Cal Crutchlow donne un avis éclairé sur les courses sprint qui seront la grande nouveauté de cette saison 2023 de MotoGP. Car dans une saison à 21 Grands prix, ce nouveau format annonce 42 courses et 37 points à prendre à chaque meeting, ce qui vous change forcément la physionomie de la course au titre… Le vétéran a son opinion bien arrêtée, y compris sur un sujet dont personne n’a vraiment parlé ouvertement…
Cal Crutchlow s’est fait favorablement remarquer lors de six dernières courses de la saison 2022, en remplaçant au pied levé un Andrea Dovizioso qui en avait assez de végéter sur la Yamaha du team RNF. Le pilote test de la marque aux diapasons a pris le relais après Misano, et a fait ce qu’il a pu pour aider Fabio Quartararo, marquant même des points. Il a séduit à ce point par cette pige, que Yamaha voudrait lui accorder au moins trois « wild-cards » en 2023. Oui mais l’an prochain, il faudra faire avec les courses sprint et on comprend dans ce qui va suivre que ce n’est pas la tasse de thé de l’Anglais…
Dans des propos lui sur motorsport-total, Cal Crutchlow rappelle d’abord qu’il est d’une autre génération : « je suis comme un bon vin rouge. Je deviens plus rapide vers la fin de la course » dit-il, indiquant ainsi qu’il n’est pas un sprinteur. Puis il entre dans le vif du sujet en annonçant : « ce ne sera pas seulement très difficile pour les pilotes. Ce sera surtout pour tous ceux qui ont une famille. Personnellement, je pense que c’est trop ».
Cal Crutchlow : « les pilotes ne sont vraiment pas très intelligents, n’est-ce pas ?«
Il argumente ainsi : « pour ceux qui sont jeunes, qui n’ont peut-être pas de petite amie, c’est une situation différente. Pour moi, 18 Grands Prix suffiraient, mais ce n’est pas moi qui fixe les règles et décide où courir ». Et le Britannique écarte l’idée d’une fronde sociale dans le paddock appelant à arrêter les cadences infernales. Réaliste, il affirme sur ce sujet : « si quelqu’un n’est pas satisfait, alors quelqu’un d’autre vient prendre la relève. Ce n’est pas un problème de trouver des gens qui veulent travailler comme mécaniciens, cuisiniers ou dans l’hospitalité. Les équipes savent qu’elles peuvent toujours trouver un autre employé ».
Et cela s’applique aussi aux pilotes… « C’est comme les pilotes. Si un pilote ne veut plus partir, alors un autre est prêt à reprendre le travail », note Crutchlow. « Il y aura toujours quelqu’un qui sera d’accord. Même s’il s’agissait de 30 Grands Prix ».
En revanche, puisque l’on est dans le domaine du droit social, Cal Crutchlow signale qu’avec ces courses sprint, ses pairs se sont fait avoir côté salaire… Il dit : « quand vous signez un contrat, vous le faites pour chaque événement. Mais les pilotes signent pour une saison. Mais maintenant, ils ont deux fois plus de courses. J’ai toujours été intelligent parce que j’ai signé pour chaque course. On ne sait jamais ce qui va se passer. Bien sûr, cela signifie aussi qu’il manque de l’argent lorsque les courses sont annulées ». Et Crutchlow termine : « peut-être qu’ils ont besoin de managers sensés. « Les pilotes ne sont vraiment pas très intelligents, n’est-ce pas ? ».