Cal Crutchlow se déconfine d’un refuge californien qu’il va devoir quitter pour rejoindre l’Europe, et ainsi ses collègues de Grand Prix qui espèrent lancer leur saison MotoGP à Jerez, le 19 juillet. Dans le monde d’avant, traverser ainsi l’Atlantique était une formalité. Mais aujourd’hui, il faut se préparer à un long voyage semé d’embûches. Avant cela, il a parlé à ses compatriotes de BT Sports pour prôner des mesures de distanciation de pilotage avec Marc Márquez. Sous peine d’avoir sa santé dégradée…
Cal Crutchlow ne pense plus trop à prendre une retraite qui l’a titillé avant que le coronavirus ne nous assigne à résidence et cesse de faire tourner un monde depuis disparu. Comme quoi, à toute chose malheur est bon. Mais il n’a encore rien signé avec Honda pour l’après 2020, tandis que Pol Espargaró rode dans les parages, au cas où…
De cette situation encore floue, le pilote LCR ne s’en inquiète guère. Dans un entretien à BT Sport, il préfère rappeler que Marc Márquez est un cas unique sur la Honda, ce qui n’encourage guère à son accessibilité pour les autres pilotes qui en sont équipés : « il est difficile de comprendre comment il fait, car il gagne même lorsque sa moto n’est pas en mesure de le faire. La façon dont il parvient à contrôler la moto, les risques qu’il prend, comment il parvient à la faire glisser et son utilisation des freins est incroyable. » Tel est le constat de Cal Crutchlow.
L’art de contrôler le blocage de la roue avant
« Sur 20 tours je peux garantir que Marc verrouille la roue avant trois ou quatre fois plus que tout autre pilote Honda » s’étonne l’Anglais. « Dans les données, nous voyons la ligne de décélération. Quand elle devient irrégulière, cela indique qu’il y a un blocage. Si un autre pilote a 6 crêtes sur cette ligne, il peut avoir 15 crêtes dans une courbe ou une longueur de deux mètres. Et il le fait pendant 20 tours et parvient toujours à gagner. C’est juste la façon dont il pilote. Nous autres bloquons la roue avant assez souvent, nous pouvons comprendre comment le faire, mais c’est quelque chose de spectaculaire de voir à quel point Márquez parvient à le faire, comment il parvient à le contrôler et à ne pas tomber. »
Mais alors, puisque tout est avoué par la télémétrie, pourquoi ne pas l’imiter ? La réponse est limpide : « d’une part, il est bon de pouvoir apprendre de lui, mais d’autre part, vous ne pouvez pas apprendre de lui parce que si vous essayez de faire ce que fait Marc, cela ne se termine pas bien. Parfois, vous pouvez faire certaines de ses choses, mais vous devez d’abord mettre un filtre et commencer à partir de là. »
