Le calendrier de la saison 2024 de MotoGP est donc tombé est même s’il n’est encore que provisoire, il fait causer auprès des pilotes de plus en plus enclins à faire front commun contre certains sujets du MotoGP touchant à leur sécurité. Justement, avec 22 Grands Prix programmés, et donc 44 courses avec le nouveau format, ce planning pour l’année prochaine en est un … Les réactions sont quasi unanimes, ces 22 dates dans 18 pays, c’est trop.
Ce projet nous fait reprendre les habitudes d’une premier rendez-vous MotoGP au Qatar, puisque cette année nous sommes partis de Portimao. Une fois le voyage en Inde confirmé, on tentera de courir au Kazakhstan, une piste déjà inscrite au calendrier pour 2023 puis écartée, si bien qu’un plan B est inscrit en Hongrie au cas où cela se reproduirait.
Chez les pilotes MotoGP, la découverte de cette chronologie a suscité des aigreurs. C’est le moins que l’on puisse dire … Aleix Espargaró a ainsi souligné : « la seule chose que je n’aime pas, c’est qu’ils nous ont promis que nous aurions quatre ou cinq semaines pendant les vacances d’été. Pas pour aller faire la fête à Ibiza, mais parce que maintenant les week-ends sont super exigeants et il y a beaucoup de blessés ».
Il ajoute : « donc, après ce qui est arrivé à mon frère, si le championnat pouvait être divisé en deux, pour récupérer, pour être avec sa famille et pour l’état de sa tête, ce serait mieux. Le stress est très élevé en ce moment. Pouvoir se déconnecter est désormais important pour la sécurité. Et trois semaines, ce n’est pas suffisant. Pour moi, ce n’est rien. Donc ça va être dur. C’est le calendrier Dorna. Si cela ne me plaît pas, je peux décider de rester à la maison ou de faire un autre travail. Nous devons courir. Évidemment, je préférerais moins de courses, c’est clair. Je préférerais qu’il n’y ait pas de courses de sprint, mais s’ils disent 22, il faut courir 22 ».
« Plus de courses, plus de risques de blessures, plus d’intensité, plus de risques. Plus d’argent ? »
Joan Mir appuie plus fort : « une atrocité. 44 courses… Cette année, avec toutes les courses que nous avons faites, le taux de blessures a probablement doublé. Il y a de nombreux pilotes blessés à chaque course, et ça vient de ce format. Parce que vous n’avez pas de moment pour vous détendre de tout le week-end. Vous devez presser et retirer des cartouches tous les jours. Et bien sûr, dans une de ces cartouches que vous lancez, vous pouvez toujours vous blesser, et c’est ce que l’on voit. Plus de courses, plus de risques de blessures, plus d’intensité, plus de risques. Plus d’argent ? Je ne sais pas, nous verrons ».
Fabio Quartararo est sur le même ton : « de mon point de vue, je pense que c’est la limite. C’est clair que c’est la limite, mais le problème c’est qu’il n’y a pas seulement 22 courses mais aussi 22 sprints. Mentalement et physiquement, le week-end est totalement différent. Vous pouvez voir combien il y a de blessés cette année, car à partir de vendredi matin, il faut être à la limite ».
Marc Marquez précise : « je suis entièrement d’accord avec Fabio. 22 courses, c’est déjà beaucoup. Ils nous paient pour ça, mais c’est vrai que ce n’est pas 22 courses mais 44, car il y a 44 départs. Les courses de sprint ne sont pas appelées courses, mais ce sont de vraies courses. Si vous regardez le nombre de blessures cette saison, il y en a beaucoup, et la plupart des blessures surviennent dans les premiers tours d’une course de sprint ou dans les premiers tours de la course principale, car nous prenons plus de risques. C’est là que les pilotes poussent plus fort.
« Avec ce nouveau format de course, c’est trop. Avec l’autre format, c’était bien, mais pour finir il faut s’habituer à ce calendrier, même s’il est vrai, comme le dit Fabio, qu’il est assez exigeant physiquement. Si vous êtes fatigué, vous perdez votre concentration. Et si vous perdez votre concentration, vous avez plus de chances de tomber, plus de chances de commettre une erreur. Il va falloir bien gérer toutes ces choses » termine l’octuple Champion du Monde.