Il est assez classique qu’un pilote se plaigne de l’efficacité d’un de ses pneumatiques. Cela peut venir d’un mauvais choix, par exemple de la sélection d’un modèle pas assez performant sur la distance d’une course, ou de réglages inadaptés qui ne permettent pas au pneu de travailler dans les meilleures conditions sur la totalité des tours.
Le style du pilote, plus ou moins brutal, a également une grande importance, et il arrive parfois que dans la fabrication d’une série, un pneu ait un problème, comme cela se produit pour tous les produits industriels. Il y a bien sûr un contrôle de qualité chez Michelin et chez les autres manufacturiers en sortie de chaîne de fabrication, mais la perfection n’existe pas.
A Doha, Dani Pedrosa s’est plaint d’un mauvais pneu lors des qualifications, puis lors de la course. Le pneu avant de Johann Zarco n’a pas été non plus au-delà de tout reproche. Cela arrive. En général, on en parle assez peu publiquement, selon le principe que le manufacturier ne critique pas les pilotes, et réciproquement. C’est valable pour la communication entre tous les partenaires. Par exemple Ducati et Brembo sont restés très discrets sur le problème de frein avant de Lorenzo à Losail.
Cal Crutchlow est lui un peu plus véhément quand quelque chose ne lui convient pas, comme par exemple les pneus au Qatar : « Je ne peux pas en parler », a dit le Britannique. « Ce n’est pas si grave, mais nous avons toujours un problème de contrôle de qualité. Ils essaient d’améliorer les choses, et nous essayons aussi de les aider.
« Si vous donnez 20% de gaz avec un pneu, vous avez beaucoup de rotation. Si vous prenez un autre pneu et donnez 60% de gaz, il tournera moins que l’autre avec les 20%, dans les dix minutes qui suivent la sortie des stands. La différence ne peut donc pas être attribuée à un changement de conditions ou de pilotage, explique le Britannique.
« L’état de la piste n’a pas changé, votre moto n’a pas changé, vous avez juste un nouveau pneu, et si vous le prenez pour la course, vous avez des problèmes ». Avant de tenter de minimiser sa critique : « Je dois aussi dire que les Michelin étaient bons en course, je ne pense pas que quiconque ait eu un problème de pneus et nous devons dire que le rythme était très rapide. »
« Mais en fin de compte, utiliser un mauvais pneu pour la course et avoir des ennuis, c’est le gros problème, car mon équipe dépense des millions pour venir ici. »
Illustration de titre © Sumitro Wiuoyo
Autre photo : LCR Honda