Il est évidemment très difficile de comprendre exactement la situation dans laquelle se trouve actuellement Yamaha, mais plusieurs journalistes dans le paddock suggèrent que l’usine d’Iwata serait dans la ligne de mire des autorités concernées.
Pour rappel, Yamaha a connu des problèmes de moteur dès la première course à Jerez, avec Valentino Rossi obligé de garer sa M1 le long du mur de protection à six tours de l’arrivée.
Une nouvelle alerte est survenue lors de la FP3 des essais du Grand Prix d’Andalousie pour Maverick Viñales qui s’est immédiatement arrêté à son box, puis pour Franco Morbidelli en course qui a également été contraint de s’arrêter.
Il s’est avéré plus tard que les soupapes étaient en cause et, pour remédier à cela, le régime moteur a dans un premier temps été abaissé.
Parallèlement à cela, Yamaha a envoyé les moteurs concernés au Japon pour diagnostiquer le problème, ce qui a probablement nécessité de les ouvrir puisque les trois moteurs concernés ont été retirés de l’allocation.
Début août, Yamaha a demandé à pouvoir changer les pièces incriminées lors d’une réunion de l’association des constructeurs MSMA avant de faire machine arrière en déclarant que le problème était réglé.
Lin Jarvis : « Au cours des deux
dernières semaines, nous avons eu deux réunions MSMA ici à
Spielberg. Nous avons un calendrier très serré avec beaucoup de
choses à discuter en plus de la question de nos moteurs, comme des
concessions et d’autres choses. Il y a une semaine, Yamaha a fait
une demande. Pas directement à MSMA, mais nous l’avons envoyée au
directeur technique du MotoGP car il faut lui parler si on veut
ouvrir le moteur pour remplacer un composant pour des raisons de
sécurité. »
« Mais nous en avons appris plus sur les soupapes et aussi sur
la cause possible de la panne, nous avons vérifié la situation, et
nous pouvons la gérer sans problème de sécurité sur la piste. Nous
le ferons en combinant le réglage du moteur avec la rotation du
moteur tout au long de la saison. Nous sommes confiants. En fait,
nous utiliserons ces premiers moteurs ce week-end. »
Depuis, tout semblait effectivement en ordre, même si certains n’ont pas manqué de remarquer que, par exemple, les deux moteurs utilisé par Fabio Quartararo à Jerez 1 n’avaient jamais été réutilisés…
Réponse de Takahiro Sumi (Yamaha YZR-M1 Project Leader) : « Concernant l’allocation des moteurs, je suis désolé mais la stratégie d’utilisation des moteurs est un sujet hautement confidentiel pendant la saison. Je ne suis donc pas prêt à dire quoi que ce soit pour le moment. Je suis désolé. »
Pourtant aujourd’hui, il semble que les moteurs utilisés à partir de Jerez-2 par l’ensemble des pilotes Yamaha pourraient, pour une raison ou une autre, ne pas avoir été pleinement conformes à la réglementation.
Pourquoi ? Personne ne sait vraiment, mais les questions posées aujourd’hui lors de la conférence de presse en prélude du Grand Prix d’Europe ne sont pas le fruit du hasard.
Même si cela peut sembler un peu curieux, la presse espagnole reporte même que l’affaire serait maintenant étudiée par le Panel des Commissaires Sportifs MotoGP de la FIM dirigé par Freddie Spencer qui étudierait plusieurs sanction possibles, à commencer par un retrait des points gagnés avec les moteurs concernés, que ce soit directement à Yamaha dans le championnat constructeurs, ou aux quatre pilotes d’Iwata, voire même les deux ! En toute logique, les pilotes ne sont pourtant aucunement responsables des moteurs scellé mis à disposition par Iwata.
Sans nul doute qu’avec trois prétendants parmi les quatre premiers du championnat, cette affaire n’a pas fini de faire du bruit…