Stefan Bradl est un pilote test pour le compte de Honda et comme ses collègues qui ont la même mission au sein des autres constructeurs, son temps de roulage est limité aux nécessités des éventuelles mises au point. Le planning est assez dégagé avec quelques espoirs d’apparaître dans un ou deux Grands Prix. C’est le lot de ces champions reconvertis pour servir la cause commune. Mais lorsque Marc Marquez s’est blessé à Jerez, tout a changé pour Bradl qui s’est retrouvé mobilisé pour le front sans préavis …
Stefan Bradl est un ancien Champion du Monde de Moto2, au détriment à l‘époque d’un Marc Marquez qui n’avait alors pu défendre ses chances pour cause de blessure. Déjà, la condition physique connectait la destinée des deux hommes et en 2020, elle s’est une fois encore révélée pour chambouler le quotidien de l’Allemand. Une fois qu’il était acquis que Marc Marquez ne retrouverait pas sa Honda avant un moment, le programme de Bradl a été revu.
Un choc ainsi ressenti par celui qui a été envoyé au feu dès la République tchèque : « je suis resté assis sur la Honda pendant près de 45 jours depuis le Grand Prix de Brno en août » se rappelle l’homme de Repsol Honda qui résume ainsi son année dernière : « 12 courses en 15 semaines, plus trois ou quatre tests, le dernier en décembre, que nous avons même prolongé d’une journée »
Un défi, mais Stefan Bradl s’est rendu compte qu’il était plus psychologique que physique. Sur Speedweek, il dit : « au début c’était vraiment difficile » lâche-t-il. « Parce que vous savez que vous êtes à la place du champion du monde, sur la moto du champion du monde, avec les hommes du champion du monde et, bien sûr, vous ne voulez pas avoir l’air mal. Je pensais, que j’aurais un gros effort à faire d’un point de vue physique, mais je ne savais pas que c’était la tête qui souffrirait le plus ».
Il précise : « au niveau athlétique, j’allais bien, mais l’énorme pression que je ressentais, non pas de l’extérieur mais en moi-même, m’a demandé un certain temps pour être apprivoisée. Quand je me suis retrouvé à me battre avec Bradley Smith et Tito Rabat pour la dernière place, c’était déprimant, pas à cause d’eux, mais parce que j’étais sur la moto qui avait pratiquement tout gagné jusque-là ».
Bradl envisage clairement de débuter la saison
Il lui a donc fallu un certain temps pour prendre les mesures et se retrouver dans la combinaison de pilote de course, plutôt que dans celle, décidément plus confortable et moins suffocante que celle de pilote d’essai. « Après Le Mans, les choses ont commencé à tourner un peu mieux » se souvient Bradl. « Nous nous sommes toujours améliorés et cela a été positif. Si j’ai encore la possibilité de piloter la RC213V, je vais essayer de m’améliorer encore plus ».
Une dernière remarque qui ouvre sur les perspectives 2021 qui, hélas, seraient encore à placer sous le sceau de l’absence de Marc Marquez : « je prévois de faire des courses, comme wild-card à Jerez et Misano » a déclaré l’Allemand qui ajoute : « et si nécessaire je remplacerai Marc dans les premières courses du championnat du monde qui est sur le point de commencer ». Ce sera pour la fin mars, Losail ouvrant ses portes au MotoGP au début du même mois pour les tests de l’intersaison, perturbée par la crise sanitaire.
Voir cette publication sur Instagram