Via le site officiel MotoGP.com, nous avons assisté à la conférence de presse pré-événement du Grand Prix de la République Tchèque à Brno.
Étaient présents Fabio Quartararo, Maverick Viñles, Andrea Dovizioso, Valentino Rossi, Takaaki Nakagami, Joan Mir.
Comme à notre habitude, nous reportons ici l’intégralité des propos de Fabio Quartararo sans la moindre mise en forme.
Fabio Quartararo, vous avez fait le début de saison parfait. Vous attendez-vous à ce que ce soit un peu plus difficile, ici à Brno ?
Fabio Quartararo : « Oui. Bien sûr, je pense que Jerez était une piste un peu meilleure pour nous, mais comme je l’ai dit l’année dernière, la Yamaha fonctionne bien sur tous les circuits. Il est vrai que sur cette piste, il y a pas mal de lignes droites et de montées, mais aussi beaucoup de virages. Donc au final, notre moto tourne très bien. Nous manquons un peu de puissance, mais nous ne pouvons pas tout avoir, donc nous ferons de notre mieux, et, avec la même mentalité, nous travaillerons très dur pour voir notre potentiel pour dimanche. Mais demain et samedi, nous travaillerons beaucoup sur le rythme de course. »
Avec deux victoires en sept jours, votre vie a changé par rapport aux fans, même s’il n’y en a pas ici. Comment s’est passée cette semaine ?
« Honnêtement, après une victoire en course, vous fêtez beaucoup ça avec vos amis, vous sortez, mais en ce moment c’est assez étrange car dès que j’arrive chez moi, je ne vois personne et je porte toujours le masque. Je suis allé voir ma famille mais je n’ai même pas pu embrasser ma mère pour fêter ça car j’étais un peu inquiet après avoir vu le pilote de Formule 1 attraper le virus. Honnêtement, j’étais un peu stressé donc je n’ai rien fait de spécial et je suis resté en sécurité, toujours avec le masque. Mais maintenant, nous sommes ici et on peut vraiment se concentrer sur la compétition. »
Il semble que pour vous, la MotoGP soit plus facile que la Moto3 et la Moto2. Pourquoi ?
« En vrai, ce n’est pas comme ça, mais quand je suis arrivé en MotoGP, j’ai tout de suite trouvé que les personnes travaillaient de façon beaucoup plus professionnelle qu’en Moto3 et en Moto2. Je me suis adapté assez vite car j’ai reçu une très bonne aide de l’équipe : ils m’ont très bien appris. Mon chef d’équipe m’a donné certains trucs dès le début de 2019 et m’a fait essayer beaucoup de choses sur la moto, ce qui m’a apporté une aide précieuse. Nous avons alors progressé pas à pas et j’ai eu de très bonnes sensations durant le test au Qatar. J’ai terminé deuxième du classement global, ce qui m’a procuré de la confiance et m’a permis d’aller plus vite progressivement. Disons que la MotoGP demande plus de tours car les pneus sont un peu plus critiques. Vous devez penser aux pneus, aux cartographies, au frein moteur, et ce sont des choses auxquelles je me suis plutôt bien adaptées, car les pneus sont bien meilleurs qu’en Moto2. Je pense donc que c’est cette combinaison qui m’a fait m’adapter plus vite à la MotoGP qu’en Moto3 et Moto2. »
Y a-t-il eu une période de votre carrière où vous avez pensé que vous n’y arriverez pas ?
« Honnêtement, pour moi, la pire sensation que je n’ai jamais eue a été en 2018 en Argentine. J’étais 28e en qualification, et à ce moment je me suis demandé ce que je faisais ici. J’étais tellement loin que j’étais perdu. A partir de ce moment, j’ai complètement changé ma façon de penser et je suis allé voir un psychologue pour savoir ce qui se passait. Et à partir de ce moment, nous avons progressé, à Jerez, au Mans, jusqu’à Barcelone où nous avons remporté notre première victoire. Ce moment a été très important dans ma vie, car c’est le pire qui m’a fait apprendre quelque chose pour le futur. Bien sûr, j’étais inquiet mais c’était utile de connaître ce moment pour rebondir et pouvoir passer en MotoGP. »
Alberto Puig, quand il a expliqué ce qui était arrivé à Marc Márquez, a dit que ce championnat serait plus intéressant car les pilotes qui n’avaient aucune chance de remporter le championnat contre Marc avaient maintenant une chance de le faire. Qu’en pensez-vous ?
« Ce que je pense, c’est que nous avons tous débuté à Jerez à 100 %. Au final, c’est un sport qui comporte beaucoup de risques et dans lequel nous pouvons nous blesser. Tout le monde peut se blesser, ici ou en Autriche, donc pour moi le championnat est le même, avec ou sans Marc. Nous devons nous battre pour ce que nous voulons obtenir, et nous travaillons actuellement de la même façon, que Marc soit ici ou pas. En vrai, je pense le championnat est le même. Bien sûr, il y a un top top pilote qui ne court pas avec nous, mais bien sûr pour moi, ce sera pareil. »
Si vous gagnez dimanche, vous rejoindrez Kenny Roberts en ayant gagné les trois courses d’ouverture de la saison pour Yamaha. Seriez-vous fier ?
« Je vous le dis honnêtement, je n’attache pas vraiment d’importance à cette statistique (rires). Je veux simplement faire de mon mieux et je ne pense pas à ça. Ce n’est pas quelque chose qui est important pour moi. Ce que je dois faire, c’est faire de mon mieux, travailler dur le vendredi et le samedi, et si une possibilité de gagner le dimanche, bien sûr je la prendrai. Mais je ne penserai pas une seule seconde à cette statistique. »
Vous considérez-vous comme le favori du championnat et cela vous met-il de la pression ?
« Non. Honnêtement, en ce moment, je ne pense pas au championnat. Il s’agit seulement de la troisième course de la saison et j’aborde course par course. Je n’ai jamais été dans ce genre de situation à ce niveau mais je pense que c’est très important, car je pense que ce n’est pas une bonne chose de penser au championnat dès la troisième course. Je pense seulement à cette course et je ressens les mêmes choses qu’avant : pour moi, la pression n’existe pas. Je veux seulement continuer à travailler comme nous l’avons fait à Jerez car j’étais extrêmement heureux d’être calme et de travailler d’une bonne manière. Je sens que nous avons le potentiel de nous battre pour le podium ou pour des victoires, donc je veux simplement continuer à aller dans cette direction, et je ne pense pas au championnat. »
Question réseaux sociaux : si vous aviez trois souhaits à faire, quels seraient-ils ?
« Je pense que c’est assez simple : être champion du monde en 2020, en 2021 et 2022 (Rires) ! »
Crédit photos : MotoGP.com