Agé de 34 ans, Cal Crutchlow a vécu beaucoup de ses week-ends étant enfant sur les circuits britanniques, en compagnie de son père Derek qui était pilote. Mais c’était le football qui l’attirait et il passa quelques tests pour Aston Villa et Coventry City. Mais une vilaine blessure au genou le persuada de tenter sa chance sur deux roues, avec succès puisqu’il remporta le UK Junior Challenge en 1999, et l’Aprilia RS125 Challenge en 2001.
Deuxième de la Coupe Yamaha R6 en 2003 derrière Tommy Hill, il gagna le Championnat Britannique Supersport en 2006, puis le Championnat du Monde de la même catégorie en 2009. Il montait l’ultime marche en 2011 en disputant sa première course en MotoGP, le Grand Prix du Qatar. Et depuis il a couru 157 Grands Prix, en remportant trois et montant dix-neuf fois sur le podium.
Autant dire que la vie de Cal est réglée comme du papier à musique, celui-ci pratiquant avec assiduité la trilogie domicile-aéroport-paddock depuis ce qui semble être une éternité.
On comprend donc aisément que l’Anglais se sente un peu perdu en cette période incertaine et que, dépourvu de repères et de perspectives, il ait un peu de mal à s’habituer à la situation actuelle.
« Je mentirais si je disais que c’était facile, car il est difficile pour tout athlète professionnel de ne pas avoir de programme bien déterminé » a commenté le kid de Coventry à son compatriote Simon Patterson pour Speedweek.com.
« D’autres personnes, bien sûr, doivent s’inquiéter de la date de leur retour au travail, ou peut-être penser à leur date de mariage ou à d’autres événements qu’elles ont prévus. »
« Mais pour nous, La vie des pilotes est basée en théorie sur le calendrier des Grands Prix, et c’est ce qui manque maintenant », explique le Britannique.
« Nous devons nous adapter et faire ce qui est le mieux pour nous, mais aussi ce qui est le mieux pour tous les autres. »
« Il est donc difficile de ne pas savoir quand nous pourrons reprendre la course, mais heureusement je n’ai jamais eu de problèmes de motivation, donc je ne m’attends pas à avoir des soucis quand ça recommencera. »
« D’autres auront plus de difficultés, mais je fais cela depuis tant d’années que je suis donc dans une situation différente de celle des jeunes », a ajouté le vétéran de l’équipe monégasque LCR Honda.
Les plus jeunes centrent leur vie entière sur la course, tandis que lui est également sollicité en dehors de la piste. « J’étais comme ça aussi », se souvient-il.
« Mais maintenant, j’ai d’autres choses à faire que la course. J’ai Lucy et Willow* et nous avons une vie de famille normale, au lieu de celle que j’avais quand j’étais à la maison à attendre la prochaine course. »
*La femme et la fille de Cal
« J’ai donc mes responsabilités familiales et aussi quelques affaires, beaucoup de choses qui vont au-delà de la moto, et en ce sens, j’ai vraiment de la chance. »
Photos © LCR Honda
