Cal Crutchlow parle beaucoup, haut et fort. Peut-être qu’aujourd’hui certaines de ses paroles lui reviennent comme un boomerang. Par exemple, lorsque, en 2018, signant son nouveau contrat avec Honda jusqu’en 2020, il signalait que ce serait possiblement son dernier bail en MotoGP. Nous voici à échéance et c’est Honda qui a signifié à l’Anglais que son travail à son service était terminé. Place nette devra être faite pour Alex Marquez au sein du team LCR. L’Anglais se cherche donc un refuge dans un paddock où, a priori, il n’y en a plus. Et peut-être encore moins avec un Andrea Dovizioso aussi disponible…
Mais ce n’est pas tout : cette quête s’effectue alors que Cal Crutchlow connait sa pire saison sur la Honda. Le pilote du LCR n’a jusqu’à présent marqué que sept points sur les cinq premières courses, et il n’a obtenu qu’une 13ème place au Grand Prix d’Andalousie comme meilleur résultat. Une blessure au poignet subie lors du week-end du Grand Prix d’Espagne et une Honda 2020 indomptable ont contribué à ses malheurs.
Crutchlow est donc confronté à un avenir incertain, malgré un passeport britannique qui pousserait le promoteur Dorna à lui fournir un appui pour rester sur la grille de départ. La seule option réaliste d’y poursuivre sa carrière serait de déménager chez Aprilia. Mais ce constructeur attend le sort qui sera réservé à son pilote Andrea Iannone tandis qu’Andrea Dovizioso est maintenant aussi sur le marché…
« Je ne monte pas sur la moto en pensant que c’est un travail »
Alors pour ne pas se faire oublier, Crutchlow, à la veille du rendez-vous de Misano, insiste : « si je n’aimais pas ça, je ne serais pas encore là », a déclaré l’équipier de Nakagami qui, au contraire de lui, est en grande forme. « Si je n’aimais pas ça et ne voulais pas le faire, je ne voudrais pas rester l’année prochaine, et je le veux ».
« Je veux toujours être capable d’être rapide, je suis toujours rapide. Je peux vous le garantir maintenant, je suis toujours rapide. Il ne s’agit pas de ma vitesse. Pour l’instant, je n’ai pas de sensations avec la moto et ça ne m’est jamais arrivé à ce point depuis si longtemps » clame l’Anglais.
« Quand je monte sur la moto, à chaque fois je pense que nous pouvons faire une bonne séance et ça ne marche pas » regrette le pilote de Lucio Cecchinello. « Ma motivation est grande, ma positivité est toujours bonne. Je ne monte pas sur la moto en pensant que c’est un travail ».
Il termine sur Autosport sur le même ton : « je travaille plus dur que jamais, donc ce n’est pas comme si j’avais perdu toute motivation, toute détermination. Je n’ai définitivement pas perdu de vitesse, c’est sûr ». Sera-t-il entendu ? Et même dans l’affirmative, par qui ?