c’est ce qui le dérangeait un petit peu lors des essais hivernaux : il n’arrivait pas à refaire d’excellents chronos comme il faisait l’an passé. Il va donc réfléchir et il a 15 jours pour essayer de comprendre le mode de fonctionnement de cette nouvelle moto, pour se qualifier en première ligne et aller chercher des victoires. »
Antoine Arlot a été officialisé aux commentaires de la Moto2 et de la Moto3, en compagnie de Jules Danilo et Louis Rossi.
Enfin, sachez encore qu’un documentaire « in/off » sera tourné durant le GP de France, pour montrer les coulisses de l’événement, et que Régis Laconi fera son retour sur Canal+, notamment pour remplacer Randy de Puniet quand celui-ci participera à une compétition.
Crédit images : Canal+