C’est un fait acquis avant même que ne débute cette saison de MotoGP. Pendant le confinement, il a été officialisé la conjoncture voulant que la relation entre Cal Crutchlow et Honda en soit à son crépuscule. Un schéma que l’Anglais savait depuis déjà un moment. Mais ce dont il ne se doutait peut-être pas, c’est que cette dernière campagne prendrait des airs d’épilogue et non la physionomie d’un bouquet final. Les résultats ne viennent pas, la version 2020 de la RC213V ne lui convient pas, et le soutien technique s’est allégé. C’est sur ce point que le pilote de Lucio Cecchinello revient…
A bien regarder l’évolution de la situation chez Honda depuis que Marc Marquez est sur la touche, il suffit de regarder où se trouve le plus souvent le directeur technique du HRC Takeao Yokohama pour deviner d’où va venir la performance d’une RC213V.
Ainsi, depuis qu’il est le plus souvent aux côtés de son compatriote Takaaki Nakagami, ce dernier s’abonne aux avant-postes. Son équipier chez LCR était pourtant jusque-là le leader du team de Lucio Cecchinello. Mais l’intendance ne suit plus. Et cela a des conséquences sur le chrono.
Dans son franc-parler qu’on lui connaît, Cal Crutchlow commente sur le site the-race.com : « nous devons nous faire aider par Honda. Bien que Christophe Bourguignon soit un grand patron technique et travaille avec Honda depuis longtemps, ce n’est pas un ingénieur en électronique ». Et l’Anglais révèle : « mon ingénieur en électronique n’a fait que cinq courses ».
Crutchlow sent un HRC plus distant
Cependant, il ne lui jette pas la pierre : « il fait un très bon travail car il n’a jamais touché à l’électronique jusqu’à la première course. Après les tests, nous avons pris notre télémètriste et l’avons transformé en ingénieur électronique. Nous devons continuer à obtenir l’aide de Honda car ils ont fait un excellent travail, mais nous devons en comprendre davantage ».
De ce constat, Cal Crutchlow arrive à cette déchirante conclusion : « ils ne sont plus si proches, c’est la réalité. Nous l’avons déjà vu avec d’autres pilotes qui sont partis » ; de chez Honda en Grand Prix s’entend. « Si je menais chaque séance, ils seraient là. Ne vous méprenez pas, HRC aide nos gens, Je travaille avec mon équipe pour qu’ils comprennent la moto, cette information va ensuite au HRC, et je ne sais pas si un soutien égal ou moindre a fait une différence sur la sensation de la moto ». Une conclusion diplomatique sur une conviction profonde qui ne fait néanmoins pas de doute…