Cal Crutchlow a donc pris une décision radicale en ce qui concerne sa carrière, en optant pour le poste de pilote d’essai chez Yamaha. Certes, elle est tout de même moins extrême que celle d’un Andrea Dovizioso qui se met carrément hors-jeu, à ceci près qu’en prenant plus de distance, l’Italien espère tout de même revenir en MotoGP. Alors que l’Anglais, en gardant une botte dans le milieu, avoue ne pas nourrir l’ambition de retrouver une vie rythmée par une saison de course. Il faut dire qu’il a une bonne raison pour ça, et elle se trouve dans sa maison…
Cal Crutchlow a signé avec Yamaha pour être leur pilote test, une annonce faite vendredi qui scelle le sort de l’Anglais dans le milieu. Nonobstant le fait que les ingénieurs d’Iwata auront tout à craindre des foudres de leur nouvel employé si les choses ne vont pas dans le bon sens, le remplaçant de Jorge Lorenzo qui succédait lui-même à Jonas Folger se fait à cette idée. Et se laisse aller à la confidence au Grand Prix de Valence, qui est donc son avant-dernier Grand Prix avant de changer de vie…
Ainsi, dans les colonnes d’Autosport, on apprend l’intimité de cette prise de décision. Cal Crutchlow nous fait entrer dans son cercle familial pour nous raconter un moment qui compte dans la vie d’un homme et qui le persuade de son bon choix… « J’en ai évidemment discuté avec ma famille, avec ma femme Lucy quand cette question a été soulevée, et c’était ce que je voulais faire et elle savait que c’était ce que je voulais faire », a déclaré Crutchlow qui rappelle aussi l’état de son corps meurtri demandant grâce : « je ne pouvais pas continuer comme ça. Nous avons dit à Willow que papa ne participerait pas aux courses l’année prochaine ».
Et c’est là que le futur ex-pilote LCR Honda a compris qu’il avait fait le bon choix : « c’était triste parce que c’était triste que je ne fasse pas de course, mais elle était à l’arrière de la voiture et nous avons dit que je n’allais pas faire de course l’année prochaine. Elle m’a demandé si cela voulait dire que je serais plus souvent à la maison, j’ai répondu oui et elle a pleuré de joie ».
« Ils veulent pilote d’essai avant tout et je m’y engage »
« C’est donc la différence et je sais que j’ai pris la bonne décision pour moi, ma famille et mon avenir » sourit le Britannique. « C’est difficile de renoncer à un sport, mais je suis encore capable de faire quelque chose. Passer du temps avec Lucy et Willow est quelque chose que nous n’avons pas pu faire cette année en particulier. En voyant Willow réagir comme ça, je savais que j’avais pris la bonne décision. Je le savais déjà de toute façon, mais c’était bien d’avoir la confirmation de ma fille aussi ».
Sur sa mission, Crutchlow assure qu’il va entièrement se dédier à elle, sans l’arrière-pensée de jouer sa carte pour revenir en Grand Prix, même si… « Il y a encore beaucoup de possibilités de courir en MotoGP, même si vous êtes un pilote d’essai. Maintenant, comme je l’ai dit, ils veulent quelqu’un qui veut être pilote d’essai avant tout et c’est ce à quoi je me suis engagé. Je me suis engagé à faire du bon travail avec ça et nous verrons ce qui se passera. Mais prendre une année de congé pour courir en MotoGP, puis revenir, c’est très difficile ».
« Je sais que Marc Marquez a fait ça, mais il est à l’âge de le faire, il n’a pas à s’inquiéter de sa vitesse, il n’a pas fait exprès de prendre une année sabbatique ». On remarquera qu’il ne parle pas d’Andrea Dovizioso, qui est de la même génération que lui, et qui a sciemment pris l’option de l’année sabbatique. « Je crois donc que ce n’est pas un projet où je vais prendre un an pour revenir à la compétition après. Ce n’est pas du tout mon intention. Mon intention est d’être un pilote d’essai pour Yamaha et de faire mon travail là-bas du mieux que je peux ». Et il y a du boulot à faire au vu du niveau présenté par la M1 en cette fin de saison…