Entre Cal Crutchlow et Honda, c’est toujours une relation passionnée faite de haut et de bas et de commentaires élogieux teintés de critiques et vice versa. Un « je t’aime moi non plus » parfois pathétique, où les interprétations personnelles de l’Anglais sur sa situation personnelle partent sur des bases néanmoins concrètes. Avant de se lancer dans la campagne en outre-mer qui commencera ce week-end en Thaïlande, le pilote LCR demande au HRC de commencer à penser à l’après Marc Marquez…
La Honda RC213V devrait conquérir cette saison son cinquième titre mondial, ce qui semble vouloir dire qu’elle est la meilleure moto de ces dernières années en MotoGP. Mais cette domination est aussi l’apanage d’un certain Marc Marquez. Un monopole qui alerte ainsi Crutchlow : « si Marc décide de partir dans deux ans, ses successeurs n’auront pas la possibilité de piloter cette moto comme il le fait. Par conséquent, Honda devrait réfléchir à faire une moto plus neutre. Comme Ducati ».
Une référence qui en dit long sur les progrès faits par l’usine de Borgo Panigale sur sa Desmosedici. On rappellera que Crutchlow a été pilote officiel Ducati, mais qu’il a mis prématurément fin à son bail de deux ans pour rejoindre Honda. Ce qui ne l’empêche pas de se plaindre : « nous avons un souci récurrent d’adhérence avec le pneu avant. Cela nous oblige à prendre systématiquement la gomme dure. Ce n’est pas comme les Ducati qui peuvent prendre un tendre, ce qui fait qu’elles ont quelque chose en plus. Les Ducati sont actuellement sur une autre planète ».
Vraiment ? En Aragon, dans la ligne droite, Crutchlow a pris un 341,5 km/h ce qui lui a donné une vitesse de pointe identique peu ou prou aux missiles rouges… « Oui mais j’étais dans l’aspiration de Pol Espargaro » précise l’équipier de Nakagami. « Et puis nous avons validé une nouvelle position de pilotage. Je n’en dirai pas plus. Mais ce qui est certain, c’est que nous n’avons reçu aucune nouvelle pièce ».
Un regret sans cesse ressassé par celui qui a vaincu en Argentine et qui est monté sur le podium de Misano. Un chagrin même, surtout lorsqu’il voit un Pedrosa sur le départ équipé du bras oscillant en carbone qu’il aimerait tant partager avec les pilotes du team officiel Repsol…