Chose assez inhabituelle cette année, on a vu Fabio Quartararo s’énerver lors de la FP2, après une FP1 où il n’est apparu qu’en 13e position.
Pourtant, ce soir, le pilote Petronas Yamaha SRT est bien celui qui, pour seulement 7 millièmes, a inscrit son nom sur la première ligne du classement provisoire, signe intangible qu’il est toujours très compétitif dans une hiérarchie où pas moins de 13 pilotes se tiennent en 8 dixièmes.
Le jeune niçois a ainsi prouvé à Brno que ce n’est pas un hasard s’il est le leader actuel du championnat du monde MotoGP et est apparu complètement calmé devant les journalistes afin de répondre à leurs questions.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos de Fabio Quartararo, sans la moindre mise en forme.
Fabio Quartararo : « Mon travail aujourd’hui a été un peu difficile. Nous savons que nous sommes rapides sur un seul tour, mais atteindre un bon rythme de course ici s’est avéré beaucoup plus difficile. Maintenant, nous devons travailler dur pour trouver une solution, car pour le moment je ne suis pas très satisfait de ma situation. Il est important de rester concentré. Franco a été le plus rapide aujourd’hui en termes de rythme de course, mais nous ne sommes pas loin derrière. C’est très important Il est positif que nous soyons vraiment compétitifs dans le tour chrono. Je ne m’attendais pas à pouvoir rouler en 1’56.502. C’est pourquoi je suis content de ce tour, mais nous devons travailler encore davantage pour le rythme de course. »
Quel a été le principal problème ?
« La première chose que j’ai dite à mon équipe en rentrant au box, après bien sûr m’être un peu calmé, c’est que je me sentais bien sur la moto mais que la régularité des pneus était très mauvaise. C’est très important de bien se sentir sur la moto, car vous savez alors où se situe le problème. Cela est positif car parfois vous pouvez un peu vous perdre. Mais je sais où est le problème, donc nous nous mettons directement dessus. »
Est-ce le traditionnel problème des Yamaha qui souffrent d’un manque de traction quand l’adhérence est faible ?
« Comme vous le dites, quand n’avons pas beaucoup d’adhérence sur le tarmac, c’est un problème pour nous. Nous savons qu’avec les Ducati, on peut les relever et faire le chrono grâce à la puissance, mais pour nous, c’est bien plus difficile. Quand il y a de l’adhérence, nous gagnons car on peut rentrer vite dans les virages et on ne souffre pas de patinage. Mais en ce moment, nous avons beaucoup de patinage. J’ai été un peu surpris car avec les nouveaux pneus Michelin, cela a été bien mieux, mais comme je l’ai dit, nous allons continuer à travailler et essayer de trouver une solution, car c’est un peu bizarre. Nous savons qu’avec les conditions, cela ira de mieux en mieux car il a plu très fort avant notre arrivée ici et la piste n’était donc pas en bon état. On va donc travailler là-dessus et nous pensons déjà à des solutions avec l’équipe. »
On a vu votre équipe beaucoup travailler sur l’arrière de la moto. Avez-vous essayé le système pour faire varier la hauteur de celle-ci ?
« En fait, je ne sais même pas de quoi il s’agit. »
Le holeshot device…
« Ah ! Honnêtement, je l’ai essayé mais c’est trop difficile, car ce n’est pas le même système que les Ducati. Mais honnêtement, je l’essaye et à chaque fois que je sors je me dis « OK, essaie au moins un tour ». Mais c’est vraiment très difficile à utiliser au moment parfait où vous devez l’utiliser. Donc pour le moment, je l’utilise seulement pour les départs. »
Vous vous êtes fait une petite chaleur en FP2 ?
« Ah oui, j’ai perdu l’avant, puis je l’ai rattrapé avec l’arrière, donc c’était un peu étrange. Donc oui, je me suis fait une petite chaleur en croisant l’avant puis l’arrière s’est élargi. Vous savez, quand vous faites un changement, vous savez dès le premier tour si c’est bien ou pas, mais c’est difficile à admettre. Mais j’ai essayé très fort pour savoir exactement où se situait le point négatif. »
Les Ducati apparaissent un peu décevantes. Êtes-vous surpris de cela ou est-ce parce qu’il s’agit seulement du premier jour ?
« Les deux ! Je suis surpris, mais c’est seulement le premier jour, donc ce n’est pas vraiment important. Nous savons tous que nous changeons pas mal de choses pour nous adapter à une piste qui est assez différente de celle de Jerez. Honnêtement, les Ducati sont toujours très rapides ici et Dovi essaie toujours beaucoup de choses sur la moto, donc à coup sûr elles seront là demain en FP3 et FP4, et il sera là pour la course. Petrucci et Jack seront là aussi. Je tiens également à souhaiter un bon rétablissement à Pecco qui a chuté ce matin. Mais bien sûr, les pilotes Ducati seront là dimanche. »
Avez-vous eu un problème de cartographie ?
« Mmmm… Peut-être pas un problème mais peut-être que je ne l’ai pas utilisée de la façon correcte. Mais ce n’était pas un problème. Nous n’avons jamais vraiment eu de problèmes avec le mapping. Selon moi, la première fois que le pneu arrière a réagit, j’étais un peu étrange sur le mapping. Donc ce n’était peut-être pas un problème mais c’était peut-être plutôt que je ne l’ai pas utilisé au moment correct. Plus qu’un problème, c’était de ma faute. »
Est-ce que l’absence de public, de sponsors et de journalistes vous enlève un peu de pression ?
« Non ! Honnêtement, quand je suis dans le paddock, j’écoute toujours de la musique, et même quand les fans sont là pour prendre des photos, c’est toujours sympa mais j’ai appris du passé que quand quelqu’un vous dit « tu dois gagner la course, tu dois gagner le championnat », ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre. Je connais exactement mes objectifs et notre potentiel, et nous en parlons avec l’équipe, de ce que nous sommes capables de faire. J’ai appris que personne ne doit vous dire ce que vous deviez faire, à part mon équipe. C’est bien d’être pour la deuxième année Petronas car ils savent comment nous travaillons. J’aime cette sorte de motivation car personne ne dit « tu ne dois pas tomber » ou « tu dois gagner ». C’est quelque chose de très positif dans notre équipe. »
L’un de vos points forts est le freinage, grâce à l’arrière. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
« Je freine plus avec mon doigt (rires) ! Non, le freinage a toujours été un de mes points forts. Depuis la Moto3 jusqu’en MotoGP, j’ai toujours eu ce point fort. En début d’année dernière, j’ai eu un problème pour m’adapter aux disques en carbone, mais une fois que vous vous y adaptez, c’est bien mieux. J’ai donc maintenant une bonne confiance pour freiner fort sur le pneu avant, mais ici, c’est la première fois que nous manquons un peu de contact avec l’arrière de la moto. Ça ne se soulève pas, mais disons que ça flotte un peu sur la piste alors qu’il y a quelques freinages forts ou des endroits en pente où vous voudriez freiner plus fort mais où la moto n’est pas très stable. Nous manquons un peu dans ce domaine sur cette piste mais c’était déjà la même chose l’année dernière, donc cela ne vient pas de la moto de cette année. C’est presque normal sur cette piste. »
Avez-vous une technique pour essayer de charger davantage l’arrière ?
« Non. Quand on compare les datas avec Maverick et avec les autres, il y a quelques petites différences mais honnêtement je freine de la même façon qu’eux. »
Vous perdez 9 km/h en vitesse de pointe par rapport aux Ducati, mais peut-être encore plus important, sans doute aussi en accélération. Quel est votre sentiment là-dessus ?
« Nous savons que c’est notre point faible et que l’accélération n’est pas notre meilleur point, mais nous devons nous adapter. Nous disons à l’équipe ce qui est positif et là où nous peinons davantage. Nous connaissons le positif, notre moto tourne très bien, même si honnêtement nous manquons un peu d’adhérence pour en tirer vraiment tout le profit, et nous savons que les montées, les longues lignes droites en accélération de la deuxième à la cinquième, ce n’est pas notre meilleur. Nous devons donc nous adapter et nous le savons, mais après ces trois courses arrivent des circuits très positifs pour nous. »
Classement FP1/FP2 du Grand Prix de la République Tchèque MotoGP :
Crédit classement : MotoGP.com