Davide Brivio est ravi. Et il y a de quoi. Son pari sur le projet Suzuki s’articulant sur une optimisation de moyens loin d’être illimités, avec deux machines seulement, des pilotes venus de la nouvelle génération et une mentalité de guerrier d’une équipe réduite et soudée a été gagné au-delà de toutes les espérances. Car le titre de Champion du Monde des pilotes est déjà dans la besace avec Joan Mir, 23 ans, qui en est à sa seconde saison de MotoGP. Un esprit solide qui fait l‘économie d’un psy …
Le mental, en MotoGP, comme d’ailleurs l’ensemble de la compétition moto, est un élément clé qui peut faire gagner bien des secondes au chrono et des places au classement. Certains ont travaillé cet aspect en plus de leur technique de pilotage. Lors de son éclosion, Andrea Dovizioso a reconnu que sa métamorphose est venue de là tandis que pour mieux s’armer pour 2021, Fabio Quartararo a reconnu qu’il allait s’entourer de gens compétents pour le canaliser.
Des investissements qui n’ont apparemment pas besoin d’être faits pour Joan Mir. Le déjà Champion du Monde est naturellement équipé pour que la tête se coordonne avec les jambes, si l’on en croit Davide Brivio, le chef d’orchestre chez Suzuki : « la saison dernière, nous avons découvert à quel point Joan est vraiment fort sur le plan mental », a déclaré l’Italien, faisant l’éloge de son protégé. « Il était toujours aussi détendu et concentré sur la course. Au deuxième Grand Prix de Valence, c’était peut-être un peu différent de mon point de vue, avec un peu plus de pression. Car, bien sûr, il savait ce qui était en jeu », a déclaré le directeur de l’équipe Suzuki Ecstar, faisant référence au Grand Prix qui a décidé du titre.
« Jusqu’à la course précédente, il était toujours concentré et essayait de monter sur le podium ou de gagner. Par exemple, lorsque nous étions 12e sur la grille en Aragon, sa seule pensée était de savoir comment il pourrait rattraper les positions le plus rapidement possible. Il était toujours très détendu et concentré sur ce qu’il avait à faire en course. Nous n’avons donc pas eu à beaucoup travailler avec Joan sur le plan psychologique », sourit Brivio.
Brivio : « Joan Mir n’en est qu’au début »
« Nous y avons trouvé un pilote très fort. Mais bien sûr, nous devrons voir comment cela se passera à l’avenir. Si vous commencez en tant que champion du monde, vous devrez peut-être assumer cette situation. Mais je suis convaincu qu’il est assez fort à cet égard », a déclaré le directeur de l’équipe Suzuki, se tournant vers le prochain défi pour le désormais double champion du monde, car déjà titré en Moto3.
Brivio sait ce que vivent les champions en titre depuis son temps avec la troupe Yamaha et Valentino Rossi. Comment voit-il Joan Mir par rapport au neuf fois champion du monde ? « Ce n’est pas si simple, car quand j’ai commencé à travailler avec Valentino, il était déjà cinq fois champion du monde », a souligné l’Italien. « C’était déjà un pilote mature. Joan est venue chez nous en tant que débutant. Mais Joan a certainement la détermination et s’il doit faire face, il le fera. »
« C’est une comparaison difficile car ce n’est que le début pour Joan. Nous devons attendre l’avenir. Il faut peut-être deux, trois ou quatre ans à votre pilote pour arriver à maturité, à se développer pleinement. Mais bien sûr, si ce n’est que le début, alors nous sommes dans une bonne situation », a déclaré Brivio sur Speedweek. On rappellera que Kevin Schwantz a prévenu qu’une nouvelle pression allait arriver sur Joan Mir, à présent la cible de tous les pilotes, à commencer par le redoutable Marc Marquez lorsqu’il reviendra …
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