Le sort en est jeté et Cal Crutchlow va devoir reprendre le collier dès Aragon, après que Dovizioso aura jeté l’éponge à Misano. Le pilote test Yamaha avait fait quatre remplacements l’an passé, avec des résultats anonymes, et, cette fois, il en aura six à assumer, avec une campagne en outre-mer. Comptez là-dessus deux tests en plus et on constate que l’Anglais aura huit semaines intenses. Avec quelle ambition ? Se faire plaisir assurément, travailler pour 2023 peut-être mais sur le fait de tenir son rang d’antan, il ne faudra pas y compter.
Cal Crutchlow a disserté sur son retour cette année en MotoGP en tant que remplaçant chez RNF d’un Andrea Dovizioso qui prendra sa retraite début septembre à la fin du Grand Prix de Saint Marin à Misano. Il retrouvera donc le peloton de l’élite des Grands Prix en Aragon, tracé où il a récemment coaché Toprak Razgatlioglu lors de sa séance découverte de la M1. Il repartira donc de moins loin que l’an passé et c’est une différence qui compte pour l’Anglais : « la situation était un peu différente l’an dernier parce que je n’avais pas piloté depuis longtemps. Quelques tests avaient été annulés à l’époque. C’est différent cette année. Lorsque je suis revenu en Autriche l’année dernière, je n’avais pas fait de moto pendant près de six mois. C’était trop long ».
Et il se souvient de son premier contact avec la piste du Red Bull Ring : « mon moteur a failli mourir et j’ai failli percuter le mur des stands. Lorsque j’ai accéléré pour la première fois, j’ai ressenti une pression extrême sur la tête à cause des forces G. J’espérais que cela s’arrêterait. Mais après un tour, tout était OK ». Cependant, il a bien conscience que ce ne sera pas une partie de plaisir… « Ce n’est pas facile de revenir et de courir. Vous pouvez tester autant que vous voulez, mais rien ne se compare à la course. La façon dont les gars courent maintenant… Le peloton est si fort. Je n’ai aucune attente. Je ferai de mon mieux ».
Cal Crutchlow : « six courses en huit semaines, deux tests à faire, ça va être une période stressante«
Cal Crutchlow ajoute : « six courses en huit semaines. J’ai encore deux tests à faire. Ça va être une période stressante ». Mais pourra-t-il travailler en vue de 2023 dans un team qui abandonnera Yamaha à la fin de cette saison pour Aprilia ? Il assure que oui malgré cette conjoncture qui poussera les ingénieurs japonais à ne rien dévoiler dans le box du Malaisien Razlan Razali : « je peux aider Yamaha. Je ne suis plus un concurrent, mais j’essaie toujours de donner les meilleures informations à Yamaha. Nous devons bien utiliser cette période pour évaluer beaucoup de choses. Nous nous concentrons sur la moto 2023 pour la rendre meilleure pour les pilotes d’usine ».
Puis il conclut sur motogp.com : « j’ai déjà mis fin à ma carrière deux fois. Après cette fois, je m’arrêterai pour la troisième fois. J’ai hâte d’y être ». Une remarque qui confortera Razlan Razali dans son idée déjà exprimée : « après Rossi, il semble que nous soyons une équipe où les pilotes viennent prendre leur retraite« .
L’an dernier, Crutchlow avait remplacé Franco Morbidelli blessé à un genou, puis Maverick Viñales, qui avait quitté la marque avec pertes et fracas. Cette fois, ce sera en lieu et place de son ancien compère de chez Tech3 Andrea Dovizioso. Le turn-over s’est décidément accéléré chez Lin Jarvis depuis que Fabio Quartararo y a pris le pouvoir.
