Là où Jorge Lorenzo passe, la bonne entente trépasse. C’est du moins une question que l’on peut se poser, mais son passage chez Ducati a laissé des tracés tandis que son empreinte commence à apparaître chez Honda. Pourtant, il a de bonnes intentions : rendre des motos à fort caractère plus conviviales. Son truc, c’est l’ergonomie et son aura fait que son message est relayé. Ce qui agace forcément ceux qui sont dans les murs depuis longtemps et demandent peu ou prou la même chose sans qu’on leur prête la moindre attention…
Et lorsque l’on fait la sourde oreille à un gars comme Cal Crutchlow qui constate toute l’attention portée à Jorge Lorenzo, il fulmine : « il dit qu’il va demander à Honda de rendre la moto plus facile à piloter, mais si elle devient plus facile à piloter, ce n’est pas parce qu’il l’a demandé. Nous, les pilotes Honda, le demandons depuis quatre ans » a déclaré Crutchlow.
« Cela a toujours été la principale plainte. Alors, juste parce qu’il l’a dit, maintenant tout le monde dit : » si cela devient facile, c’est parce qu’il l’a dit, ou il l’a demandé et il l’a développé de cette façon « . Le problème, c’est que Marc est en tête du championnat, il a remporté je ne sais combien de championnats sur une moto très difficile et physique à piloter, mais il gagne. Ce sont les autres pilotes qui souhaitent un changement pour aller aussi vite que lui avec la même moto ».
« Pour le moment je ne peux pas, pour le moment Jorge ne peut pas, Dani Pedrosa ne pouvait pas non plus. Et c’est la réalité » martèle l’Anglais. « Mais Honda comprend parfaitement la demande, ils comprennent parfaitement les difficultés auxquelles nous sommes confrontés mais ils comprennent également les points forts. Et le point fort, c’est que Marc est en tête du championnat et que donc ça fonctionne ».
Il précise : « vous savez, je ne peux pas en dire trop de ce côté-là. Mais si la moto commence à s’améliorer, ce n’est pas parce que Jorge Lorenzo est allé chez Honda pendant quelques jours, ce n’est définitivement, absolument pas vrai ». L’équipier d’un Nakagami qui le domine depuis l’entame du Grand Prix de Catalogne avec la RC213V de l’an dernier insiste : « je dirais que Marc et moi disons des choses très similaires. Mais il est capable de rouler avec cette moto. Si vous regardez la moto et que tout le monde dit : regardez comment la moto tourne – ce n’est pas la moto qui tourne, c’est Marc qui tourne ».
« Regardez l’angle d’inclinaison qu’il doit prendre par rapport à ses concurrents – regardez l’angle d’inclinaison de Danilo Petrucci durant toute la course au Mugello, et il remporte la course. Marc penche peut-être sept ou huit degrés de plus par virage pour y faire passer la moto. Je pense qu’en général, nous devons nous améliorer » termine l’Anglais sur Autosport.
On rappellera qu’au sujet du voyage de Jorge Lorenzo en direction du Japon pour se rendre à l’usine Asakadai de Honda, le team manager Alberto Puig a dû se fendre d’une mise au point pour rassurer Marc Márquez sur les objectifs de cette démarche…