Qui fera quoi et sera où lorsque la saison 2020 sera terminée ? Une question qui peut paraître prématurée, puisque l’on se projette déjà à la fin de d’une année prochaine qui n’a pas encore débuté. Même les premiers tours de roues de cette saison n’ont pas encore été faits ! Et pourtant, sur le marché des transferts, on s’observe déjà et on regarde les atouts que l’on a dans son jeu. Dans une telle ambiance, la moindre allusion peut mettre le feu. Et Cal Crutchlow vient de jouer au pyromane…
Cal Crutchlow a un contrat officiel Honda pour une RC213V qu’il pilote au sein du team LCR. Un statut particulier et envié. Demandez donc à Johann Zarco qui n’a pas boudé son plaisir de se remettre à la langue italienne avec le patron Lucio Ceccinello lorsqu’il remplaçait Nakagami… Mais l’Anglais a un contrat jusqu’à fin 2020. Il l’honorera, à 34 ans bien sonné. Mais ensuite ? Si son mental est solide, son corps semble épuisé, ce qui finit toujours par influencer…
Alors qu’il profite en famille de la trêve hivernale, Cal Crutchlow fait le point sur sa situation dans les colonnes de Speedweek. Avec la franchise qu’on lui connait ! « J’ai déjà mentionné en août 2018 que j’avais encore un contrat d’usine Honda jusqu’à la fin de 2020 », a déclaré Cal. « J’ai toujours pensé que ce serait mon dernier contrat MotoGP. Je ne veux toujours pas m’engager. Mais je ne suis plus aussi rapide qu’avant. Je suis toujours rapide sur une distance de course, mais pas si vite sur un seul tour. »
« Je peux dire une chose : je ne suis pas un mauvais pilote. Mais peut-être qu’en 2019, c’était une combinaison de moi et de la moto et ainsi de suite », pense Cal au sujet de sa campagne en demi-teinte. « Je peux toujours obtenir des résultats aussi bons qu’auparavant, je peux toujours gagner des courses du championnat. Je ne suis pas inquiet… Cela a plutôt à voir avec mes nombreuses blessures. Mon corps me fait mal. Pas seulement à cause du crash de l’Australie en 2018. C’est comme ça en général. Je ne suis pas un faible. Et je donnerai toujours le maximum tant que j’ai un contrat. »
« Je pourrais m’arrêter après 2020 et mener une vie normale. Il y a peut-être des collègues de mon âge qui ne ressentent aucune douleur lorsqu’ils montent sur une MotoGP. Valentino ne semble pas avoir de tels problèmes. Il a 40 ans et n’a apparemment rien à redire. C’est différent avec moi » avoue l’Anglais.
« J’ai toujours tout donné pour ce sport. Si cela ne suffit pas pour remporter le Championnat du Monde MotoGP, je peux l’accepter », admet le Britannique. « Je peux dire en toute confiance que j’ai donné 100% à chaque tour de chaque course. J’ai eu beaucoup de plaisir dans ma carrière, malgré les hauts et les bas. Je ne veux rien changer. Bien sûr, j’ai perdu quelques podiums ici et là. Et je ne dis pas que je m’arrêterai définitivement après la saison 2020. Il se peut qu’en 2020 je ne ressente plus de douleurs. Cependant, je n’ai plus à courir, même si j’adore courir. Je me suis battu pour revenir après toutes les blessures parce que j’ai une passion pour la course. »
Il termine : « je veux faire des choses normales à l’avenir. Je veux emmener ma fille Willow à l’école. Je veux jouer avec elle. Je veux pouvoir marcher droit. Je ne peux pas pour le moment. Je ne peux pas courir ni faire du jogging. Je veux vivre une vie normale. Je peux toujours piloter une moto rapidement. Cela n’a rien à voir avec ma paternité non plus. Quand je suis devenu père, je suis devenu plus rapide. En 2013, chez Tech3, ma moto était facile à piloter, j’ai obtenu d’excellents résultats. Aujourd’hui, je suis meilleur et plus rapide en tant que pilote que je ne l’étais alors. Mais j’ai une moto difficile à piloter. Et la concurrence est devenue plus forte et meilleure. »