Lorsque l’on s’interroge sur la personne qui pourrait éventuellement remplacer un Jorge Lorenzo découragé et sur le départ, ce n’est jamais son nom qui est avancé. Et pourtant, il est un ancien champion du monde de Moto2, il a couru en MotoGP et, surtout, ces dernières années, il est un grand habitué de la bestiale RC213V. Il s’agit de Stefan Bradl et il a son avis sur les commentaires et critiques des deux autres membres du HRC que sont Crutchlow et Lorenzo… Qu’il n’hésite pas à renvoyer à leurs chères études.
Stefan Bradl connait bien le sujet Honda. L’opus 2019 s’est révélé plus puissant mais aussi plus compliqué à dompter. Beaucoup ont affirmé que la bête avait été faite pour le seul Marc Márquez. Avec toutes les bonnes raisons que les résultats obtenus, tant par l’homme que sa machine, ont donné. Mais Stefan Bradl n’adoube pas cette théorie de la monoculture : « l’intérêt de Honda est que la moto soit aussi compétitive pour les autres pilotes comme pour Marc Márquez. Il n’est pas nécessaire de rappeler que Marc est un pilote extraordinaire. Cette année, il est moins tombé. C’est un petit signe que nous allons dans la bonne direction » assure l’Allemand.
Il en profite pour préciser quel est le caractère de la RC213V : « elle a toujours été « lourde » sur l’avant. Cela fait partie de son concept, du châssis, de l’ensemble du package en général : chez Honda, nous avons testé de nombreux châssis en début d’année afin d’améliorer la tenue dans les virage ». Bradl est certain que HRC travaille « dans la bonne direction » sur la moto 2020, mais avertit en même temps que ce sera « un long processus » avant de produire une RC213V adaptée à tous les pilotes. Et en particulier en ce qui concerne la sensation avec l’avant. « La Honda est conçue de manière à ce que la roue avant ait beaucoup de charge au freinage par rapport à la Ducati. Les pilotes Ducati peuvent généralement conduire avec un pneu plus tendre à l’avant. Mais la Honda s’est améliorée à cet égard. »
Alors il faut s’adapter et Stefan Bradl n’hésite pas à donner un conseil à Cal Crutchlow et à Jorge Lorenzo pour se montrer moins empruntés sur leur machine. Pour tout dire, ils doivent faire évoluer leur style qu’il qualifierait presque de suranné… « Je ne comprends pas pourquoi Lorenzo et Crutchlow n’utilisent pas le frein arrière dans les virages à droite », déclare-t-il sur Speedweek.
« C’est le style de pilotage moderne, comme sortir la jambe au freinage. Cela contribue à la stabilité, bien sûr. Je le fais aussi, mais seulement dans les virages à gauche, comme le fait Marc Márquez. Il ne le fait qu’en tournant à gauche. S’il s’agit d’une courbe à droite, il est maintenu sur le frein arrière avec le pied droit. Ce n’est pas le cas avec Crutchlow ou Lorenzo ». La lumière viendra-t-elle de l’Allemand pilote test Honda ? Réponse ce week-end à Valence…
