La première chose que nous montrent ces courbes du Grand Prix de la République tchèque, c’est la dégradation des pneus, en l’occurrence la dégradation des pneus arrière sur le revêtement bosselé et peu adhérent du circuit de Brno.
Quels qu’aient été les choix des pilotes, tendre ou médium, puisque personne n’avait choisi le dur, cela n’a visiblement eu aucune incidence sur les rythmes de course, mais il est facile de noter que les courbes sont plus inclinées que d’habitude, montrant ainsi très clairement que les enveloppes se sont dégradées à chaque tour, à partir du sixième tour. Plus de 2 secondes ont ainsi été perdues entre le début et la fin de course, alors que le meilleur tour en course est environ une demi-seconde plus lent que l’année dernière (1’57.445 pour Brad Binder en 2020 contre 1’56.912 pour Alex Rins en 2019, dans des conditions similaires).
Fabio Quartararo est clairement le pilote qui a eu la course la plus difficile dans notre tableau. Visiblement, son rythme est à la fois le plus lent et le moins régulier, conséquence de plusieurs dépassements mais aussi sans doute de petites chaleurs, comme il l’a déclaré lors de son débriefing : « je suis heureux d’être resté sur mes roues. » À l’exception de la FP4, et y compris en course, El Diablo a souffert tout le weekend de la forte dégradation de ses pneus sur la piste peu adhérente du circuit tchèque.
Toujours chez Yamaha, Valentino Rossi et surtout Franco Morbidelli ont pu adopter un rythme plus rapide et moins heurté, et cette différence devra être sérieusement étudiée pour essayer de comprendre le manque de performance globale de la M1 du pilote français.
Valentino Rossi, lui, a quand même souffert jusqu’au neuvième tour, sans doute le prix à payer pour dépasser Maverick Viñales et Aleix Espargaró, avant de se montrer très rapide en deuxième partie de course.
On note également la belle course d’Álex Rins malgré son bras encore diminué, avec des chronos très réguliers à l’exception du 16e tour, moment où il a opéré la jonction avec Fabio Quartararo avant de le passer, ainsi que Valentino Rossi une boucle plus tard.
Le pilote Suzuki a pu ensuite fondre sur Johann Zarco dont le graphique montre une course extrêmement solide jusqu’au 14e tour, insistant où le double champion du monde effectue son incroyable long lap avant de baisser légèrement la cadence. Passage dans la poussière ayant accéléré la dégradation des pneus ?
Reste enfin les deux pilotes KTM, Brad Binder et Miguel Oliveira. Car oui, si Brad Binder nous a offert une course fantastique, inscrivant le meilleur tour en course au troisième tour et se permettant même de coller une bonne demi-seconde à tous ses adversaires au 17e passage, celui qui a payé à la fois une très modeste qualification à la 13e position ainsi que des premiers tours peu incisifs se nomme Miguel Oliveira, dont le rythme se révèle très proche de celui qui a apporté sa première victoire en MotoGP aux hommes de Mattighofen.
Attention donc aux prochaines performances du pilote portugais, car si les projecteurs se sont fort logiquement braqués sur la nouvelle star sud-africaine, notre graphique montre également que les RC16 étaient vraiment performantes le week-end dernier…